Prologue
La décision de quitter la ville pour s’installer à la campagne murissait depuis plusieurs années dans l’esprit de Monsieur et Madame Morin-Diallo. Les problèmes d’asthme de Sarah, la petite dernière, et les plaintes incessantes des voisins lorsque les jumeaux Lucas et Salomon jouaient dans la cour de leur résidence du centre-ville de Lyon avaient fini par les convaincre de faire le grand saut. Alors, un matin d’août, les cinq Lyonnais accompagnés de leur chien et de leur chat s’étaient installés dans un coin reculé d’Ardèche au bord de la rivière la Bourges, dans une jolie maison de pierre abandonnée depuis seulement six mois. La santé déclinante du couple de retraités qui y avait vécu les avait poussés à rejoindre la vallée non loin d’un centre hospitalier et des services qu’il proposait aux personnes âgées. Les parents Morin-Diallo, Laurence et Driss, tout sourires, se réjouissaient. Enfin ils réalisaient leur rêve, offraient à leurs enfants de sept et douze ans un cadre de vie proche de la vie sauvage, où l’air était peu pollué et qui permettrait à leur progéniture d’évoluer au grand air, dans un milieu sain au plus près de la nature. Dès les premiers jours, la respiration de Sarah se fit plus fluide, aucun accès de toux à déplorer, son teint s’était éclairci, elle était radieuse, son père et sa mère s’en félicitait. Quant aux garçons, ils n’en revenaient pas de disposer d’un terrain de jeu qui leur semblait illimité. Ils couraient dans les bois, dévalaient les pentes à s’en couper le souffle, sautaient dans les cascades, s’aspergeaient d’eau dans la rivière, hurlant et riant sans déranger personne, un vrai bonheur.
Or, ce dont aucun d’entre eux ne se doutait, c’était que le vide de la maison qu’ils venaient d’investir n’était qu’apparent. En effet, cachés dans les nombreux recoins des deux étages que les Morin-Diallo occupaient, ainsi que dans le grenier, dans la cave, au beau milieu de ce qui avait été un potager, sur la rivière et partout sur ses rives, fourmillait un grand nombre d’espèces de la faune et de la flore locale. Des bactéries invisibles à l’œil nu, des insectes plus ou moins faciles à vivre, des reptiles surtout de petites tailles, des mammifères petits et grands, jusqu’aux oiseaux qui volaient librement au-dessus de la nouvelle demeure de Laurence et de Driss. Sans le savoir, les cinq bipèdes citadins et leurs deux animaux de compagnie bouleversaient tout un écosystème qui avait appris à exister sans devoir composer avec des humains.
Laurence entreprit d’abord de s’occuper du jardin qu’elle voulait rendre joli. Elle s’arma d’une énorme paire de ciseaux en métal et d’autres ustensiles et commença par se charger des mauvaises herbes : elle défrichait, éliminait toutes les plantes qui lui semblaient laides ou inutiles, une hécatombe. Dans la remise, Driss fut ravi de trouver une tondeuse à gazon dont le réservoir contenait encore suffisamment de carburant. Afin de rendre les alentours de leur propriété plus ordonnée, il sortit l’engin, et l’alluma. Un bruit de moteur vint perturber le calme à une centaine de mètres à la ronde, semant l’effroi dans la nature, d’autant que la fumée noire qui s’en échappait était irrespirable. Alors qu’ils jouaient dans le lit de la rivière, les deux garçons n’hésitaient pas à s’emparer de cailloux qu’ils jetaient à la surface pour s’éclabousser, sans se rendre compte qu’ils retiraient leurs abris à des crustacés livrés subitement sans secours aux attaques de leurs prédateurs. Leur chien, encore jeune et turbulent, ne sachant plus où donner du museau, pourchassait les papillons affolés, creusait la terre en arrachant les racines nécessaires à la survie des plantes, ses jeux détruisaient aussi l’habitat d’insectes incapables de vivre au grand jour. Le chat aussi jubilait, il avait à sa disposition un vaste terrain de chasse où les rongeurs dont il raffolait, découvraient bien trop tard son habileté et sa redoutable efficacité. Le petit félin ne mit pas vingt-quatre heures à s’adapter à son nouvel environnement, il en devint le principal prédateur.
