Prologue
La décision de quitter la ville pour s’installer à la campagne murissait depuis plusieurs années dans l’esprit de Monsieur et Madame Morin-Diallo. Les problèmes d’asthme de Sarah, la petite dernière, et les plaintes incessantes des voisins lorsque les jumeaux Lucas et Salomon jouaient dans la cour de leur résidence du centre-ville de Lyon avaient fini par les convaincre de faire le grand saut. Alors, un matin d’août, les cinq Lyonnais accompagnés de leur chien et de leur chat s’étaient installés dans un coin reculé d’Ardèche au bord de la rivière la Bourges, dans une jolie maison de pierre abandonnée depuis seulement six mois. La santé déclinante du couple de retraités qui y avait vécu les avait poussés à rejoindre la vallée non loin d’un centre hospitalier et des services qu’il proposait aux personnes âgées. Les parents Morin-Diallo, Laurence et Driss, tout sourires, se réjouissaient. Enfin ils réalisaient leur rêve, offraient à leurs enfants de sept et douze ans un cadre de vie proche de la vie sauvage, où l’air était peu pollué et qui permettrait à leur progéniture d’évoluer au grand air, dans un milieu sain au plus près de la nature. Dès les premiers jours, la respiration de Sarah se fit plus fluide, aucun accès de toux à déplorer, son teint s’était éclairci, elle était radieuse, son père et sa mère s’en félicitait. Quant aux garçons, ils n’en revenaient pas de disposer d’un terrain de jeu qui leur semblait illimité. Ils couraient dans les bois, dévalaient les pentes à s’en couper le souffle, sautaient dans les cascades, s’aspergeaient d’eau dans la rivière, hurlant et riant sans déranger personne, un vrai bonheur.
Or, ce dont aucun d’entre eux ne se doutait, c’était que le vide de la maison qu’ils venaient d’investir n’était qu’apparent. En effet, cachés dans les nombreux recoins des deux étages que les Morin-Diallo occupaient, ainsi que dans le grenier, dans la cave, au beau milieu de ce qui avait été un potager, sur la rivière et partout sur ses rives, fourmillait un grand nombre d’espèces de la faune et de la flore locale. Des bactéries invisibles à l’œil nu, des insectes plus ou moins faciles à vivre, des reptiles surtout de petites tailles, des mammifères petits et grands, jusqu’aux oiseaux qui volaient librement au-dessus de la nouvelle demeure de Laurence et de Driss. Sans le savoir, les cinq bipèdes citadins et leurs deux animaux de compagnie bouleversaient tout un écosystème qui avait appris à exister sans devoir composer avec des humains.
Laurence entreprit d’abord de s’occuper du jardin qu’elle voulait rendre joli. Elle s’arma d’une énorme paire de ciseaux en métal et d’autres ustensiles et commença par se charger des mauvaises herbes : elle défrichait, éliminait toutes les plantes qui lui semblaient laides ou inutiles, une hécatombe. Dans la remise, Driss fut ravi de trouver une tondeuse à gazon dont le réservoir contenait encore suffisamment de carburant. Afin de rendre les alentours de leur propriété plus ordonnée, il sortit l’engin, et l’alluma. Un bruit de moteur vint perturber le calme à une centaine de mètres à la ronde, semant l’effroi dans la nature, d’autant que la fumée noire qui s’en échappait était irrespirable. Alors qu’ils jouaient dans le lit de la rivière, les deux garçons n’hésitaient pas à s’emparer de cailloux qu’ils jetaient à la surface pour s’éclabousser, sans se rendre compte qu’ils retiraient leurs abris à des crustacés livrés subitement sans secours aux attaques de leurs prédateurs. Leur chien, encore jeune et turbulent, ne sachant plus où donner du museau, pourchassait les papillons affolés, creusait la terre en arrachant les racines nécessaires à la survie des plantes, ses jeux détruisaient aussi l’habitat d’insectes incapables de vivre au grand jour. Le chat aussi jubilait, il avait à sa disposition un vaste terrain de chasse où les rongeurs dont il raffolait, découvraient bien trop tard son habileté et sa redoutable efficacité. Le petit félin ne mit pas vingt-quatre heures à s’adapter à son nouvel environnement, il en devint le principal prédateur.
En se rencontrant, deux univers qui n’aspiraient pourtant qu’à vivre en paix entraient en collision. Mais, ignorés par les humains, c’était au monde des plantes et des animaux de réagir, d’observer attentivement le comportement des nouveaux venus afin de s’y adapter, puis de trouver rapidement les moyens de cohabiter avec ceux qu’ils considéraient comme des intrus qui leur compliquaient l’existence.
En route vers l’île mystérieuse
La ville flottante largue les amarres. Il règne une belle ambiance à bord. Salomé fait la connaissance d’Octavio, botaniste mexicain, et d’Olabisi, océanologue congolaise, pendant que Kamel échange avec Stacey, peintre néo-zélandaise, et un biologiste brésilien, Roberto.
Ils passent quelques journées ainsi, à courir partout sur le bateau, à rencontrer tout le monde, à ouvrir grands les yeux devant ce qui apparaît au large : immensités bleues, bouts de terres isolées, dauphins qui sautent, et le soleil qui s’étale le soir sur l’horizon rose ardent. C’est magnifique, et les deux amis ne s’en lassent pas.
Des jours passent. L’incroyable ville flottante avance, attachée aux gigantesques voiles. Voilà à quoi elle ressemble :
Photo en pièce jointe
On peut vivre sur ou sous l’eau. On nage avec les orques. La mer devient leur jardin.
Le Tribord accoste une première fois sur les côtes sénégalaises. Chacun part alors faire ses relevés, et on se retrouve à la nuit tombée pour manger des légumes aux noms rares cuits au feu de bois. On s’endort comme ça, dans l’air frais du soir.
– En fait, c’est un peu le tour du monde de Darwin, mais 160 ans plus tard, dit Roberto.
– Oui, c’est ça, dit Kamel qui ne voit pas du tout de quoi il parle.
Réveil à l’aube, on a encore du chemin – le capitaine reprend les commandes. Il reste plus de deux semaines de navigation jusqu’à la fameuse île. Le Tribord file sur les eaux carbone.
Kamel observe ses nouveaux amis qui s’activent sans cesse. Il faut notamment explorer le fond des océans, dont 40% nous sont encore inconnus ! Mais aussi détailler les nouvelles espèces marines, explorer les terres abordées, guetter dans le ciel les oiseaux migrateurs… Le monde est immense et complexe, pense Kamel, accoudé au bastingage, et je ne le connais pas.
Salomé est à côté de lui, qui regarde en silence le soleil se noyer dans l’océan.
Puis ils vont dormir dans leurs petits lits étroits. Salomé aimerait bien tenir la main de Kamel, mais celui-ci s’endort, comme toujours, en deux secondes.
Ils se réveillent avec le mal de mer, se lèvent tout de suite et se mettent au travail : Salomé au piano, Kamel à son ordinateur pour mixer, et chanter aussi. Tout leur matériel est installé dans leur cabine. Ils veulent trouver la meilleure manière de raconter ce voyage.
Et finalement, un matin, quelque chose se dessine au loin.
Une forme, une île.
Terre ! Terre !
Le bateau accoste, et tous les membres de l’équipage se ruent vers l’île, sidérés par sa beauté.
Salomé et Kamel font la connaissance de l’équipe qui vit toute l’année ici. Patrick et Vivian les emmènent faire un grand tour de l’île.
Et là, au premier virage, les voilà qui surgissent de partout : des tigres, des rhinocéros, des oiseaux si beaux dont ils ignorent le nom, des papillons ; il y a même, au loin, un panda qui caresse son enfant.
– Et puis il y a tout ce que vous ne voyez pas, dit Patrick, les insectes, les plantes, tout le tissu du vivant qu’on a implanté ici, d’une complexité et d’une puissance folle.
– Et ça fonctionne ? demande Kamel. Les espèces arrivent à cohabiter ?
– Oui, dit Vivian. On a fait en sorte qu’elles soient « compatibles », qu’elles se connaissent, qu’elles puissent vivre ensemble.
– C’est incroyable, dit Salomé. L’arche de Noé du 21e siècle.
Le soir, toute l’expédition se réunit. Il y a eu des disputes ces derniers jours, dans l’équipe : on n’est pas d’accord sur les directions à prendre. Olabisi, notamment, est en colère :
– C’est artificiel, cette île. C’est pas comme ça qu’on va sauver le monde, en le préservant. Il faut le réinventer, pas le sauvegarder comme sur un disque dur.
