Prologue
La décision de quitter la ville pour s’installer à la campagne murissait depuis plusieurs années dans l’esprit de Monsieur et Madame Morin-Diallo. Les problèmes d’asthme de Sarah, la petite dernière, et les plaintes incessantes des voisins lorsque les jumeaux Lucas et Salomon jouaient dans la cour de leur résidence du centre-ville de Lyon avaient fini par les convaincre de faire le grand saut. Alors, un matin d’août, les cinq Lyonnais accompagnés de leur chien et de leur chat s’étaient installés dans un coin reculé d’Ardèche au bord de la rivière la Bourges, dans une jolie maison de pierre abandonnée depuis seulement six mois. La santé déclinante du couple de retraités qui y avait vécu les avait poussés à rejoindre la vallée non loin d’un centre hospitalier et des services qu’il proposait aux personnes âgées. Les parents Morin-Diallo, Laurence et Driss, tout sourires, se réjouissaient. Enfin ils réalisaient leur rêve, offraient à leurs enfants de sept et douze ans un cadre de vie proche de la vie sauvage, où l’air était peu pollué et qui permettrait à leur progéniture d’évoluer au grand air, dans un milieu sain au plus près de la nature. Dès les premiers jours, la respiration de Sarah se fit plus fluide, aucun accès de toux à déplorer, son teint s’était éclairci, elle était radieuse, son père et sa mère s’en félicitait. Quant aux garçons, ils n’en revenaient pas de disposer d’un terrain de jeu qui leur semblait illimité. Ils couraient dans les bois, dévalaient les pentes à s’en couper le souffle, sautaient dans les cascades, s’aspergeaient d’eau dans la rivière, hurlant et riant sans déranger personne, un vrai bonheur.
Or, ce dont aucun d’entre eux ne se doutait, c’était que le vide de la maison qu’ils venaient d’investir n’était qu’apparent. En effet, cachés dans les nombreux recoins des deux étages que les Morin-Diallo occupaient, ainsi que dans le grenier, dans la cave, au beau milieu de ce qui avait été un potager, sur la rivière et partout sur ses rives, fourmillait un grand nombre d’espèces de la faune et de la flore locale. Des bactéries invisibles à l’œil nu, des insectes plus ou moins faciles à vivre, des reptiles surtout de petites tailles, des mammifères petits et grands, jusqu’aux oiseaux qui volaient librement au-dessus de la nouvelle demeure de Laurence et de Driss. Sans le savoir, les cinq bipèdes citadins et leurs deux animaux de compagnie bouleversaient tout un écosystème qui avait appris à exister sans devoir composer avec des humains.
Laurence entreprit d’abord de s’occuper du jardin qu’elle voulait rendre joli. Elle s’arma d’une énorme paire de ciseaux en métal et d’autres ustensiles et commença par se charger des mauvaises herbes : elle défrichait, éliminait toutes les plantes qui lui semblaient laides ou inutiles, une hécatombe. Dans la remise, Driss fut ravi de trouver une tondeuse à gazon dont le réservoir contenait encore suffisamment de carburant. Afin de rendre les alentours de leur propriété plus ordonnée, il sortit l’engin, et l’alluma. Un bruit de moteur vint perturber le calme à une centaine de mètres à la ronde, semant l’effroi dans la nature, d’autant que la fumée noire qui s’en échappait était irrespirable. Alors qu’ils jouaient dans le lit de la rivière, les deux garçons n’hésitaient pas à s’emparer de cailloux qu’ils jetaient à la surface pour s’éclabousser, sans se rendre compte qu’ils retiraient leurs abris à des crustacés livrés subitement sans secours aux attaques de leurs prédateurs. Leur chien, encore jeune et turbulent, ne sachant plus où donner du museau, pourchassait les papillons affolés, creusait la terre en arrachant les racines nécessaires à la survie des plantes, ses jeux détruisaient aussi l’habitat d’insectes incapables de vivre au grand jour. Le chat aussi jubilait, il avait à sa disposition un vaste terrain de chasse où les rongeurs dont il raffolait, découvraient bien trop tard son habileté et sa redoutable efficacité. Le petit félin ne mit pas vingt-quatre heures à s’adapter à son nouvel environnement, il en devint le principal prédateur.
En se rencontrant, deux univers qui n’aspiraient pourtant qu’à vivre en paix entraient en collision. Mais, ignorés par les humains, c’était au monde des plantes et des animaux de réagir, d’observer attentivement le comportement des nouveaux venus afin de s’y adapter, puis de trouver rapidement les moyens de cohabiter avec ceux qu’ils considéraient comme des intrus qui leur compliquaient l’existence.
Le grand départ
2 septembre 2019. Tom, Léa et Mehdi rentrent dans la cour du collège Jean-Moulin. C’est leur premier jour de 3e. Ils marchent les mains dans les poches.
– J’ai plus de nouvelles de Naomi, dit tout à coup Léa.
Tom et Mehdi s’approchent. Elle leur explique. Tout l’été elle a guetté un message sur Telegram. Rien n’est venu. Les autres membres aussi ont commencé à s’inquiéter.
– Elle est partie en vacances, dit Tom. Elle va revenir, tu verras.
Une semaine de cours passe.
Toujours pas de nouvelles.
Léa part ce mardi-là à l’école quand elle voit sur son iPhone le grand titre annoncé par tous les journaux : Naomi Lehner, leader de la fronde étudiante, a disparu. Un avis de recherche international a été lancé.
– Regardez, regardez ! crie Léa en arrivant devant le banc vert.
– Elle a été enlevée, c’est sûr, dit Mehdi, affolé. Elle devenait trop dangereuse.
– Oh oh, on se calme les gars, dit Tom. On respire un bon coup, et on réfléchit.
Vingt minutes plus tard, les trois amis n’y voient pas vraiment plus clair, mais ils décident de se mettre tout de suite à la recherche de Naomi.
Ils contactent les différents membres du groupe Telegram, les parents et amis de Naomi, exploitent la moindre piste : rien.
Pendant ce temps la mobilisation a repris de plus belle, partout les lycéens et les collégiens ont recommencé les grèves, le combat continue.
Et puis un jour, Léa reçoit par mail une invitation à rejoindre un réseau crypté : Gaïa. Elle appuie sur le lien qui est arrivé sur son mail. Dedans, un message l’attend.
