Histoire 08

Prologue

Adam Thobias s’est assis à sa table en bois, dans son appartement du centre de Bruxelles. Il a regardé la jolie petite place, avec ses deux lampadaires et sa fontaine, puis il s’est remis au travail.
Tout est presque prêt. Dans une semaine, la grande expédition partira.
C’est le cœur de son opération Télémaque, qu’il a présentée il y a quelques jours à tous les membres de la Commission sur le Changement Climatique dont il a pris la tête en février dernier. L’expédition sera formée de spécialistes de toutes sortes et de tous âges, botanistes, géographes, artistes, naturalistes, zoologistes, géologues. 50 personnes en tout pour un voyage de deux mois et plusieurs missions – dont une principale, qu’Adam Thobias a appelée « L’Île mystérieuse », parce qu’il a toujours bien aimé Jules Verne.
Toute cette fine équipe va embarquer sur un bateau, Le Tribord, et s’élancer, depuis Rotterdam, vers les mers et les terres du monde entier.
Adam sifflote et se sert une nouvelle tasse de café. Tout se présente plutôt bien.
Il reprend sa conversation en ligne avec Salomé et Kamel.
- C’est une grande aventure qui vous attend, écrit Adam. Et comme toutes les grandes aventures, elle a besoin d’être écrite, elle a besoin de reporters, d’écrivains, de poètes, de musiciens : vous.
Kamel et Salomé, à 260 kilomètres de là, se tournent l’un vers l’autre. Cet homme est fou.
Tout a commencé il y a quelques jours, lorsqu’ils ont reçu un étrange message. Ils l’ont lu plusieurs fois. J’ai rien compris, dit Kamel. Moi non plus, dit Salomé. Ils se sont remis à leur nouvelle chanson, ils avaient du boulot.
Depuis un an, avec deux autres amis, ils ont monté un groupe de hip-hop. Ils adorent ça. Ils sont tous à la fac, ils jonglent entre les petits boulots, les études et la musique, c’est un peu le bordel, mais c’est un bordel créatif et joyeux.
Kamel vit à Belleville, Paris, Salomé juste à côté à Ménilmontant, ils se retrouvent chez Adrien et Carlota, à Oberkampf, ils jouent, et ils suent, et ils chantent.
Deux jours plus tard, ils reçoivent un appel sur WhatsApp. La voix grave d’Adam Thobias s’élève.
- On sait toujours pas trop… commence Salomé.
- Ecoutez, c’est une opportunité historique, l’interrompt Adam. Cette expédition a une grande mission que vous serez chargés de raconter. Parce que voilà le grand défi, derrière toute cette opération : raconter autrement le monde. Pour créer ce nouveau monde que nous espérons, il nous faut non seulement l’inventer, le façonner, mais aussi le dire et le raconter différemment. Et pour cela il faudra tenter plein de choses, d’autres manières, d’autres voix. On a besoin de nouvelles histoires. Je vais vous donner des pistes, mais ensuite ce sera à vous de décider comment vous allez raconter ce que vous verrez : vous pouvez écrire et chanter une chanson, écrire en rebus, faire une bande dessinée, des vidéos… Tout est permis ! Une seule contrainte : chaque étape de l’histoire, vous la raconterez différemment.
Salomé et Kamel roulent de grands yeux.
- Oui mais c’est-à-dire qu’on a des trucs à faire en ce moment.
- Voilà le trajet que suivra le bateau, poursuit Adam décidément infatigable – en fait c’est plutôt une ville flottante, une nouvelle manière de vivre sur l’eau, mais vous verrez ça. Vous partirez plein sud-ouest, traverserez l’Atlantique. Sur la route, les spécialistes procèderont à de nombreux relevés. Une fois passé le cap Horn, vous vous arrêterez sur la côte chilienne.
- Pour ?
- Faire monter des tortues à bord.
- Ok, pourquoi pas, dit Kamel. Et ensuite ?
- Ensuite, vous repartirez plein nord. C’est un bateau puissant, en quelques jours vous arriverez sur une île, en plein océan Pacifique. C’est un lieu incroyable.
- Vous êtes un as du teasing, dit Salomé.
- En deux mots, et gardez-le pour vous, c’est confidentiel : des chercheurs ont recueilli des espèces animales en voie d’extinction, un peu partout sur la planète, et les ont réunies là. C’est une espèce d’énorme sanctuaire, mais c’est aussi plus que ça. L’idée, c’est 1/de les protéger, puisque, comme vous le savez, elles sont en danger, et 2/ de les laisser repartir aux quatre coins de la planète, pour repeupler les zones sauvages.
- Waou, c’est génial ! Et qu’est-ce qu’on va faire nous là-bas ?
- Cette expédition a plein d’objectifs : amener de nouvelles espèces, s’occuper de celles qui sont déjà là (tigres, gorilles, rhinocéros, éléphants, pandas, entre autres) et les aider à se développer, organiser ces nouveaux écosystèmes. Mais je ne vous en dis pas plus, vous verrez bien sur place !
- Et pourquoi nous ?
- Parce que j’ai écouté vos chansons, et qu’on a besoin de gens comme vous. Allez, il est temps de se préparer. Bon voyage les amis !
Et Adam appuie déjà sur le bouton rouge. Le téléphone redevient noir.
Salomé et Kamel se regardent… Ils ne savent pas dans quoi ils se sont embarqués, mais c’est quand même drôlement excitant.