– Et puis il y a un problème, dit Caroline : les animaux meurent, ici aussi. Ils ne retrouvent pas leur milieu idéal.
– Ce que vous oubliez, dit Patrick, c’est que ce lieu n’est que provisoire. On se rassemble ici, on sauve, on évite que le tigre du Bengale ou le rhinocéros de Java disparaissent complètement, puis on les laisse se reproduire et repeupler le monde.
– C’est pareil : il faut changer notre manière d’être, sinon on ne changera pas. Ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver, dit Olabisi.
– Il y a quand même eu des choses intéressantes. Il y a notamment eu des hybridations nouvelles, quelque part sur l’île, entre certaines espèces. C’est peut-être une voie à suivre.
– On avait dit des alliances entre les espèces, dit Roberto, pas des mélanges.
La conversation court ainsi quand on entend, tout à coup, un grand bruit.
Salomé se retourne vers la porte. Elle passe la tête. Elle n’arrive pas à croire ce qu’elle voit.
2/ Le laboratoire
Elle aperçoit un bras ensanglanté, détaché de son propriétaire juste devant la porte de la salle principale du navire. Elle ouvre la porte, et découvre plusieurs membres de l’équipage allongés dans un bain de sang. Ils étaient restés sur le bateau pour décharger des marchandises. Horrifiée, elle pousse un hurlement paniqué et strident. Des marins encore à peine vivants essayent de lui parler mais sont malheureusement beaucoup trop faibles pour s’exprimer. Salomé ne comprend pas, mais après un certain temps de réflexion elle réalise qu’un assassinat a été commis. Les craquements du parquet de bois du bateau donnent des frissons. La plupart des corps sont sans vie, la quantité de sang qui s’en échappe est si abondante qu’on peut en remplir des dizaines de carafes en argent. Salomé est effrayée devant ce carnage. Elle ne reste pas plus longtemps sur le bateau avant d’aller avertir l’équipage, du moins ce qu’il en reste ... Elle est comme affolée d’horreur.
A son retour, accompagnée des membres de l’équipage, elle revoit tout ce monde inanimé allongé sur le sol. Avant de débarrasser les corps, elle décide de chercher des indices sur la cause de leur mort. Elle observe que les marins ont tous été mordus à un endroit précis à plusieurs reprises. C’est la partie gauche entre la clavicule et le cou. Ils ont tous cette trace ; ils sont sans doute morts subitement. Salomé est dévastée et à la fois horrifiée, elle pense également que l’équipage n’est pas le bienvenu sur cette mystérieuse île. A sa première pensée, Salomé imagine que ces meurtres doivent être l’œuvre du fameux tueur en série "John L’écarlate" mais elle n’a aucune preuve pour affirmer cela. Elle commence son enquête sur tout l’équipage restant, elle interroge chaque membre. Elle se souvient de ses études de médecine qu’elle a arrêtées au bout de la troisième année. En observant de plus près elle remarque que les morsures sont particulièrement profondes. Elles s’enfoncent à plusieurs centimètres dans la chair glaciale. Un loup ou un chien aurait laissé des traces de cette forme, mais elles sont beaucoup trop imposantes pour que ce soit un animal de ce type.
"Cela pourrait être un crocodile ? suppose Salomé.
– Non impossible, il aurait entraîné ses victimes dans la mer comme il le fait habituellement, objecte Marius, un infirmier.
– Cette fois, il n’a peut-être pas eu le temps."
Une fois tous les corps débarrassés, le sang nettoyé et l’odeur de la charogne évacuée, Salomé, préoccupée, donne un code d’urgence à l’équipage restant au cas où il y aurait un nouveau problème comme celui qui vient de se produire. Elle retourne vers l’endroit où elle avait quitté Kamel, mais il a disparu. Elle le cherche en boucle et en boucle dans les alentours, en vain. Il est sûrement dans les alentours, se dit-elle. Ou bien ... le crocodile l’a emporté ! La panique commence à monter chez Salomé. L’énorme quantité de sang qu’elle vient de voir, cumulée à la disparition de Kamel, la fait tomber dans les pommes ; Marius, qui l’accompagne, se retrouve tout seul. Un silence de mort hante la forêt. Un début sur l’île bien lugubre ...
***
Kamel contourne le bateau pour aller chercher la nourriture pour les marins. Mais quand il arrive au niveau de la proue du navire, il découvre plusieurs taches de sang. Les taches forment un chemin avec des empreintes vers la forêt. Kamel est curieux donc il s’avance, et découvre un boyau d’une tortue arraché de son ventre, du sang gisant du corps de la tortue à côté. Un peu plus loin, il a la désagréable surprise de trouver un cadavre de singe, allongé dans une mare de sang noirâtre avec des coups de dents dans la cuisse. Il veut retourner prévenir les autres mais pourtant ses jambes l’emmènent plus loin encore dans la forêt. Après quelques minutes de marche, il tombe nez à nez avec un gorille effondré devant un arbre, du sang dégoulinant des narines, sa cervelle gisant par terre ; il a succombé à ses blessures. C’est un animal bien plus fort qui doit l’avoir tué. Kamel, décidément intrigué et bouleversé, décide de retourner vers ses amis pour organiser une expédition afin de découvrir les autres animaux morts dans l’ile. En rentrant, il tombe également sur une gazelle morte, le pelage souillé de vomissures et de sang. Terrifié, il court vers ses compagnons sans se soucier de sa jambe meurtrie par les herbes hautes qui fouettent sa peau écorchée.
Quand il arrive au camp, il raconte ce qu’il vient de découvrir à ses coéquipiers. Ils le comprennent tout de suite en voyant ses jambes maculées de sang. Son visage trahit sa fatigue. Ils décident de se rassembler dans un endroit sur l’île pour voir ce qu’ils vont faire pour survivre avec tous ces cadavres d’animaux. Kamel se demande où se trouve Salomé ; elle est toujours d’une aide précieuse dans les situations angoissantes. C’est alors qu’ils entendent un bruit fort et bref. Ils lèvent leurs têtes et se regardent tous en même temps, se précipitent dans la direction d’où vient le bruit, mais personne n’est là. Aucune trace d’humain mais des traces d’animal laissent apparaître un certain doute … Dans le camp, règne une atmosphère pesante.
***
Salomé revient apportant de terribles nouvelles. Les membres de l’expédition ne sont plus bien nombreux à cause des meurtres sur le navire. Mais ils décident quand même de monter une expédition pour aller chercher tous les cadavres d’animaux et les brûler car l’île commence sérieusement à sentir une odeur putride. Les survivants des meurtres se divisent en quatre groupes : groupe Alpha, Bravo, Charlie et Delta. Ils partent respectivement aux quatre points cardinaux. Le groupe Bravo découvre au sud de l’ile un hippopotame mort, éventré. Le groupe Delta, à l’est, découvre pendant ce temps un faon décapité d’un coup de crocs. Quant au groupe Charlie, à l’ouest, il n’a rien découvert. Ils sonnent dans une trompe pour demander un point de rendez-vous pour parler de la situation. Les groupes se rassemblent sur la plage afin de se raconter ce qu’ils ont vu. Mais le groupe Alpha n’est pas encore revenu. Les autres commencent à s’inquiéter et partent vers le nord. On entend des pleurs, des cris. Ils s’avancent pendant quelques minutes et là ils découvrent le groupe Alpha ; tous ses membres sont morts, soit éventrés, soit décapités. C’est une véritable hécatombe.
Les survivants, terrorisés, brûlent les corps de leurs amis et retournent vers la plage. Pour dormir, ils sont équipés de fusils ou de couteaux pour se protéger en cas d’attaque des animaux. Il est dur pour eux de trouver le sommeil après cette journée tragique. Un animal a attaqué le groupe Alpha, ses membres sont tous morts, maintenant, les autres doivent aller au bout de leurs recherches. C’est tellement incompréhensible que le lendemain, après avoir dormi, ils décident de continuer leur exploration de l’île dans l’espoir de trouver l’origine de toutes ces morts et de venger leurs défunts camarades. Au bout de deux heures de marche, et après n’avoir trouvé que des cadavres d’animaux déchiquetés, ils décident de faire demi-tour. En retournant au camp, ils constatent qu’un épais brouillard s’est levé sur l’île. Le lendemain, une fois le brouillard dissipé, Salomé et Kamel décident de partir marcher, afin de trouver des indices. Après peu de temps, ils se perdent dans la forêt.
"Salomé ! dit Kamel, lassé. J’ai l’impression qu’on est déjà passé par là !