En se rencontrant, deux univers qui n’aspiraient pourtant qu’à vivre en paix entraient en collision. Mais, ignorés par les humains, c’était au monde des plantes et des animaux de réagir, d’observer attentivement le comportement des nouveaux venus afin de s’y adapter, puis de trouver rapidement les moyens de cohabiter avec ceux qu’ils considéraient comme des intrus qui leur compliquaient l’existence.
Il pleut des mots
Assis sous le manguier, j’ouvre la voix.
Pour ajouter au jour, lumière et tendresse pleines.
Au pied du char des dieux, chantent les oiseaux, tremble le poème.
Le livre du souvenir s’effeuille, c’est l’automne comme en témoignent ces feuilles mortes à terre.
À ciel ouvert j’écris, vertige.
Je.
Fixe mes pensées dans mon carnet de soleils, il pleut.
Des mots qui fondent, des mots.
Qui font de chaque instant sur le fil, un éloge du temps de vivre.
Il pleut des mots, d’azur et d’espérance.
Des mots qui dansent, des mots, qui chantent, des mots, qui slament, des mots qui maudissent la fatalité, des mots, qui disent "va, vis, vibre, libre deviens", des mots, chevaux de feu qui courent le coeur, des mots, qui tracent chemin sur la mer.
Il pleut, des mots.
Il pleut d’amour
Je tombe dans la tristesse des mots
Les mots ne sont que des reflets
Les reflets de ma personnalité
Une personnalité solitaire, renfermée, brisée
Je ne cache plus mes larmes
Je ne me cache plus derrière la glace
Devrais-je enlever mon masque ?
Le masque qui m’empêche d’avancer
Je ne me cache pas, même quand tout empire
Je respire sans choisir de subir
Mes os se craquent et mes blessures empirent
Dis-moi ? A-t’on le choix ?
Mes paroles sont des gouttes qui s’ouvrent
Désespéré, je cours à la poursuite du bonheur, tel un enfant derrière son chocolat
Je suis fatigué de jouer un rôle
Courir après l’heure pour garder le contrôle
Je suis comme le reflet de mes rêves d’enfant
Je respire comme je parle de moi
Repense...encore
Rêves d’enfance… vie sans violence
Les phrases assassinent, nous emportent
Moi, scintillant dans un ciel d’azur
Devant le miroir, longue insomnie
Manque de sommeil
S’endormir pendant ces nuits remplies de mots
Bazar. Je perds mon bonheur
Je me rends compte que la vie n’est pas toute rose,
En train, je l’espère, de réaliser mes rêves
Regardez-moi une dernière fois et le monde le saura
Lui dire « je t’aime ». Difficile de garder le silence
Donner tout mon amour, mon cœur s’est transformé en voix
J’assume mon reflet dans le miroir
Je ne me cache pas comme une ombre dans le noir
Le monde m’évoque trop de peine, se transformant en haine
Acteur de mon adolescence, je prépare un avenir ayant un sens
Croquer la vie à pleine dents, ne pas la prendre à contre-sens
Laisser ses problèmes en suspens, juste quelques instants
Ne pas se cacher derrière son amour : faire la cour au bonheur
Pour pouvoir poursuivre sa vie en temps et en heure
Je suis le phœnix qui renaît de ses cendres !
3/ Renais sens !
Je suis debout, seul
devant mon miroir magique
Je pense à ma vie très tragique
Je me regarde dans le miroir
Je suis inversé
Je pense à l’envers, rien n’est clair
Je pense à mon enfance,
je me faisais harceler en primaire.
Je suis seul entouré
Je suis vide et rempli
Je suis comme la plupart des gens car je rigole
pour rien
Je suis tout le temps fatigué
Mes frères m’ont donné le do
Ils croient qu’ils sont les meilleurs
mais sans moi ils sont rien
Ils me volent et me discriminent
Je suis seul dans un trou
Je suis un masque mystérieux qui passe de visage en visage
La disparition du sourire de chacun
La disparition de la personnalité des personnes extérieures
Qu’est-ce qui se cache sous ces visages ?
Qui suis-je réellement ?
Qui sont ces gens ?
Devant ce miroir, à douter
Devant eux, à me poser des questions sur leur sincérité.
Le monde extérieur me fascine
Quand vais-je me réveiller ?
Un rêve fascinant …
Comment l’arrêter ?
Je suis un livre qui raconte une histoire
Je suis un miroir qui reflète le dos d’une personne
Je suis un miroir inversé
On voit mon dos, le décor et un livre posé
Je suis l’homme qui se regarde mais qui se voit à l’envers
Qui a honte de lui-même,
Habillé en noir comme pour un deuil, droit, les cheveux gominés.