Histoire 08
Pierre Ducrozet

En route vers l’île mystérieuse

La ville flottante largue les amarres. Il règne une belle ambiance à bord. Salomé fait la connaissance d’Octavio, botaniste mexicain, et d’Olabisi, océanologue congolaise, pendant que Kamel échange avec Stacey, peintre néo-zélandaise, et un biologiste brésilien, Roberto.
Ils passent quelques journées ainsi, à courir partout sur le bateau, à rencontrer tout le monde, à ouvrir grands les yeux devant ce qui apparaît au large : immensités bleues, bouts de terres isolées, dauphins qui sautent, et le soleil qui s’étale le soir sur l’horizon rose ardent. C’est magnifique, et les deux amis ne s’en lassent pas.
Des jours passent. L’incroyable ville flottante avance, attachée aux gigantesques voiles. Voilà à quoi elle ressemble :
Photo en pièce jointe
On peut vivre sur ou sous l’eau. On nage avec les orques. La mer devient leur jardin.
Le Tribord accoste une première fois sur les côtes sénégalaises. Chacun part alors faire ses relevés, et on se retrouve à la nuit tombée pour manger des légumes aux noms rares cuits au feu de bois. On s’endort comme ça, dans l’air frais du soir.
- En fait, c’est un peu le tour du monde de Darwin, mais 160 ans plus tard, dit Roberto.
- Oui, c’est ça, dit Kamel qui ne voit pas du tout de quoi il parle.
Réveil à l’aube, on a encore du chemin – le capitaine reprend les commandes. Il reste plus de deux semaines de navigation jusqu’à la fameuse île. Le Tribord file sur les eaux carbone.
Kamel observe ses nouveaux amis qui s’activent sans cesse. Il faut notamment explorer le fond des océans, dont 40% nous sont encore inconnus ! Mais aussi détailler les nouvelles espèces marines, explorer les terres abordées, guetter dans le ciel les oiseaux migrateurs… Le monde est immense et complexe, pense Kamel, accoudé au bastingage, et je ne le connais pas.
Salomé est à côté de lui, qui regarde en silence le soleil se noyer dans l’océan.
Puis ils vont dormir dans leurs petits lits étroits. Salomé aimerait bien tenir la main de Kamel, mais celui-ci s’endort, comme toujours, en deux secondes.
Ils se réveillent avec le mal de mer, se lèvent tout de suite et se mettent au travail : Salomé au piano, Kamel à son ordinateur pour mixer, et chanter aussi. Tout leur matériel est installé dans leur cabine. Ils veulent trouver la meilleure manière de raconter ce voyage.
Et finalement, un matin, quelque chose se dessine au loin.
Une forme, une île.
Terre ! Terre !
Le bateau accoste, et tous les membres de l’équipage se ruent vers l’île, sidérés par sa beauté.
Salomé et Kamel font la connaissance de l’équipe qui vit toute l’année ici. Patrick et Vivian les emmènent faire un grand tour de l’île.
Et là, au premier virage, les voilà qui surgissent de partout : des tigres, des rhinocéros, des oiseaux si beaux dont ils ignorent le nom, des papillons ; il y a même, au loin, un panda qui caresse son enfant.
- Et puis il y a tout ce que vous ne voyez pas, dit Patrick, les insectes, les plantes, tout le tissu du vivant qu’on a implanté ici, d’une complexité et d’une puissance folle.
- Et ça fonctionne ? demande Kamel. Les espèces arrivent à cohabiter ?
- Oui, dit Vivian. On a fait en sorte qu’elles soient « compatibles », qu’elles se connaissent, qu’elles puissent vivre ensemble.
- C’est incroyable, dit Salomé. L’arche de Noé du 21e siècle.
Le soir, toute l’expédition se réunit. Il y a eu des disputes ces derniers jours, dans l’équipe : on n’est pas d’accord sur les directions à prendre. Olabisi, notamment, est en colère :
- C’est artificiel, cette île. C’est pas comme ça qu’on va sauver le monde, en le préservant. Il faut le réinventer, pas le sauvegarder comme sur un disque dur.
- Et puis il y a un problème, dit Caroline : les animaux meurent, ici aussi. Ils ne retrouvent pas leur milieu idéal.
- Ce que vous oubliez, dit Patrick, c’est que ce lieu n’est que provisoire. On se rassemble ici, on sauve, on évite que le tigre du Bengale ou le rhinocéros de Java disparaissent complètement, puis on les laisse se reproduire et repeupler le monde.
- C’est pareil : il faut changer notre manière d’être, sinon on ne changera pas. Ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver, dit Olabisi.
- Il y a quand même eu des choses intéressantes. Il y a notamment eu des hybridations nouvelles, quelque part sur l’île, entre certaines espèces. C’est peut-être une voie à suivre.
- On avait dit des alliances entre les espèces, dit Roberto, pas des mélanges.
La conversation court ainsi quand on entend, tout à coup, un grand bruit.
Salomé se retourne vers la porte. Elle passe la tête. Elle n’arrive pas à croire ce qu’elle voit.

