Histoire 02

Prologue

Adam Thobias s’est assis à sa table en bois, dans son appartement du centre de Bruxelles. Il a regardé la jolie petite place, avec ses deux lampadaires et sa fontaine, puis il s’est remis au travail.
Tout est presque prêt. Dans une semaine, la grande expédition partira.
C’est le cœur de son opération Télémaque, qu’il a présentée il y a quelques jours à tous les membres de la Commission sur le Changement Climatique dont il a pris la tête en février dernier. L’expédition sera formée de spécialistes de toutes sortes et de tous âges, botanistes, géographes, artistes, naturalistes, zoologistes, géologues. 50 personnes en tout pour un voyage de deux mois et plusieurs missions – dont une principale, qu’Adam Thobias a appelée « L’Île mystérieuse », parce qu’il a toujours bien aimé Jules Verne.
Toute cette fine équipe va embarquer sur un bateau, Le Tribord, et s’élancer, depuis Rotterdam, vers les mers et les terres du monde entier.
Adam sifflote et se sert une nouvelle tasse de café. Tout se présente plutôt bien.
Il reprend sa conversation en ligne avec Salomé et Kamel.
- C’est une grande aventure qui vous attend, écrit Adam. Et comme toutes les grandes aventures, elle a besoin d’être écrite, elle a besoin de reporters, d’écrivains, de poètes, de musiciens : vous.
Kamel et Salomé, à 260 kilomètres de là, se tournent l’un vers l’autre. Cet homme est fou.
Tout a commencé il y a quelques jours, lorsqu’ils ont reçu un étrange message. Ils l’ont lu plusieurs fois. J’ai rien compris, dit Kamel. Moi non plus, dit Salomé. Ils se sont remis à leur nouvelle chanson, ils avaient du boulot.
Depuis un an, avec deux autres amis, ils ont monté un groupe de hip-hop. Ils adorent ça. Ils sont tous à la fac, ils jonglent entre les petits boulots, les études et la musique, c’est un peu le bordel, mais c’est un bordel créatif et joyeux.
Kamel vit à Belleville, Paris, Salomé juste à côté à Ménilmontant, ils se retrouvent chez Adrien et Carlota, à Oberkampf, ils jouent, et ils suent, et ils chantent.
Deux jours plus tard, ils reçoivent un appel sur WhatsApp. La voix grave d’Adam Thobias s’élève.
- On sait toujours pas trop… commence Salomé.
- Ecoutez, c’est une opportunité historique, l’interrompt Adam. Cette expédition a une grande mission que vous serez chargés de raconter. Parce que voilà le grand défi, derrière toute cette opération : raconter autrement le monde. Pour créer ce nouveau monde que nous espérons, il nous faut non seulement l’inventer, le façonner, mais aussi le dire et le raconter différemment. Et pour cela il faudra tenter plein de choses, d’autres manières, d’autres voix. On a besoin de nouvelles histoires. Je vais vous donner des pistes, mais ensuite ce sera à vous de décider comment vous allez raconter ce que vous verrez : vous pouvez écrire et chanter une chanson, écrire en rebus, faire une bande dessinée, des vidéos… Tout est permis ! Une seule contrainte : chaque étape de l’histoire, vous la raconterez différemment.
Salomé et Kamel roulent de grands yeux.
- Oui mais c’est-à-dire qu’on a des trucs à faire en ce moment.
- Voilà le trajet que suivra le bateau, poursuit Adam décidément infatigable – en fait c’est plutôt une ville flottante, une nouvelle manière de vivre sur l’eau, mais vous verrez ça. Vous partirez plein sud-ouest, traverserez l’Atlantique. Sur la route, les spécialistes procèderont à de nombreux relevés. Une fois passé le cap Horn, vous vous arrêterez sur la côte chilienne.
- Pour ?
- Faire monter des tortues à bord.
- Ok, pourquoi pas, dit Kamel. Et ensuite ?
- Ensuite, vous repartirez plein nord. C’est un bateau puissant, en quelques jours vous arriverez sur une île, en plein océan Pacifique. C’est un lieu incroyable.
- Vous êtes un as du teasing, dit Salomé.
- En deux mots, et gardez-le pour vous, c’est confidentiel : des chercheurs ont recueilli des espèces animales en voie d’extinction, un peu partout sur la planète, et les ont réunies là. C’est une espèce d’énorme sanctuaire, mais c’est aussi plus que ça. L’idée, c’est 1/de les protéger, puisque, comme vous le savez, elles sont en danger, et 2/ de les laisser repartir aux quatre coins de la planète, pour repeupler les zones sauvages.
- Waou, c’est génial ! Et qu’est-ce qu’on va faire nous là-bas ?
- Cette expédition a plein d’objectifs : amener de nouvelles espèces, s’occuper de celles qui sont déjà là (tigres, gorilles, rhinocéros, éléphants, pandas, entre autres) et les aider à se développer, organiser ces nouveaux écosystèmes. Mais je ne vous en dis pas plus, vous verrez bien sur place !
- Et pourquoi nous ?
- Parce que j’ai écouté vos chansons, et qu’on a besoin de gens comme vous. Allez, il est temps de se préparer. Bon voyage les amis !
Et Adam appuie déjà sur le bouton rouge. Le téléphone redevient noir.
Salomé et Kamel se regardent… Ils ne savent pas dans quoi ils se sont embarqués, mais c’est quand même drôlement excitant.