« Salut Léa. C’est Naomi. Avant toute chose : tout va bien, ne t’inquiète pas. Je suis à Sumatra, en Indonésie. On est en train d’essayer, avec de nouveaux amis d’ici, d’empêcher de nouvelles plantations de palmiers à huiles, qui détruiraient encore un peu plus la forêt primaire et la biodiversité. J’ai décidé de passer à l’action. J’ai beaucoup parlé l’année dernière, mais rien n’avance. Alors voilà, je suis venue ici pour lancer des mini-foyers de résistance, des pôles d’actions un peu partout. Le réseau que j’ai créé regroupera des centaines de personnes dans le monde entier, qui veulent, eux aussi, commencer à changer ce monde.
Je t’invite vraiment à venir me rejoindre. Sumatra est sublime, je mange des noix de coco, et on avance, Léa, on avance.
Je t’embrasse ! »
Léa repose son téléphone.
– T’es folle, Léa, dit Tom.
– Non, je suis sûre de moi, dit-elle. Il faut qu’on la rejoigne.
Mehdi la regarde.
– Tu as raison, dit-il.
Tom se retrouve comme un con, tout seul. Il veut plaire à Léa, il voudrait qu’elle le trouve courageux, audacieux. Il se lève à son tour.
– Ok les gars.
Mais bon, on le sait, les choses ne sont pas si simples, on ne décide pas en claquant des doigts de partir à l’autre bout du monde, surtout quand on a 14 ans.
– On pourrait tout simplement fuir, comme elle, dit Mehdi.
– Il faut être plus subtil que ça, dit Léa. Tout le monde est sur les dents maintenant. Trouvons une autre manière de faire.
Laquelle ? se demande Tom. Il regarde ses camarades. Il est l’heure d’aller en cours de SVT. Quand tout à coup : biiiing dans sa tête – et ce n’est pas la sonnerie.
A la fin des cours, Tom court jusqu’à la porte d’entrée du collège et disparaît dans la montée du Gourguillon. Il enjambe un pont, les quais, et, arrivé devant le n°16 de la rue de Brest, il sonne.
Le lendemain, Tom s’approche du banc vert.
– C’est bon les gars, dit-il.
– Quoi, demande Mehdi.
– On part en Indonésie.
– Non mais t’es un ouf mec, crie Léa.
Tom leur explique : le grand frère d’un ami d’enfance, Rudi, a fondé il y a des années une ONG qui se charge de tisser des liens entre les enfants du monde entier. Il est allé le voir et lui a dit qu’ils voulaient absolument, ses deux potes et lui, partir en Indonésie faire du volontariat. Il a dit oui, je peux vous aider à partir.
– Mais qu’on ait 14 ans, c’est pas un problème ?
– On partirait dans un groupe d’une dizaine de personnes, dont plusieurs adultes. Aucun souci.
– Oui mais on a école mon vieux ! dit Mehdi. Et nos parents, qu’est-ce qu’ils vont dire, nos parents ?
Deux semaines et des dizaines d’heures de négociations plus tard, ça y est, les trois amis arrivent à leur fin. Les parents de Tom ont comme prévu été les plus difficiles à convaincre, mais en présentant le projet de la meilleure manière possible, avec l’appui de leur professeure d’histoire-géo et celui de Rudi (« plus respectable tu meurs »), ils ont réussi. Voilà le deal : deux semaines, pendant les vacances de la Toussaint, financées par l’ONG de Rudi, encadrés par des adultes, et au sein d’une mission humanitaire précise. Les trois amis font des sauts de joie sur le trottoir.
Vendredi 18 octobre 2019. Tom, Léa et Mehdi sont assis côte à côte dans ce Boeing 747 en direction de Djakarta. Ils n’arrêtent pas de demander des verres de Sprite aux stewards, de regarder sur leurs petites télés le dessin de leur avion qui survole à présent la Turquie. Ils rient, ils rient comme des fous. C’est parti, rendez-vous de l’autre côté du globe, en Indonésie !
2/ L’engagement
Après toutes ces heures d’avion, Léa, Tom et Mehdi étaient soulagés d’entendre enfin le pilote annoncer l’atterrissage sur l’aéroport de Jakarta. Que de chemin parcouru depuis qu’ils refaisaient le monde sur leur petit banc vert. Leur surexcitation est à son comble. Accompagnés des 5 membres de l’ONG, ils disposeront d’un mini-bus pour toute la durée de leur séjour. Après avoir récupéré leurs bagages, ils virent Naomi. Léa se jeta dans ses bras :
– Naomi, tu m’as tellement manqué. Que t’est-il arrivé ? As-tu été enlevée ? As-tu fugué ?
– Ne t’inquiète pas Léa, il ne m’est rien arrivé de grave. Je voulais simplement faire plus de choses pour sauver notre planète. Alors je suis venue ici, en Indonésie, le pays des catastrophes naturelles. Le voyage s’est-il bien passé ?
– Oui très bien, à vrai dire malgré le long trajet, répondit Alex. Et puis, les enfants se sont bien comporté ce qui a facilité les choses.
Ils se dirigèrent vers le véhicule. Naomi entreprit de leur faire un récapitulatif de ce qu’elle avait déjà accompli.
– Vous savez, commença-t-elle, l’Indonésie est vraiment un pays magnifique, avec une biodiversité riche et variée mais... La situation écologique est catastrophique, le pays est confronté à de nombreuses catastrophes naturelles : le réchauffement climatique, la déforestation, la pollution.
– Tout ça est horrible, intervint Léa. Je veux t’aider. Tom et Mehdi sont également d’accord. Ton combat est aussi le nôtre.
Pour être honnête, Tom se demandait comment il en était arrivé là. C’est vrai, au départ, il ne l’avait fait que pour Léa et parce que ça ne lui semblait pas être une si mauvaise idée, mais maintenant, il se sentait plus impliqué et son engagement devenait maintenant réel.
– Le but de notre organisation « Youth for the future », dit Théo, un des accompagnateurs plutôt âgé, est bien sûr de protéger notre environnement, et pour cela nous avons plusieurs domaines d’action. Par exemple, des pompiers sont prêts à intervenir si nécessaire. D’autres personnes s’occupent de l’éducation et expliquent aux écoliers, les futurs citoyens de prendre soin de leur cadre de vie. Nous, nous sommes là pour sensibiliser les citoyens par le biais d’articles ou de blogs, de conférences de presse. Votre présence est indispensable.