Histoire 08
Collège Jean Moulin

Une bien sombre découverte

Elle est témoin d’une violente dispute entre le capitaine et un homme de haute-taille, menaçant, armé d’une lance aiguisée, qui semble être un habitant de l’île et parle un anglais parfait. Jetant un regard sombre sur Salomé, l’homme quitte en trombe la cabine et rejoint son embarcation.
Le capitaine réunit tout l’équipage et leur annonce que l’accès à l’île leur est interdit.
Salomé n’ose pas poser de questions au capitaine mais elle est très inquiète.

Quelques heures plus tard, ils reçoivent pourtant un message qui les autorise à débarquer.
Des petits bateaux-à-moteur les emportent alors lentement vers la terre ferme.
Le paysage est sublime, ils en restent bouche-bée. L’eau est d’un bleu turquoise presque translucide. Des milliers de poissons multicolores forment comme une haie d’honneur jusqu’à l’île.
Au loin, ils aperçoivent une crique dans laquelle se jette une immense cascade.
Une large forêt s’impose devant eux.
Dès que les premiers membres d’équipage mettent pied-à-terre, ils perçoivent une forte odeur pestilentielle.
Salomé s’interroge intérieurement sur la provenance de cette effluve mais n’y prête guère attention.
Kamel commence à marcher sur ce doux sable blanc, suivi d’un membre de l’équipage.
Soudain, ce dernier trébuche et tombe…
Salomé accourt et examine attentivement l’objet qui a provoqué la chute. Le sable s’est affaissé autour de ce qui semble être un manche de couteau !
Salomé découvre avec effroi, sous un fin filet de sable, des orteils.

Le malaise s’installe au sein de l’équipage. Ils sont confus et ne savent pas comment réagir. Ils soupçonnent alors les aborigènes d’avoir exercé un de leurs rituels sur la plage ; mais se ravisent et décident d’aller leur parler. Ils vont donc dans la forêt qui borde la plage pour trouver le campement des habitants de l’île. La forêt est impressionnante, le climat y est chaud et humide.
On entend le bruit des oiseaux qui communiquent en chantant et on sent le bois humide.
On n’arrive plus à voir le ciel tellement la végétation est dense.
Après plusieurs heures de marche, l’équipage trouve le campement des aborigènes qui est fait de huttes de branchages et de palmes.
Kamel et Salomé posent alors des questions sur le mort, les aborigènes , méfiants, répondent qu’ils ne savent rien. Ils ne veulent pas se mêler des affaires sordides des étrangers, cependant quelques hommes viennent leur prêter main forte lorsque l’équipage décide de retourner sur la plage et creuse pour dégager le cadavre de son linceul de sable.
Ils découvrent avec horreur le corps d’Adam, mutilé, nécrosé mais au visage encore reconnaissable.