Histoire 02
Marc Alexandre OHO BAMBE

Il pleut des mots

Assis sous le manguier, j’ouvre la voix.
Pour ajouter au jour, lumière et tendresse pleines.
Au pied du char des dieux, chantent les oiseaux, tremble le poème.
Le livre du souvenir s’effeuille, c’est l’automne comme en témoignent ces feuilles mortes à terre.
À ciel ouvert j’écris, vertige.
Je.
Fixe mes pensées dans mon carnet de soleils, il pleut.
Des mots qui fondent, des mots.
Qui font de chaque instant sur le fil, un éloge du temps de vivre.
Il pleut des mots, d’azur et d’espérance.
Des mots qui dansent, des mots, qui chantent, des mots, qui slament, des mots qui maudissent la fatalité, des mots, qui disent "va, vis, vibre, libre deviens", des mots, chevaux de feu qui courent le coeur, des mots, qui tracent chemin sur la mer.
Il pleut, des mots.

Histoire 02

Il pleut d’amour

Je tombe dans la tristesse des mots
Les mots ne sont que des reflets
Les reflets de ma personnalité
Une personnalité solitaire, renfermée, brisée

Je ne cache plus mes larmes
Je ne me cache plus derrière la glace
Devrais-je enlever mon masque ?
Le masque qui m’empêche d’avancer

Je ne me cache pas, même quand tout empire
Je respire sans choisir de subir
Mes os se craquent et mes blessures empirent
Dis-moi ? A-t’on le choix ?

Mes paroles sont des gouttes qui s’ouvrent

Désespéré, je cours à la poursuite du bonheur, tel un enfant derrière son chocolat
Je suis fatigué de jouer un rôle
Courir après l’heure pour garder le contrôle
Je suis comme le reflet de mes rêves d’enfant

Je respire comme je parle de moi
Repense...encore
Rêves d’enfance… vie sans violence
Les phrases assassinent, nous emportent

Moi, scintillant dans un ciel d’azur

Devant le miroir, longue insomnie
Manque de sommeil
S’endormir pendant ces nuits remplies de mots
Bazar. Je perds mon bonheur

Je me rends compte que la vie n’est pas toute rose,
En train, je l’espère, de réaliser mes rêves
Regardez-moi une dernière fois et le monde le saura

Lui dire « je t’aime ». Difficile de garder le silence
Donner tout mon amour, mon cœur s’est transformé en voix
J’assume mon reflet dans le miroir
Je ne me cache pas comme une ombre dans le noir

Le monde m’évoque trop de peine, se transformant en haine
Acteur de mon adolescence, je prépare un avenir ayant un sens

Croquer la vie à pleine dents, ne pas la prendre à contre-sens
Laisser ses problèmes en suspens, juste quelques instants
Ne pas se cacher derrière son amour : faire la cour au bonheur
Pour pouvoir poursuivre sa vie en temps et en heure

Je suis le phœnix qui renaît de ses cendres !

Histoire 02
Collège Théodore Monod 3

3/ Renais sens !

Je suis debout, seul
devant mon miroir magique
Je pense à ma vie très tragique

Je me regarde dans le miroir
Je suis inversé
Je pense à l’envers, rien n’est clair
Je pense à mon enfance,
je me faisais harceler en primaire.

Je suis seul entouré
Je suis vide et rempli
Je suis comme la plupart des gens car je rigole
pour rien
Je suis tout le temps fatigué
Mes frères m’ont donné le do
Ils croient qu’ils sont les meilleurs
mais sans moi ils sont rien
Ils me volent et me discriminent
Je suis seul dans un trou

Je suis un masque mystérieux qui passe de visage en visage
La disparition du sourire de chacun
La disparition de la personnalité des personnes extérieures
Qu’est-ce qui se cache sous ces visages ?
Qui suis-je réellement ?
Qui sont ces gens ?
Devant ce miroir, à douter
Devant eux, à me poser des questions sur leur sincérité.
Le monde extérieur me fascine
Quand vais-je me réveiller ?
Un rêve fascinant …
Comment l’arrêter ?