Je pense que cela est un rêve, que je ne suis pas dans la réalité.
Je suis peut-être de dos mais j’entends comme de face
Je suis une personne qui n’a pas de visage
Je vois dans le miroir sans réellement voir mon double
Je suis un clown sans son masque
Je suis un lion sans sa crinière
Je suis un homme devant son miroir
Je porte un costume, je ne me vois pas
Je me rappelle hier, quand je pouvais me voir
Je suis sombre et n’aime pas les couleurs
reflétées par mon dos et mon ardeur
Ce miroir ne montre pas mon visage
Mais plutôt mon attitude
Je ne suis pas très sage
Je suis le miroir qui voit passer
tous les matins des hypocrites
qui se transforment pour paraître
Je suis l’homme à la recherche de son vrai reflet
Je suis le reflet qui n’ose pas montrer l’affreuse réalité de cette personne
Je suis le contraire de mon maître
traité comme un esprit
juste un reflet
Je suis le miroir qui voit tout le monde le matin
Je suis une personne de dos qui lit son livre
Je suis l’homme qui ne se voit plus, qui se tourne le dos à lui-même
Je suis droit comme une poupée, habillé en noir
Je suis dans un manoir
Je suis comme dans une boîte sans aucune goutte de lumière
Je m’en souviens, j’étais là-bas comme un fantôme
J’ai honte de moi-même
Dans ma vie, j’ai fait une erreur
Ma mère, qui a toujours été à mes côtés, qui m’a porté pendant neuf mois
Ma mère … Le jour où elle avait le plus besoin de moi …
Je pense changer ma vie
Je pense changer de pays
Dans la vie, on m’a toujours dit de regarder devant
Je suis un hypocrite
Je suis l’ombre de moi-même
On récolte ce que l’on sème
Je cherche qui je suis même sur les sites
L’humain est un masque
Derrière la peur et la honte il se cache
Suffit d’une remarque et il se fâche
Il juge et se moque, il est lâche !
On m’a toujours dit de regarder devant moi
Mais je voudrais revenir en arrière
Le passé ronge tout ce qu’il y a en moi
Le passé ne m’a jamais rendu fier
Ce qu’il s’est passé ce jour-là
me hantera pour toujours
Faire ça ? Je ne voulais pas
Mais je dois refaire face à la lumière du jour.
Dans mon coeur c’est tout noir
Je ne peux plus me regarder dans un miroir
La vérité, je veux cacher
Même si la vie, ça doit me coûter
Je tenais le pistolet
Mes mains tremblantes
Le sang coulait
Raide était la pente
Au fin fond de mon corps
Je range ce souvenir
Il faut que je sois fort
Pour reconstruire mon avenir
Je suis l’homme qui regarde son miroir
Je suis là, de dos, face à moi-même
C’est étrange
je me vois de dos alors que je suis face au miroir
Est-ce que c’est une blague ?
On dirait que je ne suis plus dans le même monde
C’est comme si ce miroir était un portail vers un autre monde
Mais si c’est vraiment un portail, du coup plus personne n’aura de visage !
Je suis un homme qui depuis le décès de mon frère a construit une carapace
dure pour ne plus être aussi triste
Un homme qui n’arrive plus à se regarder dans le miroir,
qui pense être fautif de cette mort
Je suis devenu un fantôme solitaire, qui se demande, est-ce que j’aurais pu l’empêcher ?
Après cette forte dispute avec mon frère : il voulait jeter l’ancien miroir de ma mère décédée car il le pensait hanté.
Ce miroir, je l’ai gardé après sa mort et une semaine après je ne réussissais plus à voir mon reflet.
Je deviens petit à petit une ombre sombre
Une ombre sombre rongée par les remords et dont l’humanité s’évapore
Devrais-je le jeter ?
Je n’y arrive pas
c’est tout ce qui me reste de ma mère.
Un jour, on se dira au revoir et tu commenceras à regarder la télévision
comme tout le monde
Ça a été beau, qu’est-ce que ça a duré !
Mais tu seras mieux sans moi.
Je suis une écharpe de soie utilisée qu’en hiver
Je suis un ballon ovale qui amuse les enfants
Je suis une chaussette orpheline, solitaire et qui a envie de parler
Je suis un cahier oublié quelque part dans la maison
qui se souvient du premier jour où il a été acheté et puis laissé.