Après une discussion mouvementée, la cheffe de la tribu, Topaka, décline toute responsabilité dans cette histoire : « Je ne participerai pas à votre enquête, je ne prendrai pas le risque de mettre les habitants de l’île en danger ! Nous ne nous sommes jamais aventurés au-delà de notre périmètre de sécurité, vu l’immensité de cette île et de tous ses mystères. »
Salomé, choquée par ce manque de fraternité, aurait presque envie de lui sauter dessus ! Mais Kamel la retient.
Ils décident donc de mener leur propre enquête. Après une longue journée, les recherches sur l’île ne sont pas convaincantes et tout le monde commence à perdre espoir et patience.
L’île, déserte, immense, ne révèle aucun indice et le doute règne dans l’équipe... 
« Où sont donc passées la merveilleuse entente et la bonne humeur de notre équipage ? » se demandent Salomé et Kamel.
Malgré tous les obstacles, la paranoïa et la mauvaise humeur de l’équipage, Salomé et Kamel restent soudés grâce à ce lien qui les unit depuis toujours.

Histoire 08
Collège Jean Moulin

3/ Le mutant écoresponsable

Kamel et Salomé se mettent à l’écart.
Salomé : Kamel, nous devons continuer.
Kamel : Pourquoi ? Quel est l’intérêt si Adam Thobias est mort ?
Salomé : On doit rester, pour toute l’équipe. On ne peut pas les abandonner.
Kamel : Mais ils peuvent se débrouiller seuls non ?
Salomé : Non, on ne peut pas. On aurait fait tout ça pour rien ? Tu es prêt à faire ça toi ?
Kamel : Non, tu as raison. On va le faire pour Adam.

Ils retournent vers l’équipage qui les attend. Il est tard. C’est une journée chargée d’émotion qui vient de défiler. Ils installent donc la tente près d’une falaise de l’île. Deux heures passent, Salomé n’arrive toujours pas à dormir. Elle sort, s’assoit sur un rocher qui peuple la côte. Le ciel est clair, on peut apercevoir les étoiles. Kamel ne tarde pas à la rejoindre.

Kamel : C’est fou toute cette histoire, n’est-ce pas ?
Salomé : Tu l’as dit …

Ils discutent quand tout à coup, ils voient une lumière qui brouille leur vison des étoiles. Ils se retournent et voient émaner derrière u arbre, un éclairage vert.

Salomé : Kamel, on va se rapprocher, sans bruit, d’accord ?
Kamel : Compris !

Ils aperçoivent une créature :

Kamel : Salomé, tu as vu ! Qu’est-ce que c’est ?
Salomé : J’en ai aucune idée, mais as-tu remarqué à quel point l’air est pur ici ?
Kamel : C’est vrai, on respire bien.
Salomé : On réveille le zoologue ?
Kamel : Je cours le chercher.

Le zoologue arrive en hâte.

Salomé : Tu peux nous en dire plus sur cette créature ?
Zoologue : Incroyable, je ne l’ai jamais vu.
Kamel : Mais qu’est-ce que ça veut dire. Tu as étudié toutes les espèces !
Zoologue : Il me faut mener quelques recherches … Ca y est, j’y suis , on dirait un microraptor mutant.
Kamel : Et alors cet air frais ?
Zoologue : on va mesurer l’oxygène …
Salomé : Incroyable, il aurait des pouvoirs…
Zoologue : Oui, à étudier mais cet animal me semble magique, il inspire la pollution de l’air et produit de l’oxygène en grande quantité. Il faudrait pouvoir l’étudier plus !!! Je vais l’endormir. C’est sans risque.

Il faut annoncer la découverte au reste de l’équipage. Si cette bête transforme la pollution en oxygène, c’est une révolution pour la planète.