– Et les gens se sentent concernés ? demanda Mehdi
– ça dépend de chacun. Mais globalement, plutôt oui car ils ont envie de changer leur mode de vie. Ils se rendent compte que notre planète est en péril.
– C’est vrai, dit Alex. D’ailleurs, c’est dans ce domaine que vous travaillerez principalement. Vous rédigerez des articles, vous rencontrerez aussi des Indonésiens et des personnes à la tête d’associations qui défendent leur environnement.
Les trois amis écoutaient avec attention. Ils étaient au cœur d’un projet planétaire. Ils se voyaient déjà en train de changer le monde.
Naomi reprit la parole et leur annonça qu’une grande manifestation serait organisée le 7 novembre contre la déforestation et qu’il fallait la préparer. Tous étaient d’accord pour confectionner des affiches, des tracts et les répartir dans tous les lieux importants de la ville. Il faut également penser à confectionner des panneaux et des banderoles pour expliquer notre message et montrer notre détermination.
– C’est parfait, répondirent-ils tous en chœur, souriant, appréhendant la suite des évènements tout en étant impatients de les vivre.
– Alors, si vous êtes d’attaque, nous allons tout de suite rencontrer la troupe de théâtre qui doit faire un petit spectacle avant le début de la manif’, s’enthousiasma Naomi.
3/ Un combat mis en scène
A Katigan nos héros veulent rencontrer, une troupe de théâtre martial très connue dans cette ville. Le chef de cette troupe s’appelle Tim.
Naomie leur explique le théâtre Randaï :
“Le théâtre martial consiste a mélanger les arts martiaux avec le théâtre, donc la pièce est rendue plus vivante et énergique”
Tom demande :
“Quels arts martiaux vous utilisez pour réaliser les pièces ?
_Cela dépend beaucoup des pièces mais la plus par du temps ont utilise le Pencak Silat.”
(Les 4 amis ont regardé la pièce des habitants)
Les habitants leur racontèrent leur pièce dans leur langue et Naomie dût leur traduire ce qu’ils disaient :
_« Ils disent que c’est une légende de leur île qui raconte que dans le plus grand arbre de l’île, il y a des petites créatures qui, quand l’on s’approche de l’arbre, nous bombardent de noix de coco. »
_Ha bon ?dit Mehdi en rigolant.
Et c’est avec le sourire qu’ils continuèrent de converser avec Naomie...
A Katigan nos héros veulent rencontrer, une troupe de théâtre martial très connue dans cette ville. Le chef de cette troupe s’appelle Tim.
Naomie leur explique le théâtre Randaï :
“Le théâtre martial consiste a mélanger les arts martiaux avec le théâtre, donc la pièce est rendue plus vivante et énergique”
Tom demande :
“Quels arts martiaux vous utilisez pour réaliser les pièces ?
_Cela dépend beaucoup des pièces mais la plus part du temps on utilise le Pencak Silat.”
“Ça vous dirait de jouer une courte scène sur les problèmes de Sumatra avec nous ? proposèrent les quatre jeunes
•Ok on vous regarde. dit un membre de la troupe
•Allez c’est parti . dit Mehdi “
Les jeunes se mettent en place sur la scène.
“Un immense nuage de fumée recouvre l’archipel de l’Indonésie depuis un mois. dit Naomie
•Oui , il s’est formé à cause des géants feux de forets qui brûlent pour planter des palmiers ... dit Tom
•Pour faire de l’huile de palme pour faire du nutella. interrompit Mehdi
•Arrete Mehdi c’est sérieux . dit Naomie
•Aussi à cause des vents violents, les nuages franchissent les frontières de l’Indonésie . affirme Léa .
•Et les animaux perdent leurs habitats ! dit tristement Tom . “
Les comédiens étaient très enthousiastes à l’idée de défendre ainsi leur pays.
La représentation théâtrale terminée, ils décidèrent d’organiser la manifestation. Les slogans étaient, ”de l’huile de palme j’en veux pas dans mon nutella”. Ils placèrent sur une autre pancarte une photo de tigre avec écrit en dessous “pour qu’il ne me connaisse pas qu’en photo” et aussi “plus de feux=plus de CO2”. Une fois les affiches terminées ils décidèrent tous ensemble de se rendre a la manifestation et bien sur... a vélo.
Ils arrivèrent à la manifestation, il y avait déjà beaucoup de monde. Ils rencontrèrent des membres de la WWF et parlèrent des incendies allumés pour planter des palmiers à huile et de la disparition d’espèces animales. La manifestation avait lieu sur une longue route et tout le monde chantait « Et un, et deux et trois palmiers c’est un crime contre l’humanité ». Sur les banderoles étaient dessinés des animaux de Sumatra.
Pendant la manifestation pour le climat, à Sumatra, la police était là mais n’est pas trop intervenue. Il y avait aussi la WWF qui manifestait. Une centaine de personnes se sont fait arrêter, dont une cinquantaine ont été placées en garde à vue, une vingtaine ont été libérées et une trentaine sont encore au poste. La manifestation a duré tout l’après midi. Cette manifestation fut une expérience très intéressante et pacifique.
Après leur bilan sur la manifestation. Naomie leur proposa une grève de la faim.
Tom dit :
•C’est une bonne idée.
•Hors de question. Répondit Medhi.
•On ne peut pas m’empêcher de manger !
•C’est vrai que Medhi ne pourra pas s’empêcher de manger, hein Naomie ! Dit Léa
•Mais dans quel but faire une grève de la faim ? Questionna Tom.
•Et bien la manifestation n’a pas bien fonctionné alors autant essayé, peut être que quatre jeunes qui ne se nourrissent pas vont faire réagir le gouvernement. Répondit Naomie.
•Non il est hors de question, si vous le faites ce sera sans moi ! insista Medhi.
•Bon très bien, laissons tomber cette idée. Dit Léa en soupirant.
•Qu’allons nous faire maintenant ? Demanda Tom.
•Il faut se battre pour réduire la consommation d’huile de palme. Dit Léa.
•Allons nous renseigner à l’office de tourisme pour savoir ou est elle produite. Proposa Naomie.
•Bonne idée ! répondirent-ils tous en cœur.