Je suis un livre qui raconte une histoire
Je suis un miroir qui reflète le dos d’une personne
Je suis un miroir inversé
On voit mon dos, le décor et un livre posé
Je suis l’homme qui se regarde mais qui se voit à l’envers
Qui a honte de lui-même,
Habillé en noir comme pour un deuil, droit, les cheveux gominés.
Je pense que cela est un rêve, que je ne suis pas dans la réalité.

Je suis peut-être de dos mais j’entends comme de face
Je suis une personne qui n’a pas de visage
Je vois dans le miroir sans réellement voir mon double

Je suis un clown sans son masque
Je suis un lion sans sa crinière
Je suis un homme devant son miroir
Je porte un costume, je ne me vois pas
Je me rappelle hier, quand je pouvais me voir

Je suis sombre et n’aime pas les couleurs
reflétées par mon dos et mon ardeur
Ce miroir ne montre pas mon visage
Mais plutôt mon attitude
Je ne suis pas très sage

Je suis le miroir qui voit passer
tous les matins des hypocrites
qui se transforment pour paraître
Je suis l’homme à la recherche de son vrai reflet
Je suis le reflet qui n’ose pas montrer l’affreuse réalité de cette personne

Je suis le contraire de mon maître
traité comme un esprit
juste un reflet

Je suis le miroir qui voit tout le monde le matin
Je suis une personne de dos qui lit son livre
Je suis l’homme qui ne se voit plus, qui se tourne le dos à lui-même
Je suis droit comme une poupée, habillé en noir
Je suis dans un manoir
Je suis comme dans une boîte sans aucune goutte de lumière

Je m’en souviens, j’étais là-bas comme un fantôme
J’ai honte de moi-même
Dans ma vie, j’ai fait une erreur
Ma mère, qui a toujours été à mes côtés, qui m’a porté pendant neuf mois
Ma mère … Le jour où elle avait le plus besoin de moi …
Je pense changer ma vie
Je pense changer de pays
Dans la vie, on m’a toujours dit de regarder devant

Je suis un hypocrite
Je suis l’ombre de moi-même
On récolte ce que l’on sème
Je cherche qui je suis même sur les sites

L’humain est un masque
Derrière la peur et la honte il se cache
Suffit d’une remarque et il se fâche
Il juge et se moque, il est lâche !

On m’a toujours dit de regarder devant moi
Mais je voudrais revenir en arrière
Le passé ronge tout ce qu’il y a en moi
Le passé ne m’a jamais rendu fier

Ce qu’il s’est passé ce jour-là
me hantera pour toujours
Faire ça ? Je ne voulais pas
Mais je dois refaire face à la lumière du jour.

Dans mon coeur c’est tout noir
Je ne peux plus me regarder dans un miroir
La vérité, je veux cacher
Même si la vie, ça doit me coûter

Je tenais le pistolet
Mes mains tremblantes
Le sang coulait
Raide était la pente

Au fin fond de mon corps
Je range ce souvenir
Il faut que je sois fort
Pour reconstruire mon avenir

Je suis l’homme qui regarde son miroir
Je suis là, de dos, face à moi-même
C’est étrange
je me vois de dos alors que je suis face au miroir
Est-ce que c’est une blague ?
On dirait que je ne suis plus dans le même monde
C’est comme si ce miroir était un portail vers un autre monde
Mais si c’est vraiment un portail, du coup plus personne n’aura de visage !

Je suis un homme qui depuis le décès de mon frère a construit une carapace
dure pour ne plus être aussi triste
Un homme qui n’arrive plus à se regarder dans le miroir,
qui pense être fautif de cette mort
Je suis devenu un fantôme solitaire, qui se demande, est-ce que j’aurais pu l’empêcher ?
Après cette forte dispute avec mon frère : il voulait jeter l’ancien miroir de ma mère décédée car il le pensait hanté.
Ce miroir, je l’ai gardé après sa mort et une semaine après je ne réussissais plus à voir mon reflet.
Je deviens petit à petit une ombre sombre
Une ombre sombre rongée par les remords et dont l’humanité s’évapore
Devrais-je le jeter ?
Je n’y arrive pas
c’est tout ce qui me reste de ma mère.