Histoire 08
Collège Molière

Sauver le monde

Sauver le monde

J’ai rêvé d’une vie parfaite où mon cœur serait en fête
J’ai rêvé d’un autre monde sauvé sans l’aide de James Bond !
J’ai ancré mes pieds dans la terre, déraciné mes doutes,
J’ai slalomé parmi les mers, un nouvel être j’ai découvert

Nous avons sauvé la Terre
Nous allons rester vivant, humer l’air du temps, tout ça grâce à un mutant
Cette bête reste un mystère mais avec son aide nous sauverons notre Terre
Notre Terre, le début d’une nouvelle ère

Sauver le monde et retrouver un ciel splendide, un ciel clair
Des panthères, des rivières, une terre nourricière, un respect de la terre

J’ai rêvé d’un autre monde sans technologie détruisant nos énergies
J’ai rêvé respirer un air toujours pur
J’ai voulu un écosystème solide et sûr
J’ai rêvé d’une autre Terre où le ciel serait limpide
Je ne suis pas resté immobile et le mutant est bien utile

Nous revenons avec un espoir, une réussite, une transformation d’ADN pour stopper la folie humaine
Une mutation pour un monde en transformation

Sauver le monde, sauver les glaciers, sauver les tortues,
sauver les océans et les forêts

J’ai rêvé d’un autre monde sans ses armes et sans ses bombes
Sans sa pollution de l’air
Sans tout ce plastique immonde
J’ai rêvé d’un autre monde où il n’y aurait pas d’ondes
J’ai rêvé d’une autre terre qui ne connaîtrait pas l’effet de serre
J’ai rêvé sous les étoiles d’un monde écoresponsable

Tous ensemble on a voyagé, comme Jules Verne on a inventé
Une île mystérieuse, une bête curieuse
J’ai rêvé d’une autre terre et mon vœu est exaucé, on va sauver l’humanité

Sauver le monde, s’offrir des paysages verts, des poissons dans la mer, un horizon toujours clair

J’ai rêvé d’une autre terre
Avec des glaciers séculaires
Des forêts entières,
Des phoques, des morses et des ours polaires
Où il neigerait en hiver, où il n’y aurait plus d’énergie nucléaire

Je naviguais sur l’océan, son air était si puissant
Je ne dormais plus à poings fermés
Je rêvais espoir et paix,
Avec le mutant, c’est fait !

Sauver le monde, savourer une fin heureuse, se réjouir de l’amitié, d’une aventure réussie

J’ai rêvé d’un autre monde où la terre n’est plus nauséabonde
Où l’avenir serait moins sombre
J’ai rêvé une réalité où il y aurait plus d’équité

Je me suis sentie obligé d’aider, d’y aller, d’avancer
De revenir à la réalité, ma réalité, notre réalité
J’ai rêvé d’une autre terre
Et cette île est un mystère
Un mutant une nouvelle ère
Ouvrez les yeux, ça ira mieux !