– Mais non ! le rassure Salomé.
– On tourne en rond là, crois-moi ..." murmure son ami.
Kamel se retourne soudainement :
"Salomé ? C’est quoi ce bruit ? Comme si quelqu’un était en train de —
– Moi, je n’ai rien entendu, le coupe Salomé.
– Mais si on dirait que quelqu’un marche ! Et j’entends un bruit derrière nous !
Les deux jeunes se retournent, terrifiés mais il n’y a personne. Ils continuent alors de marcher, un peu inquiets.
"AAAAAAAARGH !" hurlent tout à coup Salomé et Kamel.
Un homme vient de surgir de derrière un arbre. Il est terrifiant : vêtu d’habits troués, usés et sales. Il n’a pas de chaussures et est couvert de boue et probablement de vase d’après l’odeur repoussante que sentent les jeunes amis. Les deux aventuriers en déduisent que son hygiène de vie n’a pas été des meilleures. Ses cheveux gris sont longs et son visage hâlé par le soleil, lui donne l’air fatigué. Il a dans la soixantaine, se disent Salomé et Kamel. En plus de ça, ses yeux bleus montrent une profonde tristesse.
Kamel chuchote à l’oreille de Salomé : "Mais qui est cet homme ? On devrait partir !
– Non attends", le retient Salomé.
Intriguée et courageuse, Salomé entame une conversation avec lui :
"Euh … Bonjour, qui êtes-vous ?
– Je vous retourne la question ! s’écrie l’homme d’une voix rauque. Vous travaillez pour ce foutu laboratoire, c’est ça ?
– Excusez-moi mais je ne comprends pas, répond Kamel.
– Moi c’est Salomé, dit la jeune femme calmement. Nous sommes des aventuriers. Appelés par Adam Thobias, notre but est de sauver des animaux dont la race est presque éteinte et ...".
Elle s’arrête net car elle est interrompue par l’étranger qui pâlit.
"ADAM THOBIAS ?
– Oui, Adam Thobias c’est ça, répond Kamel, énervé par l’attitude de l’homme.
– C’est ce que je pensais ! dit l’homme, tremblant de peur et haineux. Vous travaillez pour lui ! C’est ça n’est-ce pas ? Partez d’ici ! Vite ! Dégagez !
– Je ne comprends toujours pas ! Qui êtes-vous ? Comment osez-vous nous parler comme ça ? Nous sommes là pour sauver des animaux ! rétorque Kamel, vraiment exaspéré.
– Je m’appelle Baptiste. Voilà tout ce que vous avez besoin de savoir.
– Je veux bien accorder une chance à tout le monde, mais on ne va pas vous laisser partir sans avoir appris quoi que ce soit. Nous vous avons fait part des raisons de notre venue, maintenant c’est à vous de nous expliquer, intervient Salomé.
– Je ne veux rien entendre ! hurle Baptiste. Rien !"
Kamel et Salomé rattrapent l’homme, qui essaie de s’enfuir :
"He oh ! Vous ne partirez pas tant que vous ne nous aurez pas tout dit, commence Kamel en retenant Baptiste. MAINTENANT !"
Baptiste, d’un air furieux, dit :
"Vous allez le regretter ! Vous qui avez l’air de voir la vie en rose ! Vous pensez être des sauveurs peut-être ! Des aventuriers ! Vous croyez vraiment que la vie est un long fleuve tranquille ? Votre "héros"... Adam Thobias ... C’est un traître !"
Baptiste entreprend alors de leur raconter son histoire bouleversante. Des larmes coulent sur ses joues abimées par son périple.
"Je viens d’un petit village près de Marseille. J’avais l’habitude de faire des concours d’éloquence sur l’écologie, je trouvais des arguments. Adam Thobias m’a lui aussi contacté pour me proposer ce voyage. Il a essayé de me vendre cette aventure avec de l’argent, la somme était considérablement élevée, près de 50 000€. Je ne pus la refuser. J’avais commencé à faire mes valises. Je montai sur le bateau, sûrement comme vous l’aviez fait, et je me posais encore une question : "Pourquoi cette aventure ?". Quand je posais la question, les gens me regardaient comme si j’étais un étranger. Tous ces gens méchants et aigris me faisaient douter de la fiabilité de cette expérience. Arrivés sur l’île, des animaux commencèrent à tuer des membres de notre équipage.
– Il nous est arrivé la même chose ! s’exclament Kamel et Salomé en chœur.
– Leur espèce nous était inconnue, reprit Baptiste. Leurs yeux étaient couleur sang. Plus ils tuaient, plus ils devenaient puissants. Les trois quarts de l’équipage fut décimé. Je décidai de m’enfuir du campement pour ne pas me faire tuer comme tous les autres. Je croyais alors qu’il ne me restait plus que quelques heures à vivre dans notre monde. Je ne savais pas me débrouiller seul dans la forêt ; à présent j’étais livré à moi-même. Il ne me restait plus qu’une solution : me construire un abri pour tenter de survivre, et apprendre à pêcher, chasser, sans outils ni armes à feu."
Kamel et Salomé se regardent et comprennent qu’ils se sont fourrés dans un sacré pétrin. Baptiste reprend :
"Un matin en allant chasser, je tombai sur une trappe qui menait sous terre. Cela me sembla plus qu’étrange. J’essayai de l’ouvrir mais elle était comme enfoncée dans le sol. J’allai chercher un bâton, mais rien n’y faisait. Par dépit je rentrai chez moi. Cette idée me tracassait, je voulais savoir ce qui pouvait se passer sous nos pieds. J’y réfléchis toute la nuit. Le lendemain, après la pluie de la veille, je décidai d’y retourner. J’essayais en vain mais la trappe ne bougeait pas. Épuisé par les efforts physiques que j’avais faits, je pris une pause et m’assis sur un rocher. Un bruit se fit entendre et la plaque céda. A ce moment, je ne pouvais même plus sortir un mot, j’étais dans l’incompréhension la plus totale. Pris de panique, je fis un pas en arrière et tombai nez à nez avec un alligator. Sans réfléchir je pris mes jambes à mon cou et rentrai dans le souterrain désormais à découvert. Le couloir était sombre, étroit, et il avait une odeur de poisson desséché. Je m’aventurai dans l’obscurité en suivant les lumières blanches qui se trouvaient au sol. Après plusieurs minutes de marche, une lueur bleue apparut au loin ; elle me semblait bien à cinq minutes de marche. Enfin arrivé, j’entrai dans une grande salle avec des animaux sous couveuses."
Kamel et Salomé se regardent avec des yeux interloqués ; ils éprouvent un sentiment de peur et se demandent ce que Baptiste peut bien encore leur raconter d’effrayant.
"Par précaution, j’empruntai une blouse de travail au nom de Johnny Maklarenne, je l’enfilai et voyant des lunettes de protection à côté je les mis également. Mes soupçons se confirmèrent : ce lieu était habité. Entendant une discussion au loin, je me cachai derrière un bureau et vis un ordinateur déverrouillé. J’ouvris un onglet. Les fichiers étaient enregistrés sous des noms de molécules ou d’atomes mais aussi de protocoles chimiques. Il y avait des radiographies de cœurs d’animaux, des analyses de sang et des enregistrements cardiologiques. Je quittai la page en faisant bien attention à ne pas laisser de traces. Je n’eus pas le temps d’ouvrir un autre logiciel car tout à coup, un bruit se fit entendre. La poignée de la salle s’abaissa. Je me fis encore plus petit et discret. Je reconnus la voix d’Adam Thobias et celle d’un autre homme. Ils s’approchaient de plus en plus de là où j’étais caché et je pus confirmer leur identité car il y avait écrit sur leurs blouses en majuscules et lisiblement : "ADAM THOBIAS, DIRECTEUR DU LABORATOIRE D’INTOEA" et "HENRI COVIN, CHERCHEUR". Rien d’intéressant ne sortit de la conversation jusqu’au moment où ils commencèrent à parler d’animaux. Ils en parlaient comme de dieux sur Terre. Tout à coup, Adam parla d’extinction humaine", continua le rescapé.
Kamel et Salomé, sous le choc des révélations du naufragé se rendent compte d’à quel point ils se sont faits manipuler par ce mystérieux Adam Thobias. Ils comprennent que son plan est d’exterminer toute l’espèce humaine au profit des animaux. Il les a donc appelés pour cette mission censée être secrète pour qu’ils l’aident, à leur insu, à tuer les humains. Ce laboratoire comme l’a expliqué Baptiste, n’a pour but que de faire des expériences sur les animaux afin qu’ils soient dangereusement sous l’emprise d’Adam. C’est donc un véritable endroit de torture. Les jeunes n’ont en tête que de trouver des réponses à leurs questions sur le laboratoire.