Je suis un stylo rose qui écrit son histoire,
le stylo de la trousse d’un enfant
Je suis un ballon dégonflé à la recherche d’une pompe
un ballon crevé qui a mis quatre buts à une équipe hier
Je suis un nuage bleu du ciel qui cache le soleil
Je suis un petit oiseau libéré de sa cage qui survole le monde
Je suis un correcteur liquide qui essaie d’effacer ses erreurs
Je suis le point au milieu d’une phrase
Je suis le bleu sur la Terre,
la plume d’un oiseau collée à mon corps
Je suis un ballon blanc et rond qui s’envole vers les buts
Je suis une pensée qui se perd en moi
Je suis le visage accompagné de ces visages portant des masques et couvrant la réalité
Je suis la Terre bleue qui vole dans l’espace
Je suis l’oeil furtif du faucon qui guette sa proie
Je suis le faucon intrépide qui s’attaque au gros poisson
Je suis ce poisson inoffensif sur terre qui se vante dans son environnement
Sans même savoir quel danger le guette
Je suis un avion rouge près pour le décollage
Je suis une fusée noire qui s’envole sur la lune.
Je suis la Tour Eiffel dorée de Paris qui touche les airs
Sur laquelle tout le monde monte
Mais l’argent, personne ne me le donne, à moi !
Je suis l’interdit à dessiner
Je suis l’impossible à voir
Je suis une paire de lunettes au chaud dans sa boîte
Je suis un oeil observateur qui surveille tes faits et gestes
Je suis une main tremblante qui attrape ton coeur
Je suis ce coeur fort qui bat au rythme de ta voix
Je suis cette voix, silencieuse dans ta tête qui te donne de bons ou mauvais conseils
Je suis ce conseil qui te mènera sur ce chemin
Je suis le chemin de la vérité
Je suis une main qui se souvient de toutes celles que j’ai serrées
Je suis une main qui se souvient de la fois où
elle est passée sous le couteau de la cuisine
La souffrance subie quand mes doigts se sont coincés dans la porte.
Je cuisine, j’écris … je souffre …
Je suis le Phénix qui renait de ses cendres pour crier ma haine et me faire entendre
Je suis comme un jeu vidéo, ma vie est une partie
Je voudrais continuer mais malheureusement je n’ai qu’une seule vie
Je suis une assiette blanche sortie d’un placard qui tombe
et se casse en mille morceaux
Je suis cette table qui autour des repas a entendu des disputes, des rires et des pleurs
Je suis la Terre ronde de l’espace qui tourne autour du soleil
Je suis le lion orange qui rugit devant un autre animal
Je suis une radio qui raconte toutes les actualités de tous les jours
Je suis une chaussure droite amoureuse de son homologue gauche
que l’on chausse avec des pieds sales ou propres
qui pue ou qui sent bon
Je suis cette fleur qui à cause des malheurs sombre
De la vie mes pétales s’envolent petit à petit
Je suis ce pinceau qui étale et pose ces matières sur des visages complexés
Je suis une plume libre qui vole dans le ciel
où tout est artificiel
Le vent qui souffle est superficiel
Peut-être qu’il ne s’en rend pas compte mais il en a du potentiel
Je suis une plume qui découvre le monde
Je suis le nouveau-né du ciel
C’est les mots qui me font vivre
Plus je marche, plus je me reconstruis.
4/Mort sûre de la vie.
Au tout premier jour, j’étais fier
Le monde était ici pour moi,
Je l’ai dit à la terre entière
Je pleurai pendant des mois.
Dans les bras de ma mère,
Et dans ceux de mon père,
Je suis ici pour eux
Auprès d’eux, et heureux.
Peu importe d’où l’on vient,
Nous avons un esprit commun
Jaune, noir, métisse ou blanc,
Nous ne sommes pas si différents.
Malgré toutes nos pièces,
Nous n’avons pas les mêmes richesses
Et puis la pauvreté,
Augmente la difficulté.
Une large étendue à la plage,
Petit, je m’amusais dans le sable,
Très excité de ces voyages,
La mer toujours incroyable.
Le jour de mon anniversaire
Je suis perché dans les airs :
Sur des échasses je marche,
Loin, les ballons font une arche.
Le ballon se joue au pied,
Et ça fait mal de se le prendre dans le nez.
Sans le sport je pourrais mourir,
Mais lui, il me fait sourire.
Je joue au basketball
Comme on jouait au jeu de paume,
Le ballon du volleyball
Ressemble au ballon de football.