Histoire 08
Pierre Ducrozet

En route vers l’île mystérieuse

La ville flottante largue les amarres. Il règne une belle ambiance à bord. Salomé fait la connaissance d’Octavio, botaniste mexicain, et d’Olabisi, océanologue congolaise, pendant que Kamel échange avec Stacey, peintre néo-zélandaise, et un biologiste brésilien, Roberto.
Ils passent quelques journées ainsi, à courir partout sur le bateau, à rencontrer tout le monde, à ouvrir grands les yeux devant ce qui apparaît au large : immensités bleues, bouts de terres isolées, dauphins qui sautent, et le soleil qui s’étale le soir sur l’horizon rose ardent. C’est magnifique, et les deux amis ne s’en lassent pas.
Des jours passent. L’incroyable ville flottante avance, attachée aux gigantesques voiles. Voilà à quoi elle ressemble :
Photo en pièce jointe
On peut vivre sur ou sous l’eau. On nage avec les orques. La mer devient leur jardin.
Le Tribord accoste une première fois sur les côtes sénégalaises. Chacun part alors faire ses relevés, et on se retrouve à la nuit tombée pour manger des légumes aux noms rares cuits au feu de bois. On s’endort comme ça, dans l’air frais du soir.
- En fait, c’est un peu le tour du monde de Darwin, mais 160 ans plus tard, dit Roberto.
- Oui, c’est ça, dit Kamel qui ne voit pas du tout de quoi il parle.
Réveil à l’aube, on a encore du chemin – le capitaine reprend les commandes. Il reste plus de deux semaines de navigation jusqu’à la fameuse île. Le Tribord file sur les eaux carbone.
Kamel observe ses nouveaux amis qui s’activent sans cesse. Il faut notamment explorer le fond des océans, dont 40% nous sont encore inconnus ! Mais aussi détailler les nouvelles espèces marines, explorer les terres abordées, guetter dans le ciel les oiseaux migrateurs… Le monde est immense et complexe, pense Kamel, accoudé au bastingage, et je ne le connais pas.
Salomé est à côté de lui, qui regarde en silence le soleil se noyer dans l’océan.
Puis ils vont dormir dans leurs petits lits étroits. Salomé aimerait bien tenir la main de Kamel, mais celui-ci s’endort, comme toujours, en deux secondes.
Ils se réveillent avec le mal de mer, se lèvent tout de suite et se mettent au travail : Salomé au piano, Kamel à son ordinateur pour mixer, et chanter aussi. Tout leur matériel est installé dans leur cabine. Ils veulent trouver la meilleure manière de raconter ce voyage.
Et finalement, un matin, quelque chose se dessine au loin.
Une forme, une île.
Terre ! Terre !
Le bateau accoste, et tous les membres de l’équipage se ruent vers l’île, sidérés par sa beauté.
Salomé et Kamel font la connaissance de l’équipe qui vit toute l’année ici. Patrick et Vivian les emmènent faire un grand tour de l’île.
Et là, au premier virage, les voilà qui surgissent de partout : des tigres, des rhinocéros, des oiseaux si beaux dont ils ignorent le nom, des papillons ; il y a même, au loin, un panda qui caresse son enfant.
- Et puis il y a tout ce que vous ne voyez pas, dit Patrick, les insectes, les plantes, tout le tissu du vivant qu’on a implanté ici, d’une complexité et d’une puissance folle.
- Et ça fonctionne ? demande Kamel. Les espèces arrivent à cohabiter ?
- Oui, dit Vivian. On a fait en sorte qu’elles soient « compatibles », qu’elles se connaissent, qu’elles puissent vivre ensemble.
- C’est incroyable, dit Salomé. L’arche de Noé du 21e siècle.
Le soir, toute l’expédition se réunit. Il y a eu des disputes ces derniers jours, dans l’équipe : on n’est pas d’accord sur les directions à prendre. Olabisi, notamment, est en colère :
- C’est artificiel, cette île. C’est pas comme ça qu’on va sauver le monde, en le préservant. Il faut le réinventer, pas le sauvegarder comme sur un disque dur.
- Et puis il y a un problème, dit Caroline : les animaux meurent, ici aussi. Ils ne retrouvent pas leur milieu idéal.
- Ce que vous oubliez, dit Patrick, c’est que ce lieu n’est que provisoire. On se rassemble ici, on sauve, on évite que le tigre du Bengale ou le rhinocéros de Java disparaissent complètement, puis on les laisse se reproduire et repeupler le monde.
- C’est pareil : il faut changer notre manière d’être, sinon on ne changera pas. Ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver, dit Olabisi.
- Il y a quand même eu des choses intéressantes. Il y a notamment eu des hybridations nouvelles, quelque part sur l’île, entre certaines espèces. C’est peut-être une voie à suivre.
- On avait dit des alliances entre les espèces, dit Roberto, pas des mélanges.
La conversation court ainsi quand on entend, tout à coup, un grand bruit.
Salomé se retourne vers la porte. Elle passe la tête. Elle n’arrive pas à croire ce qu’elle voit.

Histoire 08
Collège Jean Moulin

Une bien sombre découverte

Elle est témoin d’une violente dispute entre le capitaine et un homme de haute-taille, menaçant, armé d’une lance aiguisée, qui semble être un habitant de l’île et parle un anglais parfait. Jetant un regard sombre sur Salomé, l’homme quitte en trombe la cabine et rejoint son embarcation.
Le capitaine réunit tout l’équipage et leur annonce que l’accès à l’île leur est interdit.
Salomé n’ose pas poser de questions au capitaine mais elle est très inquiète.