"Alors Baptiste, veux-tu nous aider à rassembler des preuves pour pouvoir révéler les intentions d’Adam Thobias ? demande soudainement Kamel.
– Bien-sûr, je vais vous aider. Dites-moi ce que je peux faire, demande Baptiste.
– On peut d’abord partir ensemble explorer le laboratoire à la recherche de preuves et il faudrait même partir maintenant car comme tu nous l’as dit, il y a de la route à faire pour arriver dans l’antre des recherches d’Adam Thobias", disent Kamel et Salomé, prêts pour une nouvelle aventure.
***
Adam Thobias est assis à son bureau ; il entend quelqu’un toquer à la porte. Un homme brun âgé d’une quarantaine d’années fait son entrée : Charles Dickers.
"Entrez" dit Adam Thobias.
Charles entre.
"Vous m’avez appelé, monsieur ?
– Oui, répond le concerné, je veux que vous finissiez la transformation des animaux que nous avons capturés au Brésil. Il s’agit de rendre les animaux plus féroces, plus puissants, plus rapides en leur injectant un sérum assez spécial.
– Oui je le ferai, d’ailleurs j’ai réussi à pirater les téléphones de Kamel et Salomé, répond Charles assez fier de lui.
– Très bien. Comme ça on pourra les suivre à la trace.
– Oui, j’ai d’ailleurs remarqué qu’ils avaient des activités étranges, j’ai peur qu’ils ne se doutent qu’ils sont dans un piège ... Tenez, regardez le GPS !"
Adam Thobias, dans un élan de colère crie :
"Pourquoi vont-t-ils dans cette direction ? Ce n’était pas la mission demandée, ils s’approchent de plus en plus de notre laboratoire ! Ils risquent de trouver la trappe !"
Adam, fou de rage, renverse la table. Charles prend peur et s’apprête à quitter le bureau. Mais Adam lui demande de rester et de trouver une solution pour les empêcher d’accéder au laboratoire. Charles dit d’une petite voix :
"Je veux bien monsieur mais je ne sais pas ce que vous voulez faire ni pourquoi. Si vous voulez que je vous aide alors expliquez-moi."
Alors Adam prend une grande inspiration et commence son récit.
"Les humains sont des êtres cruels et répugnants. Il faut les faire sauter un par un, ils ne méritent pas de vivre. Plus jeune, j’ai été harcelé et cela jusqu’au lycée. Tous les soirs je rentrais la boule au ventre pour le lendemain. J’avais comme projet de changer l’humanité, afin de me venger de toutes ces mauvaises années. Seuls les animaux semblaient me comprendre, eux, ils ne me jugeaient pas. Puis un jour mes parents m’ont annoncé qu’ils allaient quitter la campagne pour s’installer en ville. Je ne pouvais plus garder tous mes animaux alors, je suis parti. Mes chers parents ont été les premiers à subir les conséquences de mon enfance gâchée ...".
Adam se tait et fixe Charles dans les yeux. Celui-ci lui trouve un air sadique ; il est parcouru de frissons. Charles dit d’une voix à peine audible :
"Alors vous voulez éradiquer les humains ? Et vous ne m’avez rien dit ? Vous m’avez embauché pour achever tous les humains en les envoyant un par un se faire tuer ! C’est ce qu’il va se passer pour Kamel et Salomé ?
– Je vois que vous n’êtes pas aussi idiot que je le pensais. Les humains font des ravages sur cette planète. Il est temps que ça s’arrête ! lance Adam Thobias.
– Je ... et vous heu ... vous êtes un humain ! bégaye Charles.
– Oui mais moi, je prends soin des animaux ! Je suis différent des autres Hommes !
– Cela signifie donc que je devrai mourir ... Vous allez me tuer comme vous avez tué vos parents, et toutes les personnes que vous envoyez directement se faire assassiner !" dit Charles en s’enfuyant, terrifié.
Il travaillait pour un fou depuis le début !
***
Une fois leur discussion terminée les aventuriers partent à la recherche du laboratoire secret.
"Allez en route, nous devons trouver ce laboratoire avant la tombée de la nuit ! s’exclame Kamel.
– Oui mais ne penses-tu pas qu’il faudrait d’abord se préparer ? On ne peut pas partir comme ça, sans équipement, sans rien. La forêt est remplie d’animaux plus dangereux les uns que les autres, rétorque Salomé.
– Oui tu as raison, vu l’équipage qui s’est fait décimer il y a quelques jours ce serait imprudent de partir sans rien, nous pourrions nous faire agresser à tout moment. Vous trouverez de l’équipement dans le bateau. Je me charge de prendre à manger et à boire, toi Salomé de quoi dormir, de quoi faire du feu, etc. Et toi le nouveau, de quoi nous défendre.
– Bien !" répond la nouvelle équipe.
Dix minutes plus tard le groupe se retrouve au pied du bateau comme convenu.
"Parfait, avant de partir vous allez tous me faire un debrief’ de ce que vous avez pris. Moi, j’ai emporté six barres énergisantes, trois bouteilles d’eau et quelques fruits. A toi Salomé.
– Trois sacs de couchage, une tente, un allume feu et un marteau pour installer la tente.
– Bien, maintenant à toi Baptiste.
– Comme vous me l’avez demandé chef, j’ai trouvé des fusils, un couteau et un tournevis … Je me suis dit que ça pourrait servir.
– Parfait, c’est parti ! Comme je vous l’ai déjà dit, tâchons de trouver ce mystérieux labo avant la tombée de la nuit !
– Oui, allons-y !" s’exclament en chœur Salomé et Baptiste.
Les aventuriers partent à la recherche du laboratoire comme convenu précédemment.
"C’est presque la nuit, le soleil commence déjà à se coucher, on devrait trouver un coin et s’y installer. Demain, nous reprendrons notre expédition au lever du soleil, vous ne pensez pas ? demande Salomé à l’équipage.
– Oui tu as raison, faisons comme ça" rétorque Kamel.
Après quelques minutes à la recherche de leur campement les trois aventuriers réussissent à trouver un endroit où se reposer.
"On installe les tentes et on dort au plus vite ! s’écrie Salomé.
– Ça marche !"
Le campement est prêt. Kamel, Salomé et le naufragé trouvent le sommeil rapidement. Ils se réveillent dans un froid glacial.
"Allez ! Debout ! On a une grande journée qui nous attend ! s’exclame haut et fort Salomé.
– Oui oui c’est bon, on arrive !"
Kamel et Salomé sont déjà sortis de leur tente depuis plusieurs minutes mais le naufragé semble encore endormi.
"Kamel, tu veux pas aller voir ce qu’il fait s’il te plaît ?
– Ok ok, j’y vais c’est bon."
Kamel ouvre la tente et ne voit .... rien. Le naufragé n’est plus là.
"Il n’est pas dans sa tente ! s’écrie Kamel.
– Comment ça ?
– Il n’est pas là, je ne peux rien te dire de plus.
– Il nous aurait abandonnés ? Le fumier, je pensais qu’il était de confiance ...
– Ça tu peux le dire, il est même parti avec le fusil ...".
Kamel et Salomé se questionnent sur ce qu’est devenu Baptiste quand ils le voient revenir.
"Bonjour, désolé j’étais parti chasser. Tenez."
Il traine au sol un sanglier.
"Kamel tu veux bien te charger de faire du feu ?"
Rassuré par le retour de Baptiste, Kamel allume le feu. Une fois le sanglier cuit et leur délicieux repas fini, ils plient le campement puis repartent à la recherche du laboratoire. Puis, ils s’enfoncent de plus en plus dans la forêt jusqu’à trouver, après trois heures de marche, une porte camouflée par la végétation. La porte semble blindée. Ils tentent de l’ouvrir mais elle est fermée. Ils partent à la recherche d’une autre entrée. Au bout d’une quinzaine de minutes ils trouvent un conduit d’aération qu’ils réussissent à ouvrir grâce au tournevis qu’ils ont dans leur sac de survie.