Un jour, on se dira au revoir et tu commenceras à regarder la télévision
comme tout le monde
Ça a été beau, qu’est-ce que ça a duré !
Mais tu seras mieux sans moi.

Je suis une écharpe de soie utilisée qu’en hiver
Je suis un ballon ovale qui amuse les enfants
Je suis une chaussette orpheline, solitaire et qui a envie de parler

Je suis un cahier oublié quelque part dans la maison
qui se souvient du premier jour où il a été acheté et puis laissé.

Je suis un stylo rose qui écrit son histoire,
le stylo de la trousse d’un enfant
Je suis un ballon dégonflé à la recherche d’une pompe
un ballon crevé qui a mis quatre buts à une équipe hier
Je suis un nuage bleu du ciel qui cache le soleil
Je suis un petit oiseau libéré de sa cage qui survole le monde
Je suis un correcteur liquide qui essaie d’effacer ses erreurs

Je suis le point au milieu d’une phrase
Je suis le bleu sur la Terre,
la plume d’un oiseau collée à mon corps
Je suis un ballon blanc et rond qui s’envole vers les buts
Je suis une pensée qui se perd en moi
Je suis le visage accompagné de ces visages portant des masques et couvrant la réalité

Je suis la Terre bleue qui vole dans l’espace
Je suis l’oeil furtif du faucon qui guette sa proie
Je suis le faucon intrépide qui s’attaque au gros poisson
Je suis ce poisson inoffensif sur terre qui se vante dans son environnement
Sans même savoir quel danger le guette

Je suis un avion rouge près pour le décollage
Je suis une fusée noire qui s’envole sur la lune.
Je suis la Tour Eiffel dorée de Paris qui touche les airs
Sur laquelle tout le monde monte
Mais l’argent, personne ne me le donne, à moi !

Je suis l’interdit à dessiner
Je suis l’impossible à voir

Je suis une paire de lunettes au chaud dans sa boîte
Je suis un oeil observateur qui surveille tes faits et gestes
Je suis une main tremblante qui attrape ton coeur
Je suis ce coeur fort qui bat au rythme de ta voix
Je suis cette voix, silencieuse dans ta tête qui te donne de bons ou mauvais conseils
Je suis ce conseil qui te mènera sur ce chemin
Je suis le chemin de la vérité
Je suis une main qui se souvient de toutes celles que j’ai serrées

Je suis une main qui se souvient de la fois où
elle est passée sous le couteau de la cuisine
La souffrance subie quand mes doigts se sont coincés dans la porte.
Je cuisine, j’écris … je souffre …

Je suis le Phénix qui renait de ses cendres pour crier ma haine et me faire entendre
Je suis comme un jeu vidéo, ma vie est une partie
Je voudrais continuer mais malheureusement je n’ai qu’une seule vie

Je suis une assiette blanche sortie d’un placard qui tombe
et se casse en mille morceaux
Je suis cette table qui autour des repas a entendu des disputes, des rires et des pleurs
Je suis la Terre ronde de l’espace qui tourne autour du soleil
Je suis le lion orange qui rugit devant un autre animal
Je suis une radio qui raconte toutes les actualités de tous les jours

Je suis une chaussure droite amoureuse de son homologue gauche
que l’on chausse avec des pieds sales ou propres
qui pue ou qui sent bon

Je suis cette fleur qui à cause des malheurs sombre
De la vie mes pétales s’envolent petit à petit
Je suis ce pinceau qui étale et pose ces matières sur des visages complexés

Je suis une plume libre qui vole dans le ciel
où tout est artificiel
Le vent qui souffle est superficiel
Peut-être qu’il ne s’en rend pas compte mais il en a du potentiel

Je suis une plume qui découvre le monde
Je suis le nouveau-né du ciel
C’est les mots qui me font vivre
Plus je marche, plus je me reconstruis.

Histoire 02
Collège Pierre Brossolette 2

4/Mort sûre de la vie.

Au tout premier jour, j’étais fier
Le monde était ici pour moi,
Je l’ai dit à la terre entière
Je pleurai pendant des mois.

Dans les bras de ma mère,
Et dans ceux de mon père,
Je suis ici pour eux
Auprès d’eux, et heureux.

Peu importe d’où l’on vient,
Nous avons un esprit commun
Jaune, noir, métisse ou blanc,
Nous ne sommes pas si différents.

Malgré toutes nos pièces,
Nous n’avons pas les mêmes richesses
Et puis la pauvreté,
Augmente la difficulté.

Une large étendue à la plage,
Petit, je m’amusais dans le sable,
Très excité de ces voyages,
La mer toujours incroyable.