Quelques heures plus tard, ils reçoivent pourtant un message qui les autorise à débarquer.
Des petits bateaux-à-moteur les emportent alors lentement vers la terre ferme.
Le paysage est sublime, ils en restent bouche-bée. L’eau est d’un bleu turquoise presque translucide. Des milliers de poissons multicolores forment comme une haie d’honneur jusqu’à l’île.
Au loin, ils aperçoivent une crique dans laquelle se jette une immense cascade.
Une large forêt s’impose devant eux.
Dès que les premiers membres d’équipage mettent pied-à-terre, ils perçoivent une forte odeur pestilentielle.
Salomé s’interroge intérieurement sur la provenance de cette effluve mais n’y prête guère attention.
Kamel commence à marcher sur ce doux sable blanc, suivi d’un membre de l’équipage.
Soudain, ce dernier trébuche et tombe…
Salomé accourt et examine attentivement l’objet qui a provoqué la chute. Le sable s’est affaissé autour de ce qui semble être un manche de couteau !
Salomé découvre avec effroi, sous un fin filet de sable, des orteils.

Le malaise s’installe au sein de l’équipage. Ils sont confus et ne savent pas comment réagir. Ils soupçonnent alors les aborigènes d’avoir exercé un de leurs rituels sur la plage ; mais se ravisent et décident d’aller leur parler. Ils vont donc dans la forêt qui borde la plage pour trouver le campement des habitants de l’île. La forêt est impressionnante, le climat y est chaud et humide.
On entend le bruit des oiseaux qui communiquent en chantant et on sent le bois humide.
On n’arrive plus à voir le ciel tellement la végétation est dense.
Après plusieurs heures de marche, l’équipage trouve le campement des aborigènes qui est fait de huttes de branchages et de palmes.
Kamel et Salomé posent alors des questions sur le mort, les aborigènes , méfiants, répondent qu’ils ne savent rien. Ils ne veulent pas se mêler des affaires sordides des étrangers, cependant quelques hommes viennent leur prêter main forte lorsque l’équipage décide de retourner sur la plage et creuse pour dégager le cadavre de son linceul de sable.
Ils découvrent avec horreur le corps d’Adam, mutilé, nécrosé mais au visage encore reconnaissable.

Après une discussion mouvementée, la cheffe de la tribu, Topaka, décline toute responsabilité dans cette histoire : « Je ne participerai pas à votre enquête, je ne prendrai pas le risque de mettre les habitants de l’île en danger ! Nous ne nous sommes jamais aventurés au-delà de notre périmètre de sécurité, vu l’immensité de cette île et de tous ses mystères. »
Salomé, choquée par ce manque de fraternité, aurait presque envie de lui sauter dessus ! Mais Kamel la retient.
Ils décident donc de mener leur propre enquête. Après une longue journée, les recherches sur l’île ne sont pas convaincantes et tout le monde commence à perdre espoir et patience.
L’île, déserte, immense, ne révèle aucun indice et le doute règne dans l’équipe... 
« Où sont donc passées la merveilleuse entente et la bonne humeur de notre équipage ? » se demandent Salomé et Kamel.
Malgré tous les obstacles, la paranoïa et la mauvaise humeur de l’équipage, Salomé et Kamel restent soudés grâce à ce lien qui les unit depuis toujours.

Histoire 08
Collège Jean Moulin

3/ Le mutant écoresponsable

Kamel et Salomé se mettent à l’écart.
Salomé : Kamel, nous devons continuer.
Kamel : Pourquoi ? Quel est l’intérêt si Adam Thobias est mort ?
Salomé : On doit rester, pour toute l’équipe. On ne peut pas les abandonner.
Kamel : Mais ils peuvent se débrouiller seuls non ?
Salomé : Non, on ne peut pas. On aurait fait tout ça pour rien ? Tu es prêt à faire ça toi ?
Kamel : Non, tu as raison. On va le faire pour Adam.

Ils retournent vers l’équipage qui les attend. Il est tard. C’est une journée chargée d’émotion qui vient de défiler. Ils installent donc la tente près d’une falaise de l’île. Deux heures passent, Salomé n’arrive toujours pas à dormir. Elle sort, s’assoit sur un rocher qui peuple la côte. Le ciel est clair, on peut apercevoir les étoiles. Kamel ne tarde pas à la rejoindre.

Kamel : C’est fou toute cette histoire, n’est-ce pas ?
Salomé : Tu l’as dit …

Ils discutent quand tout à coup, ils voient une lumière qui brouille leur vison des étoiles. Ils se retournent et voient émaner derrière u arbre, un éclairage vert.