Ils pénètrent à l’intérieur du conduit. Leur équipement est lourd, il est donc très difficile de se déplacer à l’intérieur. Salomé, futée comme elle est, marque le mur d’une croix rouge pour se souvenir de l’entrée et cache une corde pour remonter. L’équipage l’agrippe pour rejoindre des couloirs éclairés d’une petite lumière tous les deux mètres. Les couloirs du laboratoire n’en finissent pas, jusqu’à trouver un sas qui mène à une immense pièce avec des ingénieurs et des gardes. L’équipe se faufile pour mieux regarder la scène. Deux coups de fusil retentissent. Salomé et Kamel, ahuris, se dirigent prudemment en direction de la détonation. L’ancien naufragé tire et tue deux gardes ; deux membres de l’équipe du laboratoire prennent leurs armes mais très vite ils se font exécuter à leur tour. Salomé, affolée, quitte sa planque et, sans trop savoir ce qu’elle fait, tue un ingénieur à l’aide de son arme à feu. Les alliés de Salomé, eux aussi luttant pour leur survie, chargent et abattent plusieurs gardes.
"La situation est critique, je ne m’attendais pas à ça ! Essayez d’économiser le plus possible vos munitions, elles ne sont pas infinies ! s’exclame Salomé.
– Compris !" rétorquent Kamel et Baptiste.
La pièce est désormais déserte, jonchée de cadavres. L’alarme sonne. Kamel, Baptiste et Salomé accèdent à une nouvelle salle. Cette dernière est remplie d’animaux féroces aux yeux rouge sang. Les aventuriers de l’équipage braquent leurs armes sur les ingénieurs présents dans cette salle.
"Qu’est-ce que vous faites dans cette foutue salle ? Hein ? Répondez ! Quelle expérience menez-vous ?" s’écrie Kamel, fou de rage à la vue de ce spectacle.
Les scientifiques, se sentant menacés, expliquent qu’ils donnent en pâture des hommes vivants aux animaux. Ils désignent du doigt une fosse dans laquelle se trouvent des cadavres ; ils ont tous été déchiquetés sur la partie gauche entre la clavicule et le cou, comme sur les corps de l’équipage décimé dans le bateau. Les gardes du laboratoire se rendent également.
"Maintenant vous allez nous dire pour qui vous bossez, compris ?" demande Salomé aux gardes présents dans la pièce, en les pointant de son fusil.
L’un des gardes désigne une porte où se trouve une plaquette dorée avec l’inscription "Directeur adjoint de M. Adam Thobias, Karl Von Sharkeif". Salomé veut connaître le but d’Adam Thobias.
"L’enfoiré ! Il nous a bien roulés celui-là !" s’écrie Salomé.
En une fraction de seconde, elle force la serrure du bureau du subordonné d’Adam, envoie un énorme coup de pied dans la porte jusqu’à trouver M. Sharkeif sur sa chaise derrière son bureau.
"Qu’est-ce que cela signifie ? demande Karl, horrifié, à Salomé qui le pointe avec son arme.
– Maintenant vous allez me dire ce que vous savez à propos des expériences ici et d’Adam Thobias !"
Karl leur explique tout ce qu’il sait :
"Adam m’a chargé de rendre les animaux de l’île plus dangereux. Je n’en sais pas plus.
– Adam Thobias n’est qu’un vieux fou sanguinaire ! s’écrie Kamel, rejoignant Salomé dans le bureau.
– Un vrai taré, répond Baptiste, le naufragé."
Nos héros font prisonniers Karl et ses hommes et quittent le laboratoire en rebroussant chemin. L’équipage regagne aussitôt le navire.
"Adam nous doit des explications !"
3/ Salomé et Kamel prisonniers des braconniers
Quelques temps après avoir capturé les braconniers, Salomé et Kamel, très stressés, eurent l’idée merveilleuse de fouiller les téléphones de Karl et son équipe. Ils ne trouvèrent de téléphone que sur Karl. Au même moment, ils virent s’afficher le message :« On arrive très équipés. ». Kamel mit une patate à Karl en lui disant « C’est quoi encore encore ça ? ». Karl, en saignant de la bouche, répondit : « Fallait pas nous chercher ! ». Tout à coup, dix navires arrivent, armés jusqu’aux dents, avec kalash, couteaux, gilets pare-balle, talkies walkies… Il y avait même deux hélicoptères. Kamel très apeuré remet quand-même une patate à Karl qui dit : « Hé oui, ça va se finit comme ça aurait dû ! ». Salomé réfléchit à la situation, et d’un coup on put apercevoir ses yeux grossir et ses lèvres sourirent. Elle expliqua son plan à Kamel qui se mit lui aussi à sourire du coin de la bouche. Kamel prit le téléphone de Karl et composa le numéro des braconniers. A l’autre bout du fil, quelqu’un répondit :
« Allo !
– C’est vos chers amis !
– Que voulez-vous ? Vous êtes des hommes morts !
– Eh ben pour l’instant, nous on a vos hommes ! On vous les rend si vous nous donnez 200 litres d’essence et la possibilité de fuir. Du coup, je te relâche un homme tous les 20 km pour être sûr.
– Non, t’es fou !
– Fais ce qu’il te dit ! », crie Karl.
Le braconnier répond « OK. » et raccroche.
Deux minutes plus tard, un braconnier non armé avec le visage très amoché arrive. De couleur de peau noire, il devait mesurer 1,90 m. Il échange l’essence contre l’un des hommes.
Kamel et Salomé démarrent et s’éloignent. Après avoir ajouté le 3è bidon d’essence, ils commencèrent à entendre un bruit étrange venant du moteur. Le moteur cala plusieurs fois de suite. Kamel inspecta le moteur mais rien ne paraissait étrange. La pression commença à monter. Kamel essaya plein de choses mais rien ne marchait. Salomé commença à pleurer. Salomé dit que l’essence était sûrement frelatée. Ils comprenaient que les braconniers les avaient piégés. Ils savaient que les braconniers allaient arriver d’une minute à l’autre. Ils essayèrent de réparer le moteur mais ils ne firent qu’aggraver la situation. Salomé recommença à pleurer. Kamel essaya de la rassurer et par la même occasion de se rassurer. Kamel parvint à activer la radio et prévenir la police. Salomé retrouva enfin le moral et esquissa un sourire mais ce sourire s’estompa à l’arrivée des braconniers.
Salomé et Kamel essayent alors de s’échapper à la nage mais se font rattraper. Kamel se débat pour s’échapper mais Salomé n’essaie même pas : elle sait qu’elle n’y parviendra pas. Les braconniers qui leur ont ligoté les mains et les pieds les endorment avec un sérum. Ils se réveillent quelques heures plus tard.
Les braconniers ne bandent même pas les yeux de leurs prisonniers. Ils escortent Salomé et Kamel à leur base et les emmènent dans une pièce qui contient plein d’armes. Il y avait aussi des animaux sur lesquels on faisait des expériences. Il y avait des organes qui allaient être vendus. Les braconniers ne laissent qu’un seul garde qui les escorte sur la terrasse où ils voient un hélicoptère et plein de voitures très cheres. Ensuite, ils vont au 1er étage. C’était comme un labyrinthe. La base était immense. Il y avait 50 salles, une pour chaque braconnier.
Un jour, tous les braconniers discutaient d’une grande action. Salomé dit à Kamel : « Ils préparent un plan pour capturer les animaux rares. » Kamel lui répondit : « Nous allons profiter de cela pour nous évader de la cellule. ». Le chef de la bande était en train d’expliquer : « Aujourd’hui, nous allons nous séparer en cinq groupes de dix personnes. L’action se déroulera vers la forêt. ».
Tout à coup, une dispute éclata. L’un des gardes poussa un autre. La clé de la cellule tomba à terre. Kamel et Salomé profitèrent du fait que tous les autres braconniers écoutaient le chef pour ouvrir la porte. Ils attendirent le départ des braconniers. Lorsqu’ils ne virent plus personne aux alentours, ils prirent la fuite.
Nouvelle ère
Couplet 1 : lyrique
Kamel et Salomé, tous deux emprisonnés
Ont été enfermés, dans des lieux séparés
Les braconniers partis, un plan est établi
Et à la nuit tombée, alors se sont enfuis.
Echo slam
Kidnappeur et braconnier
Toi cet être sans pitié !
Tu les as emprisonnés
Mais ils se sont échappés
Salomé t’a assommé
Et Kamel t’a ligoté
Kidnappeur et braconnier
Toi cet être sans pitié !
Refrain :
Fuir ce monde de violence, courir pour la liberté
Arrêter ces massacres, laisser les espèces cohabiter !
Détruire la planète, ce n’est pas une bonne idée !
Pour retrouver l’équilibre nous sommes tous mobilisés !