Le jour de mon anniversaire
Je suis perché dans les airs :
Sur des échasses je marche,
Loin, les ballons font une arche.

Le ballon se joue au pied,
Et ça fait mal de se le prendre dans le nez.
Sans le sport je pourrais mourir,
Mais lui, il me fait sourire.

Je joue au basketball
Comme on jouait au jeu de paume,
Le ballon du volleyball
Ressemble au ballon de football.

Le gardien du terrain
Arrête tous les ballons.
Raquette, physique et entretien,
Sont les clefs pour devenir champion.

Bonheur de se réveiller à la bonne heure,
Pour être spectateur de plongeurs
Sur une plage, une large étendue de sable salé
Le temps change, soleil instantané.

Je suis dans le sombre,
Les pieds sur la table,
Je ne vois plus mon ombre,
Tout est confortable.

Devant moi, l’écran,
Je vais de l’avant,
Je prends de l’élan,
Et défends mon clan.

Quand mon chien a soif,
Il boit, "ouaf, ouaf"

Pour ne pas m’ennuyer,
J’allume la télé.

Quand j’ai rien à faire,
Je mets mes "pod-air".

Une mère enterre un fils,
Des cimetières pleins à craquer,
Les soldats font preuve de cruauté,
Les villes sont dans les abysses.

Des familles séparées à la frontière,
Le gouvernement corrompu,
C’est la fin de la guerre,
Il reste des résidus.

Usines de Feyzin avec leurs cheminées,
Inhalées par la terre à grandes poumonnées,
Particules fines, à l’air pollué,
Changent notre terre bien-aimée.

Prends tes médicaments pour ta dépression,
La tristesse fait partie de nos vies,
On meurt à cause de la pollution,
L’assassin meurtrit mon nid.

Dans ce chaos terrestre, cette noirceur,
Lumière combattante,
Chez nous, résignés, sont déserteurs !
Notre voix est survivante.

Contrastant l’extérieur hostile,
Ma communauté chaleureuse,
Aucun mensonge n’est futile,
Mais l’unité n’est pas peureuse.

Un nouveau monde, une porte, ouverture.
Le temps n’existe plus : passé, présent, futur
Là où je ne suis rien, où je suis tout,
J’abandonne ma vie, pour un monde plus doux.

Je cours sur ce fil entouré de décors,
Suspendu à la vie, avançant vers la mort.
Funambule de mon esprit, je suis, je fuis.
Spectateur ahuri, incompris, je souris.

Mon esprit comme mis en cage,
Les douleurs de mon enfance,
Ma vie, triste paysage,
Prend aujourd’hui tout son sens.

Histoire 02
Collège Molière 1

Phase d’édition et d’illustration - Ne pas écrire dans cette case

Ne pas écrire dans cette case

Histoire 02
Marc Alexandre OHO BAMBE

Il pleut des mots

Assis sous le manguier, j’ouvre la voix.
Pour ajouter au jour, lumière et tendresse pleines.
Au pied du char des dieux, chantent les oiseaux, tremble le poème.
Le livre du souvenir s’effeuille, c’est l’automne comme en témoignent ces feuilles mortes à terre.
À ciel ouvert j’écris, vertige.
Je.
Fixe mes pensées dans mon carnet de soleils, il pleut.
Des mots qui fondent, des mots.
Qui font de chaque instant sur le fil, un éloge du temps de vivre.
Il pleut des mots, d’azur et d’espérance.
Des mots qui dansent, des mots, qui chantent, des mots, qui slament, des mots qui maudissent la fatalité, des mots, qui disent "va, vis, vibre, libre deviens", des mots, chevaux de feu qui courent le coeur, des mots, qui tracent chemin sur la mer.
Il pleut, des mots.

Histoire 02

Il pleut d’amour

Je tombe dans la tristesse des mots
Les mots ne sont que des reflets
Les reflets de ma personnalité
Une personnalité solitaire, renfermée, brisée

Je ne cache plus mes larmes
Je ne me cache plus derrière la glace
Devrais-je enlever mon masque ?
Le masque qui m’empêche d’avancer

Je ne me cache pas, même quand tout empire
Je respire sans choisir de subir
Mes os se craquent et mes blessures empirent
Dis-moi ? A-t’on le choix ?