Le gardien du terrain
Arrête tous les ballons.
Raquette, physique et entretien,
Sont les clefs pour devenir champion.
Bonheur de se réveiller à la bonne heure,
Pour être spectateur de plongeurs
Sur une plage, une large étendue de sable salé
Le temps change, soleil instantané.
Je suis dans le sombre,
Les pieds sur la table,
Je ne vois plus mon ombre,
Tout est confortable.
Devant moi, l’écran,
Je vais de l’avant,
Je prends de l’élan,
Et défends mon clan.
Quand mon chien a soif,
Il boit, "ouaf, ouaf"
Pour ne pas m’ennuyer,
J’allume la télé.
Quand j’ai rien à faire,
Je mets mes "pod-air".
Une mère enterre un fils,
Des cimetières pleins à craquer,
Les soldats font preuve de cruauté,
Les villes sont dans les abysses.
Des familles séparées à la frontière,
Le gouvernement corrompu,
C’est la fin de la guerre,
Il reste des résidus.
Usines de Feyzin avec leurs cheminées,
Inhalées par la terre à grandes poumonnées,
Particules fines, à l’air pollué,
Changent notre terre bien-aimée.
Prends tes médicaments pour ta dépression,
La tristesse fait partie de nos vies,
On meurt à cause de la pollution,
L’assassin meurtrit mon nid.
Dans ce chaos terrestre, cette noirceur,
Lumière combattante,
Chez nous, résignés, sont déserteurs !
Notre voix est survivante.
Contrastant l’extérieur hostile,
Ma communauté chaleureuse,
Aucun mensonge n’est futile,
Mais l’unité n’est pas peureuse.
Un nouveau monde, une porte, ouverture.
Le temps n’existe plus : passé, présent, futur
Là où je ne suis rien, où je suis tout,
J’abandonne ma vie, pour un monde plus doux.
Je cours sur ce fil entouré de décors,
Suspendu à la vie, avançant vers la mort.
Funambule de mon esprit, je suis, je fuis.
Spectateur ahuri, incompris, je souris.
Mon esprit comme mis en cage,
Les douleurs de mon enfance,
Ma vie, triste paysage,
Prend aujourd’hui tout son sens.
Phase d’édition et d’illustration - Ne pas écrire dans cette case
Ne pas écrire dans cette case
Il pleut des mots
Assis sous le manguier, j’ouvre la voix.
Pour ajouter au jour, lumière et tendresse pleines.
Au pied du char des dieux, chantent les oiseaux, tremble le poème.
Le livre du souvenir s’effeuille, c’est l’automne comme en témoignent ces feuilles mortes à terre.
À ciel ouvert j’écris, vertige.
Je.
Fixe mes pensées dans mon carnet de soleils, il pleut.
Des mots qui fondent, des mots.
Qui font de chaque instant sur le fil, un éloge du temps de vivre.
Il pleut des mots, d’azur et d’espérance.
Des mots qui dansent, des mots, qui chantent, des mots, qui slament, des mots qui maudissent la fatalité, des mots, qui disent "va, vis, vibre, libre deviens", des mots, chevaux de feu qui courent le coeur, des mots, qui tracent chemin sur la mer.
Il pleut, des mots.
Il pleut d’amour
Je tombe dans la tristesse des mots
Les mots ne sont que des reflets
Les reflets de ma personnalité
Une personnalité solitaire, renfermée, brisée
Je ne cache plus mes larmes
Je ne me cache plus derrière la glace
Devrais-je enlever mon masque ?
Le masque qui m’empêche d’avancer
Je ne me cache pas, même quand tout empire
Je respire sans choisir de subir
Mes os se craquent et mes blessures empirent
Dis-moi ? A-t’on le choix ?