Couplet 2
Salomé et Kamel, ont retrouvé des ailes
Une liberté nouvelle, ils repartent de plus bel
Dans ce site naturel, à Tobias sont fidèles,
Ils prennent leurs jumelles, voient des sources éternelles.
Couplet 3
Vivre dans ce monde, c’est un cadeau en or
Bijoux de la nature, trop de déchets de dehors
Pour sauver tout ceci, y’a plus de temps à perdre.
Couplet 4
Travailler tous ensemble, c’est pas la mer à boire
Alors motive toi et sors de ton armoire
Faire attention, stop,stop à ta consommation
Vivre autrement pour arrêter la pollution.
Couplet 5
Un monde à l’équilibre n’est pas une illusion,
Ce trésor découvert annonce une nouvelle ère
Fini le nucléaire, la déforestation
C’est la culture des plantes qui sauvera notre air.
En route vers l’île mystérieuse
La ville flottante largue les amarres. Il règne une belle ambiance à bord. Salomé fait la connaissance d’Octavio, botaniste mexicain, et d’Olabisi, océanologue congolaise, pendant que Kamel échange avec Stacey, peintre néo-zélandaise, et un biologiste brésilien, Roberto.
Ils passent quelques journées ainsi, à courir partout sur le bateau, à rencontrer tout le monde, à ouvrir grands les yeux devant ce qui apparaît au large : immensités bleues, bouts de terres isolées, dauphins qui sautent, et le soleil qui s’étale le soir sur l’horizon rose ardent. C’est magnifique, et les deux amis ne s’en lassent pas.
Des jours passent. L’incroyable ville flottante avance, attachée aux gigantesques voiles. Voilà à quoi elle ressemble :
Photo en pièce jointe
On peut vivre sur ou sous l’eau. On nage avec les orques. La mer devient leur jardin.
Le Tribord accoste une première fois sur les côtes sénégalaises. Chacun part alors faire ses relevés, et on se retrouve à la nuit tombée pour manger des légumes aux noms rares cuits au feu de bois. On s’endort comme ça, dans l’air frais du soir.
– En fait, c’est un peu le tour du monde de Darwin, mais 160 ans plus tard, dit Roberto.
– Oui, c’est ça, dit Kamel qui ne voit pas du tout de quoi il parle.
Réveil à l’aube, on a encore du chemin – le capitaine reprend les commandes. Il reste plus de deux semaines de navigation jusqu’à la fameuse île. Le Tribord file sur les eaux carbone.
Kamel observe ses nouveaux amis qui s’activent sans cesse. Il faut notamment explorer le fond des océans, dont 40% nous sont encore inconnus ! Mais aussi détailler les nouvelles espèces marines, explorer les terres abordées, guetter dans le ciel les oiseaux migrateurs… Le monde est immense et complexe, pense Kamel, accoudé au bastingage, et je ne le connais pas.
Salomé est à côté de lui, qui regarde en silence le soleil se noyer dans l’océan.
Puis ils vont dormir dans leurs petits lits étroits. Salomé aimerait bien tenir la main de Kamel, mais celui-ci s’endort, comme toujours, en deux secondes.
Ils se réveillent avec le mal de mer, se lèvent tout de suite et se mettent au travail : Salomé au piano, Kamel à son ordinateur pour mixer, et chanter aussi. Tout leur matériel est installé dans leur cabine. Ils veulent trouver la meilleure manière de raconter ce voyage.
Et finalement, un matin, quelque chose se dessine au loin.
Une forme, une île.
Terre ! Terre !
Le bateau accoste, et tous les membres de l’équipage se ruent vers l’île, sidérés par sa beauté.
Salomé et Kamel font la connaissance de l’équipe qui vit toute l’année ici. Patrick et Vivian les emmènent faire un grand tour de l’île.
Et là, au premier virage, les voilà qui surgissent de partout : des tigres, des rhinocéros, des oiseaux si beaux dont ils ignorent le nom, des papillons ; il y a même, au loin, un panda qui caresse son enfant.
– Et puis il y a tout ce que vous ne voyez pas, dit Patrick, les insectes, les plantes, tout le tissu du vivant qu’on a implanté ici, d’une complexité et d’une puissance folle.
– Et ça fonctionne ? demande Kamel. Les espèces arrivent à cohabiter ?
– Oui, dit Vivian. On a fait en sorte qu’elles soient « compatibles », qu’elles se connaissent, qu’elles puissent vivre ensemble.
– C’est incroyable, dit Salomé. L’arche de Noé du 21e siècle.
Le soir, toute l’expédition se réunit. Il y a eu des disputes ces derniers jours, dans l’équipe : on n’est pas d’accord sur les directions à prendre. Olabisi, notamment, est en colère :
– C’est artificiel, cette île. C’est pas comme ça qu’on va sauver le monde, en le préservant. Il faut le réinventer, pas le sauvegarder comme sur un disque dur.
– Et puis il y a un problème, dit Caroline : les animaux meurent, ici aussi. Ils ne retrouvent pas leur milieu idéal.
– Ce que vous oubliez, dit Patrick, c’est que ce lieu n’est que provisoire. On se rassemble ici, on sauve, on évite que le tigre du Bengale ou le rhinocéros de Java disparaissent complètement, puis on les laisse se reproduire et repeupler le monde.
– C’est pareil : il faut changer notre manière d’être, sinon on ne changera pas. Ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver, dit Olabisi.
– Il y a quand même eu des choses intéressantes. Il y a notamment eu des hybridations nouvelles, quelque part sur l’île, entre certaines espèces. C’est peut-être une voie à suivre.
– On avait dit des alliances entre les espèces, dit Roberto, pas des mélanges.
La conversation court ainsi quand on entend, tout à coup, un grand bruit.
Salomé se retourne vers la porte. Elle passe la tête. Elle n’arrive pas à croire ce qu’elle voit.
2/ Le laboratoire
Elle aperçoit un bras ensanglanté, détaché de son propriétaire juste devant la porte de la salle principale du navire. Elle ouvre la porte, et découvre plusieurs membres de l’équipage allongés dans un bain de sang. Ils étaient restés sur le bateau pour décharger des marchandises. Horrifiée, elle pousse un hurlement paniqué et strident. Des marins encore à peine vivants essayent de lui parler mais sont malheureusement beaucoup trop faibles pour s’exprimer. Salomé ne comprend pas, mais après un certain temps de réflexion elle réalise qu’un assassinat a été commis. Les craquements du parquet de bois du bateau donnent des frissons. La plupart des corps sont sans vie, la quantité de sang qui s’en échappe est si abondante qu’on peut en remplir des dizaines de carafes en argent. Salomé est effrayée devant ce carnage. Elle ne reste pas plus longtemps sur le bateau avant d’aller avertir l’équipage, du moins ce qu’il en reste ... Elle est comme affolée d’horreur.
A son retour, accompagnée des membres de l’équipage, elle revoit tout ce monde inanimé allongé sur le sol. Avant de débarrasser les corps, elle décide de chercher des indices sur la cause de leur mort. Elle observe que les marins ont tous été mordus à un endroit précis à plusieurs reprises. C’est la partie gauche entre la clavicule et le cou. Ils ont tous cette trace ; ils sont sans doute morts subitement. Salomé est dévastée et à la fois horrifiée, elle pense également que l’équipage n’est pas le bienvenu sur cette mystérieuse île. A sa première pensée, Salomé imagine que ces meurtres doivent être l’œuvre du fameux tueur en série "John L’écarlate" mais elle n’a aucune preuve pour affirmer cela. Elle commence son enquête sur tout l’équipage restant, elle interroge chaque membre. Elle se souvient de ses études de médecine qu’elle a arrêtées au bout de la troisième année. En observant de plus près elle remarque que les morsures sont particulièrement profondes. Elles s’enfoncent à plusieurs centimètres dans la chair glaciale. Un loup ou un chien aurait laissé des traces de cette forme, mais elles sont beaucoup trop imposantes pour que ce soit un animal de ce type.
"Cela pourrait être un crocodile ? suppose Salomé.
– Non impossible, il aurait entraîné ses victimes dans la mer comme il le fait habituellement, objecte Marius, un infirmier.
– Cette fois, il n’a peut-être pas eu le temps."