Et ils se mirent en marche.
4/ Dans la jungle
Quand ils arrivent devant l’office du tourisme, la porte est close. Ils frappent malgré tout. Une petite tête se penche par l’ouverture.
– Oui ? dit une femme aussi sèche qu’un abricot resté deux semaines sur un rebord de fenêtre.
– On avait une question : savez-vous où nous pourrions trouver les plantations de palmiers à huile ?
– Laissez les palmiers tranquilles.
La porte se referme sur les quatre amis. Ils poursuivent leurs recherches toute la journée et trouvent finalement un homme, petite moustache noire et cigarette à la bouche, qui leur dit de les suivre. Ils s’assoient à une table. L’homme sort une grande carte.
– Vous voyez, c’est là que ça commence. Il y en a partout autour. Mais je vous conseille de ne pas y aller.
– Pourquoi ?
– Ce n’est pas sûr.
Naomi pense : plus vous me le dites, plus ça me donne envie.
– Qu’est-ce qu’on fait ? demande-t-elle aux autres.
– On est là pour ça, dit Mehdi.
– On y va, confirme Léa.
Le lendemain, ils prennent un bus à l’aube pour un petit village du nord-ouest, Lhoksukon. Là, ils sortent au hasard et remontent le petit chemin de terre qui sinue entre les massifs verts.
Ils marchent un long moment dans la jungle qui devient de plus en plus épaisse.
Ils arrivent finalement devant un barrage militaire. On leur demande leurs papiers. Les trois officiers regardent leurs quatre passeports.
– Qu’est-ce que vous faites ici ? demande le militaire d’une voix sèche.
– On se balade.
– Vous vous baladez. Quatre mineurs. Dans la jungle. Tout seuls.
– C’est ça.
– Suivez-moi.
Ils s’approchent du camion militaire. Tout à coup Léa s’élance sur le côté, pensant que les autres vont la suivre. Surpris, les deux militaires tardent à réagir. L’un court finalement dans sa direction et disparaît dans les fourrés. Il revient cinq minutes plus tard, tout seul. Il dit quelque chose à son collègue. Naomi, Mehdi et Tom, qui ont trop hésité et ont finalement été encerclés par les autres officiers, sont poussés à l’intérieur du camion. Lequel disparaît dans la jungle.
– Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Les trois amis sont assis sur le petit banc du commissariat. Tom se tient la tête entre les mains.
On entend une voix derrière qui chuchote :
– J’ai eu un appel des collègues de Katangian. Ils ont participé à la manifestation là-bas. Il va falloir –
La suite se perd dans le couloir.
– Il faut qu’on trouve une solution les gars, dit Mehdi aux autres.
– Laissez-moi faire, dit Naomi.
Elle tape un petit coup sec à la porte. Un des gardiens s’approche.
– On a le droit à un appel.
– On n’est pas dans un film ici, répond le gardien.
– On a le droit, répète Naomi, le regard ferme.
Après quelques secondes d’hésitation, le garde finit par entrouvrir la porte.
– Vous avez une minute.
Et en effet, soixante secondes plus tard, Léa est de retour dans la cellule. Un sourire flotte sur ses lèvres.
– Alors ? demande Tom.
– Attendez un moment.
Une heure plus tard, la porte s’ouvre en grand.
– Sortez de là, dit le gardien en regardant ses pieds.
Toute la troupe de théâtre les attend dans le hall d’entrée.
– Comment vous avez fait ? dit Mehdi.
– Peu importe, dit Farhan, l’important c’est que vous soyez libres.
– Merci, dit Tom. Il faut qu’on retrouve Léa maintenant.
Ils leur expliquent ce qui s’est passé un peu plus tôt. Tous montent dans les deux gros vans garés devant la prison et roulent en direction de la forêt. Farhan connaît les petits chemins et parvient à éviter les barrages militaires.
Ils arrivent finalement, après deux heures de lacets, devant une immense ouverture au milieu de la jungle. Toute la végétation a été rasée. Mais quelque chose cloche ici. Il y avait un chantier, c’est sûr, il y a encore des machines, des traces fraîches dans la terre. Comme si on avait tout remballé en vitesse.
– Qu’est-ce qui s’est passé ? demande Tom.
Derrière lui, ses deux amis et toute la troupe se tiennent les bras ballants, sans un mot.
Sauvez les pangolins !
Les adolescents s’approchèrent des baraquements et frappèrent aux portes, sans succès. Medhi, remarquant qu’une porte était ouverte, entra dans l’un d’entre eux. Tom, soucieux de ce que faisait son ami, le suivit dans le baraquement et vit alors un ordinateur sur lequel l’écran affichait trois colonnes : la première comportait des noms d’espèces en voie d’extinction, notamment à cause de leurs cornes, leur peau ou leurs écailles. La deuxième montrait des nombres astronomiquement grands correspondant à la quantité de ces animaux tués. La troisième affichait des, sommes vertigineuses correspondant aux recettes des vente de ces animaux. Tom, devant l’énormité de la chose sortit et appela Léa et Naomi. Léa remarqua alors qu’une page web était ouverte. Tom cliqua dessus et une boîte mail s’afficha. Un mail était en attente. Las adolescents eurent juste le temps de voir le destinataire avant qu’un homme entre et hurle :
– Que faites-vous là, sales gamins !
Les adolescents se retournèrent, surpris. Un homme d’une imposante carrure était dressé à quelques mètres d’eux, dans l’encadrement de la porte. Il avait le regard noir, empli de colère. Les amis restèrent figés, immobilisé par la peur. Il avança. Ils reculèrent. Une fois à proximité des enfants, l’homme empoigna Tom par le cou, avant de le jeter sur le sol. Le jeune garçon était terrorisé, tel un chien battu par son maître.
– On ne vous a pas appris à ne pas fouiner dans les affaires des adultes ! rugit l’homme d’une voix rauque.
Aussitôt, Tom se releva et se jeta sur l’ennemi en une fraction de seconde. Ses trois amis firent de même, si bien que la montagne de muscles flancha, puis se renversa. Léa en profita pour attraper un vieux vase en terre cuite et l’écrasa sur le crâne de l’individu. Il tomba raide. Naomie quitta les lieux le plus vite possible pour prévenir les autorités.