Mes paroles sont des gouttes qui s’ouvrent
Désespéré, je cours à la poursuite du bonheur, tel un enfant derrière son chocolat
Je suis fatigué de jouer un rôle
Courir après l’heure pour garder le contrôle
Je suis comme le reflet de mes rêves d’enfant
Je respire comme je parle de moi
Repense...encore
Rêves d’enfance… vie sans violence
Les phrases assassinent, nous emportent
Moi, scintillant dans un ciel d’azur
Devant le miroir, longue insomnie
Manque de sommeil
S’endormir pendant ces nuits remplies de mots
Bazar. Je perds mon bonheur
Je me rends compte que la vie n’est pas toute rose,
En train, je l’espère, de réaliser mes rêves
Regardez-moi une dernière fois et le monde le saura
Lui dire « je t’aime ». Difficile de garder le silence
Donner tout mon amour, mon cœur s’est transformé en voix
J’assume mon reflet dans le miroir
Je ne me cache pas comme une ombre dans le noir
Le monde m’évoque trop de peine, se transformant en haine
Acteur de mon adolescence, je prépare un avenir ayant un sens
Croquer la vie à pleine dents, ne pas la prendre à contre-sens
Laisser ses problèmes en suspens, juste quelques instants
Ne pas se cacher derrière son amour : faire la cour au bonheur
Pour pouvoir poursuivre sa vie en temps et en heure
Je suis le phœnix qui renaît de ses cendres !
3/ Renais sens !
Je suis debout, seul
devant mon miroir magique
Je pense à ma vie très tragique
Je me regarde dans le miroir
Je suis inversé
Je pense à l’envers, rien n’est clair
Je pense à mon enfance,
je me faisais harceler en primaire.
Je suis seul entouré
Je suis vide et rempli
Je suis comme la plupart des gens car je rigole
pour rien
Je suis tout le temps fatigué
Mes frères m’ont donné le do
Ils croient qu’ils sont les meilleurs
mais sans moi ils sont rien
Ils me volent et me discriminent
Je suis seul dans un trou
Je suis un masque mystérieux qui passe de visage en visage
La disparition du sourire de chacun
La disparition de la personnalité des personnes extérieures
Qu’est-ce qui se cache sous ces visages ?
Qui suis-je réellement ?
Qui sont ces gens ?
Devant ce miroir, à douter
Devant eux, à me poser des questions sur leur sincérité.
Le monde extérieur me fascine
Quand vais-je me réveiller ?
Un rêve fascinant …
Comment l’arrêter ?
Je suis un livre qui raconte une histoire
Je suis un miroir qui reflète le dos d’une personne
Je suis un miroir inversé
On voit mon dos, le décor et un livre posé
Je suis l’homme qui se regarde mais qui se voit à l’envers
Qui a honte de lui-même,
Habillé en noir comme pour un deuil, droit, les cheveux gominés.
Je pense que cela est un rêve, que je ne suis pas dans la réalité.
Je suis peut-être de dos mais j’entends comme de face
Je suis une personne qui n’a pas de visage
Je vois dans le miroir sans réellement voir mon double
Je suis un clown sans son masque
Je suis un lion sans sa crinière
Je suis un homme devant son miroir
Je porte un costume, je ne me vois pas
Je me rappelle hier, quand je pouvais me voir
Je suis sombre et n’aime pas les couleurs
reflétées par mon dos et mon ardeur
Ce miroir ne montre pas mon visage
Mais plutôt mon attitude
Je ne suis pas très sage
Je suis le miroir qui voit passer
tous les matins des hypocrites
qui se transforment pour paraître
Je suis l’homme à la recherche de son vrai reflet
Je suis le reflet qui n’ose pas montrer l’affreuse réalité de cette personne
Je suis le contraire de mon maître
traité comme un esprit
juste un reflet
Je suis le miroir qui voit tout le monde le matin
Je suis une personne de dos qui lit son livre
Je suis l’homme qui ne se voit plus, qui se tourne le dos à lui-même
Je suis droit comme une poupée, habillé en noir
Je suis dans un manoir
Je suis comme dans une boîte sans aucune goutte de lumière
Je m’en souviens, j’étais là-bas comme un fantôme
J’ai honte de moi-même
Dans ma vie, j’ai fait une erreur
Ma mère, qui a toujours été à mes côtés, qui m’a porté pendant neuf mois
Ma mère … Le jour où elle avait le plus besoin de moi …
Je pense changer ma vie
Je pense changer de pays
Dans la vie, on m’a toujours dit de regarder devant
Je suis un hypocrite
Je suis l’ombre de moi-même
On récolte ce que l’on sème
Je cherche qui je suis même sur les sites
L’humain est un masque
Derrière la peur et la honte il se cache
Suffit d’une remarque et il se fâche
Il juge et se moque, il est lâche !
On m’a toujours dit de regarder devant moi
Mais je voudrais revenir en arrière
Le passé ronge tout ce qu’il y a en moi
Le passé ne m’a jamais rendu fier
Ce qu’il s’est passé ce jour-là
me hantera pour toujours
Faire ça ? Je ne voulais pas
Mais je dois refaire face à la lumière du jour.