Une fois tous les corps débarrassés, le sang nettoyé et l’odeur de la charogne évacuée, Salomé, préoccupée, donne un code d’urgence à l’équipage restant au cas où il y aurait un nouveau problème comme celui qui vient de se produire. Elle retourne vers l’endroit où elle avait quitté Kamel, mais il a disparu. Elle le cherche en boucle et en boucle dans les alentours, en vain. Il est sûrement dans les alentours, se dit-elle. Ou bien ... le crocodile l’a emporté ! La panique commence à monter chez Salomé. L’énorme quantité de sang qu’elle vient de voir, cumulée à la disparition de Kamel, la fait tomber dans les pommes ; Marius, qui l’accompagne, se retrouve tout seul. Un silence de mort hante la forêt. Un début sur l’île bien lugubre ...
***
Kamel contourne le bateau pour aller chercher la nourriture pour les marins. Mais quand il arrive au niveau de la proue du navire, il découvre plusieurs taches de sang. Les taches forment un chemin avec des empreintes vers la forêt. Kamel est curieux donc il s’avance, et découvre un boyau d’une tortue arraché de son ventre, du sang gisant du corps de la tortue à côté. Un peu plus loin, il a la désagréable surprise de trouver un cadavre de singe, allongé dans une mare de sang noirâtre avec des coups de dents dans la cuisse. Il veut retourner prévenir les autres mais pourtant ses jambes l’emmènent plus loin encore dans la forêt. Après quelques minutes de marche, il tombe nez à nez avec un gorille effondré devant un arbre, du sang dégoulinant des narines, sa cervelle gisant par terre ; il a succombé à ses blessures. C’est un animal bien plus fort qui doit l’avoir tué. Kamel, décidément intrigué et bouleversé, décide de retourner vers ses amis pour organiser une expédition afin de découvrir les autres animaux morts dans l’ile. En rentrant, il tombe également sur une gazelle morte, le pelage souillé de vomissures et de sang. Terrifié, il court vers ses compagnons sans se soucier de sa jambe meurtrie par les herbes hautes qui fouettent sa peau écorchée.
Quand il arrive au camp, il raconte ce qu’il vient de découvrir à ses coéquipiers. Ils le comprennent tout de suite en voyant ses jambes maculées de sang. Son visage trahit sa fatigue. Ils décident de se rassembler dans un endroit sur l’île pour voir ce qu’ils vont faire pour survivre avec tous ces cadavres d’animaux. Kamel se demande où se trouve Salomé ; elle est toujours d’une aide précieuse dans les situations angoissantes. C’est alors qu’ils entendent un bruit fort et bref. Ils lèvent leurs têtes et se regardent tous en même temps, se précipitent dans la direction d’où vient le bruit, mais personne n’est là. Aucune trace d’humain mais des traces d’animal laissent apparaître un certain doute … Dans le camp, règne une atmosphère pesante.
***
Salomé revient apportant de terribles nouvelles. Les membres de l’expédition ne sont plus bien nombreux à cause des meurtres sur le navire. Mais ils décident quand même de monter une expédition pour aller chercher tous les cadavres d’animaux et les brûler car l’île commence sérieusement à sentir une odeur putride. Les survivants des meurtres se divisent en quatre groupes : groupe Alpha, Bravo, Charlie et Delta. Ils partent respectivement aux quatre points cardinaux. Le groupe Bravo découvre au sud de l’ile un hippopotame mort, éventré. Le groupe Delta, à l’est, découvre pendant ce temps un faon décapité d’un coup de crocs. Quant au groupe Charlie, à l’ouest, il n’a rien découvert. Ils sonnent dans une trompe pour demander un point de rendez-vous pour parler de la situation. Les groupes se rassemblent sur la plage afin de se raconter ce qu’ils ont vu. Mais le groupe Alpha n’est pas encore revenu. Les autres commencent à s’inquiéter et partent vers le nord. On entend des pleurs, des cris. Ils s’avancent pendant quelques minutes et là ils découvrent le groupe Alpha ; tous ses membres sont morts, soit éventrés, soit décapités. C’est une véritable hécatombe.
Les survivants, terrorisés, brûlent les corps de leurs amis et retournent vers la plage. Pour dormir, ils sont équipés de fusils ou de couteaux pour se protéger en cas d’attaque des animaux. Il est dur pour eux de trouver le sommeil après cette journée tragique. Un animal a attaqué le groupe Alpha, ses membres sont tous morts, maintenant, les autres doivent aller au bout de leurs recherches. C’est tellement incompréhensible que le lendemain, après avoir dormi, ils décident de continuer leur exploration de l’île dans l’espoir de trouver l’origine de toutes ces morts et de venger leurs défunts camarades. Au bout de deux heures de marche, et après n’avoir trouvé que des cadavres d’animaux déchiquetés, ils décident de faire demi-tour. En retournant au camp, ils constatent qu’un épais brouillard s’est levé sur l’île. Le lendemain, une fois le brouillard dissipé, Salomé et Kamel décident de partir marcher, afin de trouver des indices. Après peu de temps, ils se perdent dans la forêt.
"Salomé ! dit Kamel, lassé. J’ai l’impression qu’on est déjà passé par là !
– Mais non ! le rassure Salomé.
– On tourne en rond là, crois-moi ..." murmure son ami.
Kamel se retourne soudainement :
"Salomé ? C’est quoi ce bruit ? Comme si quelqu’un était en train de —
– Moi, je n’ai rien entendu, le coupe Salomé.
– Mais si on dirait que quelqu’un marche ! Et j’entends un bruit derrière nous !
Les deux jeunes se retournent, terrifiés mais il n’y a personne. Ils continuent alors de marcher, un peu inquiets.
"AAAAAAAARGH !" hurlent tout à coup Salomé et Kamel.
Un homme vient de surgir de derrière un arbre. Il est terrifiant : vêtu d’habits troués, usés et sales. Il n’a pas de chaussures et est couvert de boue et probablement de vase d’après l’odeur repoussante que sentent les jeunes amis. Les deux aventuriers en déduisent que son hygiène de vie n’a pas été des meilleures. Ses cheveux gris sont longs et son visage hâlé par le soleil, lui donne l’air fatigué. Il a dans la soixantaine, se disent Salomé et Kamel. En plus de ça, ses yeux bleus montrent une profonde tristesse.
Kamel chuchote à l’oreille de Salomé : "Mais qui est cet homme ? On devrait partir !
– Non attends", le retient Salomé.
Intriguée et courageuse, Salomé entame une conversation avec lui :
"Euh … Bonjour, qui êtes-vous ?
– Je vous retourne la question ! s’écrie l’homme d’une voix rauque. Vous travaillez pour ce foutu laboratoire, c’est ça ?
– Excusez-moi mais je ne comprends pas, répond Kamel.
– Moi c’est Salomé, dit la jeune femme calmement. Nous sommes des aventuriers. Appelés par Adam Thobias, notre but est de sauver des animaux dont la race est presque éteinte et ...".
Elle s’arrête net car elle est interrompue par l’étranger qui pâlit.
"ADAM THOBIAS ?
– Oui, Adam Thobias c’est ça, répond Kamel, énervé par l’attitude de l’homme.
– C’est ce que je pensais ! dit l’homme, tremblant de peur et haineux. Vous travaillez pour lui ! C’est ça n’est-ce pas ? Partez d’ici ! Vite ! Dégagez !
– Je ne comprends toujours pas ! Qui êtes-vous ? Comment osez-vous nous parler comme ça ? Nous sommes là pour sauver des animaux ! rétorque Kamel, vraiment exaspéré.
– Je m’appelle Baptiste. Voilà tout ce que vous avez besoin de savoir.
– Je veux bien accorder une chance à tout le monde, mais on ne va pas vous laisser partir sans avoir appris quoi que ce soit. Nous vous avons fait part des raisons de notre venue, maintenant c’est à vous de nous expliquer, intervient Salomé.
– Je ne veux rien entendre ! hurle Baptiste. Rien !"
Kamel et Salomé rattrapent l’homme, qui essaie de s’enfuir :
"He oh ! Vous ne partirez pas tant que vous ne nous aurez pas tout dit, commence Kamel en retenant Baptiste. MAINTENANT !"
Baptiste, d’un air furieux, dit :
"Vous allez le regretter ! Vous qui avez l’air de voir la vie en rose ! Vous pensez être des sauveurs peut-être ! Des aventuriers ! Vous croyez vraiment que la vie est un long fleuve tranquille ? Votre "héros"... Adam Thobias ... C’est un traître !"
Baptiste entreprend alors de leur raconter son histoire bouleversante. Des larmes coulent sur ses joues abimées par son périple.