Mes paroles sont des gouttes qui s’ouvrent

Désespéré, je cours à la poursuite du bonheur, tel un enfant derrière son chocolat
Je suis fatigué de jouer un rôle
Courir après l’heure pour garder le contrôle
Je suis comme le reflet de mes rêves d’enfant

Je respire comme je parle de moi
Repense...encore
Rêves d’enfance… vie sans violence
Les phrases assassinent, nous emportent

Moi, scintillant dans un ciel d’azur

Devant le miroir, longue insomnie
Manque de sommeil
S’endormir pendant ces nuits remplies de mots
Bazar. Je perds mon bonheur

Je me rends compte que la vie n’est pas toute rose,
En train, je l’espère, de réaliser mes rêves
Regardez-moi une dernière fois et le monde le saura

Lui dire « je t’aime ». Difficile de garder le silence
Donner tout mon amour, mon cœur s’est transformé en voix
J’assume mon reflet dans le miroir
Je ne me cache pas comme une ombre dans le noir

Le monde m’évoque trop de peine, se transformant en haine
Acteur de mon adolescence, je prépare un avenir ayant un sens

Croquer la vie à pleine dents, ne pas la prendre à contre-sens
Laisser ses problèmes en suspens, juste quelques instants
Ne pas se cacher derrière son amour : faire la cour au bonheur
Pour pouvoir poursuivre sa vie en temps et en heure

Je suis le phœnix qui renaît de ses cendres !

Histoire 02
Collège Théodore Monod 3

3/ Renais sens !

Je suis debout, seul
devant mon miroir magique
Je pense à ma vie très tragique

Je me regarde dans le miroir
Je suis inversé
Je pense à l’envers, rien n’est clair
Je pense à mon enfance,
je me faisais harceler en primaire.

Je suis seul entouré
Je suis vide et rempli
Je suis comme la plupart des gens car je rigole
pour rien
Je suis tout le temps fatigué
Mes frères m’ont donné le do
Ils croient qu’ils sont les meilleurs
mais sans moi ils sont rien
Ils me volent et me discriminent
Je suis seul dans un trou

Je suis un masque mystérieux qui passe de visage en visage
La disparition du sourire de chacun
La disparition de la personnalité des personnes extérieures
Qu’est-ce qui se cache sous ces visages ?
Qui suis-je réellement ?
Qui sont ces gens ?
Devant ce miroir, à douter
Devant eux, à me poser des questions sur leur sincérité.
Le monde extérieur me fascine
Quand vais-je me réveiller ?
Un rêve fascinant …
Comment l’arrêter ?

Je suis un livre qui raconte une histoire
Je suis un miroir qui reflète le dos d’une personne
Je suis un miroir inversé
On voit mon dos, le décor et un livre posé
Je suis l’homme qui se regarde mais qui se voit à l’envers
Qui a honte de lui-même,
Habillé en noir comme pour un deuil, droit, les cheveux gominés.
Je pense que cela est un rêve, que je ne suis pas dans la réalité.

Je suis peut-être de dos mais j’entends comme de face
Je suis une personne qui n’a pas de visage
Je vois dans le miroir sans réellement voir mon double

Je suis un clown sans son masque
Je suis un lion sans sa crinière
Je suis un homme devant son miroir
Je porte un costume, je ne me vois pas
Je me rappelle hier, quand je pouvais me voir

Je suis sombre et n’aime pas les couleurs
reflétées par mon dos et mon ardeur
Ce miroir ne montre pas mon visage
Mais plutôt mon attitude
Je ne suis pas très sage

Je suis le miroir qui voit passer
tous les matins des hypocrites
qui se transforment pour paraître
Je suis l’homme à la recherche de son vrai reflet
Je suis le reflet qui n’ose pas montrer l’affreuse réalité de cette personne

Je suis le contraire de mon maître
traité comme un esprit
juste un reflet

Je suis le miroir qui voit tout le monde le matin
Je suis une personne de dos qui lit son livre
Je suis l’homme qui ne se voit plus, qui se tourne le dos à lui-même
Je suis droit comme une poupée, habillé en noir
Je suis dans un manoir
Je suis comme dans une boîte sans aucune goutte de lumière

Je m’en souviens, j’étais là-bas comme un fantôme
J’ai honte de moi-même
Dans ma vie, j’ai fait une erreur
Ma mère, qui a toujours été à mes côtés, qui m’a porté pendant neuf mois
Ma mère … Le jour où elle avait le plus besoin de moi …
Je pense changer ma vie
Je pense changer de pays
Dans la vie, on m’a toujours dit de regarder devant

Je suis un hypocrite
Je suis l’ombre de moi-même
On récolte ce que l’on sème
Je cherche qui je suis même sur les sites

L’humain est un masque
Derrière la peur et la honte il se cache
Suffit d’une remarque et il se fâche
Il juge et se moque, il est lâche !