Dans mon coeur c’est tout noir
Je ne peux plus me regarder dans un miroir
La vérité, je veux cacher
Même si la vie, ça doit me coûter
Je tenais le pistolet
Mes mains tremblantes
Le sang coulait
Raide était la pente
Au fin fond de mon corps
Je range ce souvenir
Il faut que je sois fort
Pour reconstruire mon avenir
Je suis l’homme qui regarde son miroir
Je suis là, de dos, face à moi-même
C’est étrange
je me vois de dos alors que je suis face au miroir
Est-ce que c’est une blague ?
On dirait que je ne suis plus dans le même monde
C’est comme si ce miroir était un portail vers un autre monde
Mais si c’est vraiment un portail, du coup plus personne n’aura de visage !
Je suis un homme qui depuis le décès de mon frère a construit une carapace
dure pour ne plus être aussi triste
Un homme qui n’arrive plus à se regarder dans le miroir,
qui pense être fautif de cette mort
Je suis devenu un fantôme solitaire, qui se demande, est-ce que j’aurais pu l’empêcher ?
Après cette forte dispute avec mon frère : il voulait jeter l’ancien miroir de ma mère décédée car il le pensait hanté.
Ce miroir, je l’ai gardé après sa mort et une semaine après je ne réussissais plus à voir mon reflet.
Je deviens petit à petit une ombre sombre
Une ombre sombre rongée par les remords et dont l’humanité s’évapore
Devrais-je le jeter ?
Je n’y arrive pas
c’est tout ce qui me reste de ma mère.
Un jour, on se dira au revoir et tu commenceras à regarder la télévision
comme tout le monde
Ça a été beau, qu’est-ce que ça a duré !
Mais tu seras mieux sans moi.
Je suis une écharpe de soie utilisée qu’en hiver
Je suis un ballon ovale qui amuse les enfants
Je suis une chaussette orpheline, solitaire et qui a envie de parler
Je suis un cahier oublié quelque part dans la maison
qui se souvient du premier jour où il a été acheté et puis laissé.
Je suis un stylo rose qui écrit son histoire,
le stylo de la trousse d’un enfant
Je suis un ballon dégonflé à la recherche d’une pompe
un ballon crevé qui a mis quatre buts à une équipe hier
Je suis un nuage bleu du ciel qui cache le soleil
Je suis un petit oiseau libéré de sa cage qui survole le monde
Je suis un correcteur liquide qui essaie d’effacer ses erreurs
Je suis le point au milieu d’une phrase
Je suis le bleu sur la Terre,
la plume d’un oiseau collée à mon corps
Je suis un ballon blanc et rond qui s’envole vers les buts
Je suis une pensée qui se perd en moi
Je suis le visage accompagné de ces visages portant des masques et couvrant la réalité
Je suis la Terre bleue qui vole dans l’espace
Je suis l’oeil furtif du faucon qui guette sa proie
Je suis le faucon intrépide qui s’attaque au gros poisson
Je suis ce poisson inoffensif sur terre qui se vante dans son environnement
Sans même savoir quel danger le guette
Je suis un avion rouge près pour le décollage
Je suis une fusée noire qui s’envole sur la lune.
Je suis la Tour Eiffel dorée de Paris qui touche les airs
Sur laquelle tout le monde monte
Mais l’argent, personne ne me le donne, à moi !
Je suis l’interdit à dessiner
Je suis l’impossible à voir
Je suis une paire de lunettes au chaud dans sa boîte
Je suis un oeil observateur qui surveille tes faits et gestes
Je suis une main tremblante qui attrape ton coeur
Je suis ce coeur fort qui bat au rythme de ta voix
Je suis cette voix, silencieuse dans ta tête qui te donne de bons ou mauvais conseils
Je suis ce conseil qui te mènera sur ce chemin
Je suis le chemin de la vérité
Je suis une main qui se souvient de toutes celles que j’ai serrées
Je suis une main qui se souvient de la fois où
elle est passée sous le couteau de la cuisine
La souffrance subie quand mes doigts se sont coincés dans la porte.