Salomé : Kamel, on va se rapprocher, sans bruit, d’accord ?
Kamel : Compris !

Ils aperçoivent une créature :

Kamel : Salomé, tu as vu ! Qu’est-ce que c’est ?
Salomé : J’en ai aucune idée, mais as-tu remarqué à quel point l’air est pur ici ?
Kamel : C’est vrai, on respire bien.
Salomé : On réveille le zoologue ?
Kamel : Je cours le chercher.

Le zoologue arrive en hâte.

Salomé : Tu peux nous en dire plus sur cette créature ?
Zoologue : Incroyable, je ne l’ai jamais vu.
Kamel : Mais qu’est-ce que ça veut dire. Tu as étudié toutes les espèces !
Zoologue : Il me faut mener quelques recherches … Ca y est, j’y suis , on dirait un microraptor mutant.
Kamel : Et alors cet air frais ?
Zoologue : on va mesurer l’oxygène …
Salomé : Incroyable, il aurait des pouvoirs…
Zoologue : Oui, à étudier mais cet animal me semble magique, il inspire la pollution de l’air et produit de l’oxygène en grande quantité. Il faudrait pouvoir l’étudier plus !!! Je vais l’endormir. C’est sans risque.

Il faut annoncer la découverte au reste de l’équipage. Si cette bête transforme la pollution en oxygène, c’est une révolution pour la planète.

Histoire 08
Collège Molière

Sauver le monde

Sauver le monde

J’ai rêvé d’une vie parfaite où mon cœur serait en fête
J’ai rêvé d’un autre monde sauvé sans l’aide de James Bond !
J’ai ancré mes pieds dans la terre, déraciné mes doutes,
J’ai slalomé parmi les mers, un nouvel être j’ai découvert

Nous avons sauvé la Terre
Nous allons rester vivant, humer l’air du temps, tout ça grâce à un mutant
Cette bête reste un mystère mais avec son aide nous sauverons notre Terre
Notre Terre, le début d’une nouvelle ère

Sauver le monde et retrouver un ciel splendide, un ciel clair
Des panthères, des rivières, une terre nourricière, un respect de la terre

J’ai rêvé d’un autre monde sans technologie détruisant nos énergies
J’ai rêvé respirer un air toujours pur
J’ai voulu un écosystème solide et sûr
J’ai rêvé d’une autre Terre où le ciel serait limpide
Je ne suis pas resté immobile et le mutant est bien utile

Nous revenons avec un espoir, une réussite, une transformation d’ADN pour stopper la folie humaine
Une mutation pour un monde en transformation

Sauver le monde, sauver les glaciers, sauver les tortues,
sauver les océans et les forêts

J’ai rêvé d’un autre monde sans ses armes et sans ses bombes
Sans sa pollution de l’air
Sans tout ce plastique immonde
J’ai rêvé d’un autre monde où il n’y aurait pas d’ondes
J’ai rêvé d’une autre terre qui ne connaîtrait pas l’effet de serre
J’ai rêvé sous les étoiles d’un monde écoresponsable

Tous ensemble on a voyagé, comme Jules Verne on a inventé
Une île mystérieuse, une bête curieuse
J’ai rêvé d’une autre terre et mon vœu est exaucé, on va sauver l’humanité

Sauver le monde, s’offrir des paysages verts, des poissons dans la mer, un horizon toujours clair

J’ai rêvé d’une autre terre
Avec des glaciers séculaires
Des forêts entières,
Des phoques, des morses et des ours polaires
Où il neigerait en hiver, où il n’y aurait plus d’énergie nucléaire

Je naviguais sur l’océan, son air était si puissant
Je ne dormais plus à poings fermés
Je rêvais espoir et paix,
Avec le mutant, c’est fait !

Sauver le monde, savourer une fin heureuse, se réjouir de l’amitié, d’une aventure réussie

J’ai rêvé d’un autre monde où la terre n’est plus nauséabonde
Où l’avenir serait moins sombre
J’ai rêvé une réalité où il y aurait plus d’équité

Je me suis sentie obligé d’aider, d’y aller, d’avancer
De revenir à la réalité, ma réalité, notre réalité
J’ai rêvé d’une autre terre
Et cette île est un mystère
Un mutant une nouvelle ère
Ouvrez les yeux, ça ira mieux !