On m’a toujours dit de regarder devant moi
Mais je voudrais revenir en arrière
Le passé ronge tout ce qu’il y a en moi
Le passé ne m’a jamais rendu fier

Ce qu’il s’est passé ce jour-là
me hantera pour toujours
Faire ça ? Je ne voulais pas
Mais je dois refaire face à la lumière du jour.

Dans mon coeur c’est tout noir
Je ne peux plus me regarder dans un miroir
La vérité, je veux cacher
Même si la vie, ça doit me coûter

Je tenais le pistolet
Mes mains tremblantes
Le sang coulait
Raide était la pente

Au fin fond de mon corps
Je range ce souvenir
Il faut que je sois fort
Pour reconstruire mon avenir

Je suis l’homme qui regarde son miroir
Je suis là, de dos, face à moi-même
C’est étrange
je me vois de dos alors que je suis face au miroir
Est-ce que c’est une blague ?
On dirait que je ne suis plus dans le même monde
C’est comme si ce miroir était un portail vers un autre monde
Mais si c’est vraiment un portail, du coup plus personne n’aura de visage !

Je suis un homme qui depuis le décès de mon frère a construit une carapace
dure pour ne plus être aussi triste
Un homme qui n’arrive plus à se regarder dans le miroir,
qui pense être fautif de cette mort
Je suis devenu un fantôme solitaire, qui se demande, est-ce que j’aurais pu l’empêcher ?
Après cette forte dispute avec mon frère : il voulait jeter l’ancien miroir de ma mère décédée car il le pensait hanté.
Ce miroir, je l’ai gardé après sa mort et une semaine après je ne réussissais plus à voir mon reflet.
Je deviens petit à petit une ombre sombre
Une ombre sombre rongée par les remords et dont l’humanité s’évapore
Devrais-je le jeter ?
Je n’y arrive pas
c’est tout ce qui me reste de ma mère.

Un jour, on se dira au revoir et tu commenceras à regarder la télévision
comme tout le monde
Ça a été beau, qu’est-ce que ça a duré !
Mais tu seras mieux sans moi.

Je suis une écharpe de soie utilisée qu’en hiver
Je suis un ballon ovale qui amuse les enfants
Je suis une chaussette orpheline, solitaire et qui a envie de parler

Je suis un cahier oublié quelque part dans la maison
qui se souvient du premier jour où il a été acheté et puis laissé.

Je suis un stylo rose qui écrit son histoire,
le stylo de la trousse d’un enfant
Je suis un ballon dégonflé à la recherche d’une pompe
un ballon crevé qui a mis quatre buts à une équipe hier
Je suis un nuage bleu du ciel qui cache le soleil
Je suis un petit oiseau libéré de sa cage qui survole le monde
Je suis un correcteur liquide qui essaie d’effacer ses erreurs

Je suis le point au milieu d’une phrase
Je suis le bleu sur la Terre,
la plume d’un oiseau collée à mon corps
Je suis un ballon blanc et rond qui s’envole vers les buts
Je suis une pensée qui se perd en moi
Je suis le visage accompagné de ces visages portant des masques et couvrant la réalité

Je suis la Terre bleue qui vole dans l’espace
Je suis l’oeil furtif du faucon qui guette sa proie
Je suis le faucon intrépide qui s’attaque au gros poisson
Je suis ce poisson inoffensif sur terre qui se vante dans son environnement
Sans même savoir quel danger le guette

Je suis un avion rouge près pour le décollage
Je suis une fusée noire qui s’envole sur la lune.
Je suis la Tour Eiffel dorée de Paris qui touche les airs
Sur laquelle tout le monde monte
Mais l’argent, personne ne me le donne, à moi !

Je suis l’interdit à dessiner
Je suis l’impossible à voir

Je suis une paire de lunettes au chaud dans sa boîte
Je suis un oeil observateur qui surveille tes faits et gestes
Je suis une main tremblante qui attrape ton coeur
Je suis ce coeur fort qui bat au rythme de ta voix
Je suis cette voix, silencieuse dans ta tête qui te donne de bons ou mauvais conseils
Je suis ce conseil qui te mènera sur ce chemin
Je suis le chemin de la vérité
Je suis une main qui se souvient de toutes celles que j’ai serrées

Je suis une main qui se souvient de la fois où
elle est passée sous le couteau de la cuisine
La souffrance subie quand mes doigts se sont coincés dans la porte.
Je cuisine, j’écris … je souffre …

Je suis le Phénix qui renait de ses cendres pour crier ma haine et me faire entendre
Je suis comme un jeu vidéo, ma vie est une partie
Je voudrais continuer mais malheureusement je n’ai qu’une seule vie