A son réveil, l’homme était ligoté. Les adolescents le dévisageaient. Tom, une carte d’identité et un téléphone à la main, déclara :
– John Mc Valas, contrebandier et trafiquant d’animaux, recherché dans toute l’Indonésie. Vous êtes une célébrité pour la police à ce que je vois. Vous nous livrez quelques-uns de vos secrets, ainsi qu’aux médias, ou c’est la prison.
L’homme commença par garder le silence, mais le chantage de Tom finit par porter ses fruits. Il prit alors la parole :
– Eh bien... Je suis un braconnier. Mon boulot est de tuer des pangolins, récupérer leurs écailles et les exporter vers la Chine. C’est le ministre de la santé chinois, Chen Zhu, qui est derrière tout ça : ce mammifère menacé d’extinction est très prisé par les guérisseurs chinois pour ses vertus curatives.
– C’est bien ce que j’avais vu sur l’ordinateur, fit Tom, un mail venant du ministère de la santé chinois.
C’est alors que Naomie revint avec des policiers. Ceux-ci félicitèrent les adolescents et firent aussitôt subir un interrogatoire à John Mc Valas ; il leur avoua qu‘en plus du trafic de pangolins, il travaillait dans une plantation de palmiers à huile illégale, plantation sur laquelle ils se trouvaient actuellement !... Tout à coup un coup de feu retentit. Le contrebandier tomba et ne se releva pas. Les adolescents, effrayés coururent se mettre à l’abri. Les policiers se lancèrent aux trousses du tireur et finirent par l’arrêter au bout de quelques heures de cavale ; il s’agissait d’un des complices de Mc Valas qui avait entendu d’une assez mauvaise oreille le début de sa confession .
Quelques jours plus tard, tous les travailleurs et les propriétaires de la plantation furent arrêtés et traduits devant un tribunal. Quant au ministre de la santé chinoise, Chen Zhu, il fut mis en examen pour trafic d’écailles de pangolins, espèce en voie de disparition. Dans une de ses multiples villas perquisitionnées, on retrouva les contrebandiers, en fuite depuis quelques mois avec des mandats d’arrêt internationaux sur le dos.
John Mc Valas sortit de l’hôpital six mois plus tard. Nos adolescents rentrèrent en France auréolés de gloire. Et un an plus tard, leurs noms figuraient dans le tome 2 de Ces jeunes qui changent le monde de Pierre Ducrozet !
Le grand départ
2 septembre 2019. Tom, Léa et Mehdi rentrent dans la cour du collège Jean-Moulin. C’est leur premier jour de 3e. Ils marchent les mains dans les poches.
– J’ai plus de nouvelles de Naomi, dit tout à coup Léa.
Tom et Mehdi s’approchent. Elle leur explique. Tout l’été elle a guetté un message sur Telegram. Rien n’est venu. Les autres membres aussi ont commencé à s’inquiéter.
– Elle est partie en vacances, dit Tom. Elle va revenir, tu verras.
Une semaine de cours passe.
Toujours pas de nouvelles.
Léa part ce mardi-là à l’école quand elle voit sur son iPhone le grand titre annoncé par tous les journaux : Naomi Lehner, leader de la fronde étudiante, a disparu. Un avis de recherche international a été lancé.
– Regardez, regardez ! crie Léa en arrivant devant le banc vert.
– Elle a été enlevée, c’est sûr, dit Mehdi, affolé. Elle devenait trop dangereuse.
– Oh oh, on se calme les gars, dit Tom. On respire un bon coup, et on réfléchit.
Vingt minutes plus tard, les trois amis n’y voient pas vraiment plus clair, mais ils décident de se mettre tout de suite à la recherche de Naomi.
Ils contactent les différents membres du groupe Telegram, les parents et amis de Naomi, exploitent la moindre piste : rien.
Pendant ce temps la mobilisation a repris de plus belle, partout les lycéens et les collégiens ont recommencé les grèves, le combat continue.
Et puis un jour, Léa reçoit par mail une invitation à rejoindre un réseau crypté : Gaïa. Elle appuie sur le lien qui est arrivé sur son mail. Dedans, un message l’attend.
« Salut Léa. C’est Naomi. Avant toute chose : tout va bien, ne t’inquiète pas. Je suis à Sumatra, en Indonésie. On est en train d’essayer, avec de nouveaux amis d’ici, d’empêcher de nouvelles plantations de palmiers à huiles, qui détruiraient encore un peu plus la forêt primaire et la biodiversité. J’ai décidé de passer à l’action. J’ai beaucoup parlé l’année dernière, mais rien n’avance. Alors voilà, je suis venue ici pour lancer des mini-foyers de résistance, des pôles d’actions un peu partout. Le réseau que j’ai créé regroupera des centaines de personnes dans le monde entier, qui veulent, eux aussi, commencer à changer ce monde.
Je t’invite vraiment à venir me rejoindre. Sumatra est sublime, je mange des noix de coco, et on avance, Léa, on avance.
Je t’embrasse ! »
Léa repose son téléphone.
– T’es folle, Léa, dit Tom.
– Non, je suis sûre de moi, dit-elle. Il faut qu’on la rejoigne.
Mehdi la regarde.
– Tu as raison, dit-il.
Tom se retrouve comme un con, tout seul. Il veut plaire à Léa, il voudrait qu’elle le trouve courageux, audacieux. Il se lève à son tour.
– Ok les gars.
Mais bon, on le sait, les choses ne sont pas si simples, on ne décide pas en claquant des doigts de partir à l’autre bout du monde, surtout quand on a 14 ans.
– On pourrait tout simplement fuir, comme elle, dit Mehdi.
– Il faut être plus subtil que ça, dit Léa. Tout le monde est sur les dents maintenant. Trouvons une autre manière de faire.
Laquelle ? se demande Tom. Il regarde ses camarades. Il est l’heure d’aller en cours de SVT. Quand tout à coup : biiiing dans sa tête – et ce n’est pas la sonnerie.
A la fin des cours, Tom court jusqu’à la porte d’entrée du collège et disparaît dans la montée du Gourguillon. Il enjambe un pont, les quais, et, arrivé devant le n°16 de la rue de Brest, il sonne.
Le lendemain, Tom s’approche du banc vert.
– C’est bon les gars, dit-il.
– Quoi, demande Mehdi.
– On part en Indonésie.
– Non mais t’es un ouf mec, crie Léa.