Je cuisine, j’écris … je souffre …
Je suis le Phénix qui renait de ses cendres pour crier ma haine et me faire entendre
Je suis comme un jeu vidéo, ma vie est une partie
Je voudrais continuer mais malheureusement je n’ai qu’une seule vie
Je suis une assiette blanche sortie d’un placard qui tombe
et se casse en mille morceaux
Je suis cette table qui autour des repas a entendu des disputes, des rires et des pleurs
Je suis la Terre ronde de l’espace qui tourne autour du soleil
Je suis le lion orange qui rugit devant un autre animal
Je suis une radio qui raconte toutes les actualités de tous les jours
Je suis une chaussure droite amoureuse de son homologue gauche
que l’on chausse avec des pieds sales ou propres
qui pue ou qui sent bon
Je suis cette fleur qui à cause des malheurs sombre
De la vie mes pétales s’envolent petit à petit
Je suis ce pinceau qui étale et pose ces matières sur des visages complexés
Je suis une plume libre qui vole dans le ciel
où tout est artificiel
Le vent qui souffle est superficiel
Peut-être qu’il ne s’en rend pas compte mais il en a du potentiel
Je suis une plume qui découvre le monde
Je suis le nouveau-né du ciel
C’est les mots qui me font vivre
Plus je marche, plus je me reconstruis.
4/Mort sûre de la vie.
Au tout premier jour, j’étais fier
Le monde était ici pour moi,
Je l’ai dit à la terre entière
Je pleurai pendant des mois.
Dans les bras de ma mère,
Et dans ceux de mon père,
Je suis ici pour eux
Auprès d’eux, et heureux.
Peu importe d’où l’on vient,
Nous avons un esprit commun
Jaune, noir, métisse ou blanc,
Nous ne sommes pas si différents.
Malgré toutes nos pièces,
Nous n’avons pas les mêmes richesses
Et puis la pauvreté,
Augmente la difficulté.
Une large étendue à la plage,
Petit, je m’amusais dans le sable,
Très excité de ces voyages,
La mer toujours incroyable.
Le jour de mon anniversaire
Je suis perché dans les airs :
Sur des échasses je marche,
Loin, les ballons font une arche.
Le ballon se joue au pied,
Et ça fait mal de se le prendre dans le nez.
Sans le sport je pourrais mourir,
Mais lui, il me fait sourire.
Je joue au basketball
Comme on jouait au jeu de paume,
Le ballon du volleyball
Ressemble au ballon de football.
Le gardien du terrain
Arrête tous les ballons.
Raquette, physique et entretien,
Sont les clefs pour devenir champion.
Bonheur de se réveiller à la bonne heure,
Pour être spectateur de plongeurs
Sur une plage, une large étendue de sable salé
Le temps change, soleil instantané.
Je suis dans le sombre,
Les pieds sur la table,
Je ne vois plus mon ombre,
Tout est confortable.
Devant moi, l’écran,
Je vais de l’avant,
Je prends de l’élan,
Et défends mon clan.
Quand mon chien a soif,
Il boit, "ouaf, ouaf"
Pour ne pas m’ennuyer,
J’allume la télé.
Quand j’ai rien à faire,
Je mets mes "pod-air".
Une mère enterre un fils,
Des cimetières pleins à craquer,
Les soldats font preuve de cruauté,
Les villes sont dans les abysses.
Des familles séparées à la frontière,
Le gouvernement corrompu,
C’est la fin de la guerre,
Il reste des résidus.
Usines de Feyzin avec leurs cheminées,
Inhalées par la terre à grandes poumonnées,
Particules fines, à l’air pollué,
Changent notre terre bien-aimée.
Prends tes médicaments pour ta dépression,
La tristesse fait partie de nos vies,
On meurt à cause de la pollution,
L’assassin meurtrit mon nid.
Dans ce chaos terrestre, cette noirceur,
Lumière combattante,
Chez nous, résignés, sont déserteurs !
Notre voix est survivante.
Contrastant l’extérieur hostile,
Ma communauté chaleureuse,
Aucun mensonge n’est futile,
Mais l’unité n’est pas peureuse.
Un nouveau monde, une porte, ouverture.
Le temps n’existe plus : passé, présent, futur
Là où je ne suis rien, où je suis tout,
J’abandonne ma vie, pour un monde plus doux.
Je cours sur ce fil entouré de décors,
Suspendu à la vie, avançant vers la mort.
Funambule de mon esprit, je suis, je fuis.
Spectateur ahuri, incompris, je souris.
Mon esprit comme mis en cage,
Les douleurs de mon enfance,
Ma vie, triste paysage,
Prend aujourd’hui tout son sens.
Phase d’édition et d’illustration - Ne pas écrire dans cette case
Ne pas écrire dans cette case