Je suis une assiette blanche sortie d’un placard qui tombe
et se casse en mille morceaux
Je suis cette table qui autour des repas a entendu des disputes, des rires et des pleurs
Je suis la Terre ronde de l’espace qui tourne autour du soleil
Je suis le lion orange qui rugit devant un autre animal
Je suis une radio qui raconte toutes les actualités de tous les jours

Je suis une chaussure droite amoureuse de son homologue gauche
que l’on chausse avec des pieds sales ou propres
qui pue ou qui sent bon

Je suis cette fleur qui à cause des malheurs sombre
De la vie mes pétales s’envolent petit à petit
Je suis ce pinceau qui étale et pose ces matières sur des visages complexés

Je suis une plume libre qui vole dans le ciel
où tout est artificiel
Le vent qui souffle est superficiel
Peut-être qu’il ne s’en rend pas compte mais il en a du potentiel

Je suis une plume qui découvre le monde
Je suis le nouveau-né du ciel
C’est les mots qui me font vivre
Plus je marche, plus je me reconstruis.

Histoire 02
Collège Pierre Brossolette 2

4/Mort sûre de la vie.

Au tout premier jour, j’étais fier
Le monde était ici pour moi,
Je l’ai dit à la terre entière
Je pleurai pendant des mois.

Dans les bras de ma mère,
Et dans ceux de mon père,
Je suis ici pour eux
Auprès d’eux, et heureux.

Peu importe d’où l’on vient,
Nous avons un esprit commun
Jaune, noir, métisse ou blanc,
Nous ne sommes pas si différents.

Malgré toutes nos pièces,
Nous n’avons pas les mêmes richesses
Et puis la pauvreté,
Augmente la difficulté.

Une large étendue à la plage,
Petit, je m’amusais dans le sable,
Très excité de ces voyages,
La mer toujours incroyable.

Le jour de mon anniversaire
Je suis perché dans les airs :
Sur des échasses je marche,
Loin, les ballons font une arche.

Le ballon se joue au pied,
Et ça fait mal de se le prendre dans le nez.
Sans le sport je pourrais mourir,
Mais lui, il me fait sourire.

Je joue au basketball
Comme on jouait au jeu de paume,
Le ballon du volleyball
Ressemble au ballon de football.

Le gardien du terrain
Arrête tous les ballons.
Raquette, physique et entretien,
Sont les clefs pour devenir champion.

Bonheur de se réveiller à la bonne heure,
Pour être spectateur de plongeurs
Sur une plage, une large étendue de sable salé
Le temps change, soleil instantané.

Je suis dans le sombre,
Les pieds sur la table,
Je ne vois plus mon ombre,
Tout est confortable.

Devant moi, l’écran,
Je vais de l’avant,
Je prends de l’élan,
Et défends mon clan.

Quand mon chien a soif,
Il boit, "ouaf, ouaf"

Pour ne pas m’ennuyer,
J’allume la télé.

Quand j’ai rien à faire,
Je mets mes "pod-air".

Une mère enterre un fils,
Des cimetières pleins à craquer,
Les soldats font preuve de cruauté,
Les villes sont dans les abysses.

Des familles séparées à la frontière,
Le gouvernement corrompu,
C’est la fin de la guerre,
Il reste des résidus.

Usines de Feyzin avec leurs cheminées,
Inhalées par la terre à grandes poumonnées,
Particules fines, à l’air pollué,
Changent notre terre bien-aimée.

Prends tes médicaments pour ta dépression,
La tristesse fait partie de nos vies,
On meurt à cause de la pollution,
L’assassin meurtrit mon nid.

Dans ce chaos terrestre, cette noirceur,
Lumière combattante,
Chez nous, résignés, sont déserteurs !
Notre voix est survivante.

Contrastant l’extérieur hostile,
Ma communauté chaleureuse,
Aucun mensonge n’est futile,
Mais l’unité n’est pas peureuse.

Un nouveau monde, une porte, ouverture.
Le temps n’existe plus : passé, présent, futur
Là où je ne suis rien, où je suis tout,
J’abandonne ma vie, pour un monde plus doux.

Je cours sur ce fil entouré de décors,
Suspendu à la vie, avançant vers la mort.
Funambule de mon esprit, je suis, je fuis.
Spectateur ahuri, incompris, je souris.

Mon esprit comme mis en cage,
Les douleurs de mon enfance,
Ma vie, triste paysage,
Prend aujourd’hui tout son sens.

Histoire 02
Collège Molière 1

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