Tom leur explique : le grand frère d’un ami d’enfance, Rudi, a fondé il y a des années une ONG qui se charge de tisser des liens entre les enfants du monde entier. Il est allé le voir et lui a dit qu’ils voulaient absolument, ses deux potes et lui, partir en Indonésie faire du volontariat. Il a dit oui, je peux vous aider à partir.
– Mais qu’on ait 14 ans, c’est pas un problème ?
– On partirait dans un groupe d’une dizaine de personnes, dont plusieurs adultes. Aucun souci.
– Oui mais on a école mon vieux ! dit Mehdi. Et nos parents, qu’est-ce qu’ils vont dire, nos parents ?
Deux semaines et des dizaines d’heures de négociations plus tard, ça y est, les trois amis arrivent à leur fin. Les parents de Tom ont comme prévu été les plus difficiles à convaincre, mais en présentant le projet de la meilleure manière possible, avec l’appui de leur professeure d’histoire-géo et celui de Rudi (« plus respectable tu meurs »), ils ont réussi. Voilà le deal : deux semaines, pendant les vacances de la Toussaint, financées par l’ONG de Rudi, encadrés par des adultes, et au sein d’une mission humanitaire précise. Les trois amis font des sauts de joie sur le trottoir.
Vendredi 18 octobre 2019. Tom, Léa et Mehdi sont assis côte à côte dans ce Boeing 747 en direction de Djakarta. Ils n’arrêtent pas de demander des verres de Sprite aux stewards, de regarder sur leurs petites télés le dessin de leur avion qui survole à présent la Turquie. Ils rient, ils rient comme des fous. C’est parti, rendez-vous de l’autre côté du globe, en Indonésie !
2/ L’engagement
Après toutes ces heures d’avion, Léa, Tom et Mehdi étaient soulagés d’entendre enfin le pilote annoncer l’atterrissage sur l’aéroport de Jakarta. Que de chemin parcouru depuis qu’ils refaisaient le monde sur leur petit banc vert. Leur surexcitation est à son comble. Accompagnés des 5 membres de l’ONG, ils disposeront d’un mini-bus pour toute la durée de leur séjour. Après avoir récupéré leurs bagages, ils virent Naomi. Léa se jeta dans ses bras :
– Naomi, tu m’as tellement manqué. Que t’est-il arrivé ? As-tu été enlevée ? As-tu fugué ?
– Ne t’inquiète pas Léa, il ne m’est rien arrivé de grave. Je voulais simplement faire plus de choses pour sauver notre planète. Alors je suis venue ici, en Indonésie, le pays des catastrophes naturelles. Le voyage s’est-il bien passé ?
– Oui très bien, à vrai dire malgré le long trajet, répondit Alex. Et puis, les enfants se sont bien comporté ce qui a facilité les choses.
Ils se dirigèrent vers le véhicule. Naomi entreprit de leur faire un récapitulatif de ce qu’elle avait déjà accompli.
– Vous savez, commença-t-elle, l’Indonésie est vraiment un pays magnifique, avec une biodiversité riche et variée mais... La situation écologique est catastrophique, le pays est confronté à de nombreuses catastrophes naturelles : le réchauffement climatique, la déforestation, la pollution.
– Tout ça est horrible, intervint Léa. Je veux t’aider. Tom et Mehdi sont également d’accord. Ton combat est aussi le nôtre.
Pour être honnête, Tom se demandait comment il en était arrivé là. C’est vrai, au départ, il ne l’avait fait que pour Léa et parce que ça ne lui semblait pas être une si mauvaise idée, mais maintenant, il se sentait plus impliqué et son engagement devenait maintenant réel.
– Le but de notre organisation « Youth for the future », dit Théo, un des accompagnateurs plutôt âgé, est bien sûr de protéger notre environnement, et pour cela nous avons plusieurs domaines d’action. Par exemple, des pompiers sont prêts à intervenir si nécessaire. D’autres personnes s’occupent de l’éducation et expliquent aux écoliers, les futurs citoyens de prendre soin de leur cadre de vie. Nous, nous sommes là pour sensibiliser les citoyens par le biais d’articles ou de blogs, de conférences de presse. Votre présence est indispensable.
– Et les gens se sentent concernés ? demanda Mehdi
– ça dépend de chacun. Mais globalement, plutôt oui car ils ont envie de changer leur mode de vie. Ils se rendent compte que notre planète est en péril.
– C’est vrai, dit Alex. D’ailleurs, c’est dans ce domaine que vous travaillerez principalement. Vous rédigerez des articles, vous rencontrerez aussi des Indonésiens et des personnes à la tête d’associations qui défendent leur environnement.
Les trois amis écoutaient avec attention. Ils étaient au cœur d’un projet planétaire. Ils se voyaient déjà en train de changer le monde.
Naomi reprit la parole et leur annonça qu’une grande manifestation serait organisée le 7 novembre contre la déforestation et qu’il fallait la préparer. Tous étaient d’accord pour confectionner des affiches, des tracts et les répartir dans tous les lieux importants de la ville. Il faut également penser à confectionner des panneaux et des banderoles pour expliquer notre message et montrer notre détermination.
– C’est parfait, répondirent-ils tous en chœur, souriant, appréhendant la suite des évènements tout en étant impatients de les vivre.
– Alors, si vous êtes d’attaque, nous allons tout de suite rencontrer la troupe de théâtre qui doit faire un petit spectacle avant le début de la manif’, s’enthousiasma Naomi.
3/ Un combat mis en scène
A Katigan nos héros veulent rencontrer, une troupe de théâtre martial très connue dans cette ville. Le chef de cette troupe s’appelle Tim.
Naomie leur explique le théâtre Randaï :
“Le théâtre martial consiste a mélanger les arts martiaux avec le théâtre, donc la pièce est rendue plus vivante et énergique”
Tom demande :
“Quels arts martiaux vous utilisez pour réaliser les pièces ?
_Cela dépend beaucoup des pièces mais la plus par du temps ont utilise le Pencak Silat.”
(Les 4 amis ont regardé la pièce des habitants)
Les habitants leur racontèrent leur pièce dans leur langue et Naomie dût leur traduire ce qu’ils disaient :
_« Ils disent que c’est une légende de leur île qui raconte que dans le plus grand arbre de l’île, il y a des petites créatures qui, quand l’on s’approche de l’arbre, nous bombardent de noix de coco. »
_Ha bon ?dit Mehdi en rigolant.
Et c’est avec le sourire qu’ils continuèrent de converser avec Naomie...
A Katigan nos héros veulent rencontrer, une troupe de théâtre martial très connue dans cette ville. Le chef de cette troupe s’appelle Tim.
Naomie leur explique le théâtre Randaï :
“Le théâtre martial consiste a mélanger les arts martiaux avec le théâtre, donc la pièce est rendue plus vivante et énergique”
Tom demande :
“Quels arts martiaux vous utilisez pour réaliser les pièces ?
_Cela dépend beaucoup des pièces mais la plus part du temps on utilise le Pencak Silat.”
“Ça vous dirait de jouer une courte scène sur les problèmes de Sumatra avec nous ? proposèrent les quatre jeunes
•Ok on vous regarde. dit un membre de la troupe
•Allez c’est parti . dit Mehdi “
Les jeunes se mettent en place sur la scène.
“Un immense nuage de fumée recouvre l’archipel de l’Indonésie depuis un mois. dit Naomie
•Oui , il s’est formé à cause des géants feux de forets qui brûlent pour planter des palmiers ... dit Tom
•Pour faire de l’huile de palme pour faire du nutella. interrompit Mehdi
•Arrete Mehdi c’est sérieux . dit Naomie
•Aussi à cause des vents violents, les nuages franchissent les frontières de l’Indonésie . affirme Léa .
•Et les animaux perdent leurs habitats ! dit tristement Tom . “
Les comédiens étaient très enthousiastes à l’idée de défendre ainsi leur pays.
La représentation théâtrale terminée, ils décidèrent d’organiser la manifestation. Les slogans étaient, ”de l’huile de palme j’en veux pas dans mon nutella”. Ils placèrent sur une autre pancarte une photo de tigre avec écrit en dessous “pour qu’il ne me connaisse pas qu’en photo” et aussi “plus de feux=plus de CO2”. Une fois les affiches terminées ils décidèrent tous ensemble de se rendre a la manifestation et bien sur... a vélo.
Ils arrivèrent à la manifestation, il y avait déjà beaucoup de monde. Ils rencontrèrent des membres de la WWF et parlèrent des incendies allumés pour planter des palmiers à huile et de la disparition d’espèces animales. La manifestation avait lieu sur une longue route et tout le monde chantait « Et un, et deux et trois palmiers c’est un crime contre l’humanité ». Sur les banderoles étaient dessinés des animaux de Sumatra.
Pendant la manifestation pour le climat, à Sumatra, la police était là mais n’est pas trop intervenue. Il y avait aussi la WWF qui manifestait. Une centaine de personnes se sont fait arrêter, dont une cinquantaine ont été placées en garde à vue, une vingtaine ont été libérées et une trentaine sont encore au poste. La manifestation a duré tout l’après midi. Cette manifestation fut une expérience très intéressante et pacifique.
Après leur bilan sur la manifestation. Naomie leur proposa une grève de la faim.
Tom dit :
•C’est une bonne idée.
•Hors de question. Répondit Medhi.
•On ne peut pas m’empêcher de manger !
•C’est vrai que Medhi ne pourra pas s’empêcher de manger, hein Naomie ! Dit Léa
•Mais dans quel but faire une grève de la faim ? Questionna Tom.
•Et bien la manifestation n’a pas bien fonctionné alors autant essayé, peut être que quatre jeunes qui ne se nourrissent pas vont faire réagir le gouvernement. Répondit Naomie.
•Non il est hors de question, si vous le faites ce sera sans moi ! insista Medhi.
•Bon très bien, laissons tomber cette idée. Dit Léa en soupirant.
•Qu’allons nous faire maintenant ? Demanda Tom.
•Il faut se battre pour réduire la consommation d’huile de palme. Dit Léa.
•Allons nous renseigner à l’office de tourisme pour savoir ou est elle produite. Proposa Naomie.
•Bonne idée ! répondirent-ils tous en cœur.
Et ils se mirent en marche.
4/ Dans la jungle
Quand ils arrivent devant l’office du tourisme, la porte est close. Ils frappent malgré tout. Une petite tête se penche par l’ouverture.
– Oui ? dit une femme aussi sèche qu’un abricot resté deux semaines sur un rebord de fenêtre.
– On avait une question : savez-vous où nous pourrions trouver les plantations de palmiers à huile ?
– Laissez les palmiers tranquilles.
La porte se referme sur les quatre amis. Ils poursuivent leurs recherches toute la journée et trouvent finalement un homme, petite moustache noire et cigarette à la bouche, qui leur dit de les suivre. Ils s’assoient à une table. L’homme sort une grande carte.
– Vous voyez, c’est là que ça commence. Il y en a partout autour. Mais je vous conseille de ne pas y aller.
– Pourquoi ?
– Ce n’est pas sûr.
Naomi pense : plus vous me le dites, plus ça me donne envie.
– Qu’est-ce qu’on fait ? demande-t-elle aux autres.
– On est là pour ça, dit Mehdi.
– On y va, confirme Léa.
Le lendemain, ils prennent un bus à l’aube pour un petit village du nord-ouest, Lhoksukon. Là, ils sortent au hasard et remontent le petit chemin de terre qui sinue entre les massifs verts.
Ils marchent un long moment dans la jungle qui devient de plus en plus épaisse.
Ils arrivent finalement devant un barrage militaire. On leur demande leurs papiers. Les trois officiers regardent leurs quatre passeports.
– Qu’est-ce que vous faites ici ? demande le militaire d’une voix sèche.
– On se balade.
– Vous vous baladez. Quatre mineurs. Dans la jungle. Tout seuls.
– C’est ça.
– Suivez-moi.
Ils s’approchent du camion militaire. Tout à coup Léa s’élance sur le côté, pensant que les autres vont la suivre. Surpris, les deux militaires tardent à réagir. L’un court finalement dans sa direction et disparaît dans les fourrés. Il revient cinq minutes plus tard, tout seul. Il dit quelque chose à son collègue. Naomi, Mehdi et Tom, qui ont trop hésité et ont finalement été encerclés par les autres officiers, sont poussés à l’intérieur du camion. Lequel disparaît dans la jungle.
– Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Les trois amis sont assis sur le petit banc du commissariat. Tom se tient la tête entre les mains.
On entend une voix derrière qui chuchote :
– J’ai eu un appel des collègues de Katangian. Ils ont participé à la manifestation là-bas. Il va falloir –
La suite se perd dans le couloir.
– Il faut qu’on trouve une solution les gars, dit Mehdi aux autres.
– Laissez-moi faire, dit Naomi.
Elle tape un petit coup sec à la porte. Un des gardiens s’approche.
– On a le droit à un appel.
– On n’est pas dans un film ici, répond le gardien.
– On a le droit, répète Naomi, le regard ferme.
Après quelques secondes d’hésitation, le garde finit par entrouvrir la porte.
– Vous avez une minute.
Et en effet, soixante secondes plus tard, Léa est de retour dans la cellule. Un sourire flotte sur ses lèvres.
– Alors ? demande Tom.
– Attendez un moment.
Une heure plus tard, la porte s’ouvre en grand.
– Sortez de là, dit le gardien en regardant ses pieds.
Toute la troupe de théâtre les attend dans le hall d’entrée.
– Comment vous avez fait ? dit Mehdi.
– Peu importe, dit Farhan, l’important c’est que vous soyez libres.
– Merci, dit Tom. Il faut qu’on retrouve Léa maintenant.
Ils leur expliquent ce qui s’est passé un peu plus tôt. Tous montent dans les deux gros vans garés devant la prison et roulent en direction de la forêt. Farhan connaît les petits chemins et parvient à éviter les barrages militaires.
Ils arrivent finalement, après deux heures de lacets, devant une immense ouverture au milieu de la jungle. Toute la végétation a été rasée. Mais quelque chose cloche ici. Il y avait un chantier, c’est sûr, il y a encore des machines, des traces fraîches dans la terre. Comme si on avait tout remballé en vitesse.
– Qu’est-ce qui s’est passé ? demande Tom.
Derrière lui, ses deux amis et toute la troupe se tiennent les bras ballants, sans un mot.
Sauvez les pangolins !
Les adolescents s’approchèrent des baraquements et frappèrent aux portes, sans succès. Medhi, remarquant qu’une porte était ouverte, entra dans l’un d’entre eux. Tom, soucieux de ce que faisait son ami, le suivit dans le baraquement et vit alors un ordinateur sur lequel l’écran affichait trois colonnes : la première comportait des noms d’espèces en voie d’extinction, notamment à cause de leurs cornes, leur peau ou leurs écailles. La deuxième montrait des nombres astronomiquement grands correspondant à la quantité de ces animaux tués. La troisième affichait des, sommes vertigineuses correspondant aux recettes des vente de ces animaux. Tom, devant l’énormité de la chose sortit et appela Léa et Naomi. Léa remarqua alors qu’une page web était ouverte. Tom cliqua dessus et une boîte mail s’afficha. Un mail était en attente. Las adolescents eurent juste le temps de voir le destinataire avant qu’un homme entre et hurle :
– Que faites-vous là, sales gamins !
Les adolescents se retournèrent, surpris. Un homme d’une imposante carrure était dressé à quelques mètres d’eux, dans l’encadrement de la porte. Il avait le regard noir, empli de colère. Les amis restèrent figés, immobilisé par la peur. Il avança. Ils reculèrent. Une fois à proximité des enfants, l’homme empoigna Tom par le cou, avant de le jeter sur le sol. Le jeune garçon était terrorisé, tel un chien battu par son maître.
– On ne vous a pas appris à ne pas fouiner dans les affaires des adultes ! rugit l’homme d’une voix rauque.
Aussitôt, Tom se releva et se jeta sur l’ennemi en une fraction de seconde. Ses trois amis firent de même, si bien que la montagne de muscles flancha, puis se renversa. Léa en profita pour attraper un vieux vase en terre cuite et l’écrasa sur le crâne de l’individu. Il tomba raide. Naomie quitta les lieux le plus vite possible pour prévenir les autorités.
A son réveil, l’homme était ligoté. Les adolescents le dévisageaient. Tom, une carte d’identité et un téléphone à la main, déclara :
– John Mc Valas, contrebandier et trafiquant d’animaux, recherché dans toute l’Indonésie. Vous êtes une célébrité pour la police à ce que je vois. Vous nous livrez quelques-uns de vos secrets, ainsi qu’aux médias, ou c’est la prison.
L’homme commença par garder le silence, mais le chantage de Tom finit par porter ses fruits. Il prit alors la parole :
– Eh bien... Je suis un braconnier. Mon boulot est de tuer des pangolins, récupérer leurs écailles et les exporter vers la Chine. C’est le ministre de la santé chinois, Chen Zhu, qui est derrière tout ça : ce mammifère menacé d’extinction est très prisé par les guérisseurs chinois pour ses vertus curatives.
– C’est bien ce que j’avais vu sur l’ordinateur, fit Tom, un mail venant du ministère de la santé chinois.
C’est alors que Naomie revint avec des policiers. Ceux-ci félicitèrent les adolescents et firent aussitôt subir un interrogatoire à John Mc Valas ; il leur avoua qu‘en plus du trafic de pangolins, il travaillait dans une plantation de palmiers à huile illégale, plantation sur laquelle ils se trouvaient actuellement !... Tout à coup un coup de feu retentit. Le contrebandier tomba et ne se releva pas. Les adolescents, effrayés coururent se mettre à l’abri. Les policiers se lancèrent aux trousses du tireur et finirent par l’arrêter au bout de quelques heures de cavale ; il s’agissait d’un des complices de Mc Valas qui avait entendu d’une assez mauvaise oreille le début de sa confession .
Quelques jours plus tard, tous les travailleurs et les propriétaires de la plantation furent arrêtés et traduits devant un tribunal. Quant au ministre de la santé chinoise, Chen Zhu, il fut mis en examen pour trafic d’écailles de pangolins, espèce en voie de disparition. Dans une de ses multiples villas perquisitionnées, on retrouva les contrebandiers, en fuite depuis quelques mois avec des mandats d’arrêt internationaux sur le dos.
John Mc Valas sortit de l’hôpital six mois plus tard. Nos adolescents rentrèrent en France auréolés de gloire. Et un an plus tard, leurs noms figuraient dans le tome 2 de Ces jeunes qui changent le monde de Pierre Ducrozet !