"Je viens d’un petit village près de Marseille. J’avais l’habitude de faire des concours d’éloquence sur l’écologie, je trouvais des arguments. Adam Thobias m’a lui aussi contacté pour me proposer ce voyage. Il a essayé de me vendre cette aventure avec de l’argent, la somme était considérablement élevée, près de 50 000€. Je ne pus la refuser. J’avais commencé à faire mes valises. Je montai sur le bateau, sûrement comme vous l’aviez fait, et je me posais encore une question : "Pourquoi cette aventure ?". Quand je posais la question, les gens me regardaient comme si j’étais un étranger. Tous ces gens méchants et aigris me faisaient douter de la fiabilité de cette expérience. Arrivés sur l’île, des animaux commencèrent à tuer des membres de notre équipage.
– Il nous est arrivé la même chose ! s’exclament Kamel et Salomé en chœur.
– Leur espèce nous était inconnue, reprit Baptiste. Leurs yeux étaient couleur sang. Plus ils tuaient, plus ils devenaient puissants. Les trois quarts de l’équipage fut décimé. Je décidai de m’enfuir du campement pour ne pas me faire tuer comme tous les autres. Je croyais alors qu’il ne me restait plus que quelques heures à vivre dans notre monde. Je ne savais pas me débrouiller seul dans la forêt ; à présent j’étais livré à moi-même. Il ne me restait plus qu’une solution : me construire un abri pour tenter de survivre, et apprendre à pêcher, chasser, sans outils ni armes à feu."
Kamel et Salomé se regardent et comprennent qu’ils se sont fourrés dans un sacré pétrin. Baptiste reprend :
"Un matin en allant chasser, je tombai sur une trappe qui menait sous terre. Cela me sembla plus qu’étrange. J’essayai de l’ouvrir mais elle était comme enfoncée dans le sol. J’allai chercher un bâton, mais rien n’y faisait. Par dépit je rentrai chez moi. Cette idée me tracassait, je voulais savoir ce qui pouvait se passer sous nos pieds. J’y réfléchis toute la nuit. Le lendemain, après la pluie de la veille, je décidai d’y retourner. J’essayais en vain mais la trappe ne bougeait pas. Épuisé par les efforts physiques que j’avais faits, je pris une pause et m’assis sur un rocher. Un bruit se fit entendre et la plaque céda. A ce moment, je ne pouvais même plus sortir un mot, j’étais dans l’incompréhension la plus totale. Pris de panique, je fis un pas en arrière et tombai nez à nez avec un alligator. Sans réfléchir je pris mes jambes à mon cou et rentrai dans le souterrain désormais à découvert. Le couloir était sombre, étroit, et il avait une odeur de poisson desséché. Je m’aventurai dans l’obscurité en suivant les lumières blanches qui se trouvaient au sol. Après plusieurs minutes de marche, une lueur bleue apparut au loin ; elle me semblait bien à cinq minutes de marche. Enfin arrivé, j’entrai dans une grande salle avec des animaux sous couveuses."
Kamel et Salomé se regardent avec des yeux interloqués ; ils éprouvent un sentiment de peur et se demandent ce que Baptiste peut bien encore leur raconter d’effrayant.
"Par précaution, j’empruntai une blouse de travail au nom de Johnny Maklarenne, je l’enfilai et voyant des lunettes de protection à côté je les mis également. Mes soupçons se confirmèrent : ce lieu était habité. Entendant une discussion au loin, je me cachai derrière un bureau et vis un ordinateur déverrouillé. J’ouvris un onglet. Les fichiers étaient enregistrés sous des noms de molécules ou d’atomes mais aussi de protocoles chimiques. Il y avait des radiographies de cœurs d’animaux, des analyses de sang et des enregistrements cardiologiques. Je quittai la page en faisant bien attention à ne pas laisser de traces. Je n’eus pas le temps d’ouvrir un autre logiciel car tout à coup, un bruit se fit entendre. La poignée de la salle s’abaissa. Je me fis encore plus petit et discret. Je reconnus la voix d’Adam Thobias et celle d’un autre homme. Ils s’approchaient de plus en plus de là où j’étais caché et je pus confirmer leur identité car il y avait écrit sur leurs blouses en majuscules et lisiblement : "ADAM THOBIAS, DIRECTEUR DU LABORATOIRE D’INTOEA" et "HENRI COVIN, CHERCHEUR". Rien d’intéressant ne sortit de la conversation jusqu’au moment où ils commencèrent à parler d’animaux. Ils en parlaient comme de dieux sur Terre. Tout à coup, Adam parla d’extinction humaine", continua le rescapé.
Kamel et Salomé, sous le choc des révélations du naufragé se rendent compte d’à quel point ils se sont faits manipuler par ce mystérieux Adam Thobias. Ils comprennent que son plan est d’exterminer toute l’espèce humaine au profit des animaux. Il les a donc appelés pour cette mission censée être secrète pour qu’ils l’aident, à leur insu, à tuer les humains. Ce laboratoire comme l’a expliqué Baptiste, n’a pour but que de faire des expériences sur les animaux afin qu’ils soient dangereusement sous l’emprise d’Adam. C’est donc un véritable endroit de torture. Les jeunes n’ont en tête que de trouver des réponses à leurs questions sur le laboratoire.
"Alors Baptiste, veux-tu nous aider à rassembler des preuves pour pouvoir révéler les intentions d’Adam Thobias ? demande soudainement Kamel.
– Bien-sûr, je vais vous aider. Dites-moi ce que je peux faire, demande Baptiste.
– On peut d’abord partir ensemble explorer le laboratoire à la recherche de preuves et il faudrait même partir maintenant car comme tu nous l’as dit, il y a de la route à faire pour arriver dans l’antre des recherches d’Adam Thobias", disent Kamel et Salomé, prêts pour une nouvelle aventure.
***
Adam Thobias est assis à son bureau ; il entend quelqu’un toquer à la porte. Un homme brun âgé d’une quarantaine d’années fait son entrée : Charles Dickers.
"Entrez" dit Adam Thobias.
Charles entre.
"Vous m’avez appelé, monsieur ?
– Oui, répond le concerné, je veux que vous finissiez la transformation des animaux que nous avons capturés au Brésil. Il s’agit de rendre les animaux plus féroces, plus puissants, plus rapides en leur injectant un sérum assez spécial.
– Oui je le ferai, d’ailleurs j’ai réussi à pirater les téléphones de Kamel et Salomé, répond Charles assez fier de lui.
– Très bien. Comme ça on pourra les suivre à la trace.
– Oui, j’ai d’ailleurs remarqué qu’ils avaient des activités étranges, j’ai peur qu’ils ne se doutent qu’ils sont dans un piège ... Tenez, regardez le GPS !"
Adam Thobias, dans un élan de colère crie :
"Pourquoi vont-t-ils dans cette direction ? Ce n’était pas la mission demandée, ils s’approchent de plus en plus de notre laboratoire ! Ils risquent de trouver la trappe !"
Adam, fou de rage, renverse la table. Charles prend peur et s’apprête à quitter le bureau. Mais Adam lui demande de rester et de trouver une solution pour les empêcher d’accéder au laboratoire. Charles dit d’une petite voix :
"Je veux bien monsieur mais je ne sais pas ce que vous voulez faire ni pourquoi. Si vous voulez que je vous aide alors expliquez-moi."
Alors Adam prend une grande inspiration et commence son récit.
"Les humains sont des êtres cruels et répugnants. Il faut les faire sauter un par un, ils ne méritent pas de vivre. Plus jeune, j’ai été harcelé et cela jusqu’au lycée. Tous les soirs je rentrais la boule au ventre pour le lendemain. J’avais comme projet de changer l’humanité, afin de me venger de toutes ces mauvaises années. Seuls les animaux semblaient me comprendre, eux, ils ne me jugeaient pas. Puis un jour mes parents m’ont annoncé qu’ils allaient quitter la campagne pour s’installer en ville. Je ne pouvais plus garder tous mes animaux alors, je suis parti. Mes chers parents ont été les premiers à subir les conséquences de mon enfance gâchée ...".
Adam se tait et fixe Charles dans les yeux. Celui-ci lui trouve un air sadique ; il est parcouru de frissons. Charles dit d’une voix à peine audible :
"Alors vous voulez éradiquer les humains ? Et vous ne m’avez rien dit ? Vous m’avez embauché pour achever tous les humains en les envoyant un par un se faire tuer ! C’est ce qu’il va se passer pour Kamel et Salomé ?
– Je vois que vous n’êtes pas aussi idiot que je le pensais. Les humains font des ravages sur cette planète. Il est temps que ça s’arrête ! lance Adam Thobias.
– Je ... et vous heu ... vous êtes un humain ! bégaye Charles.
– Oui mais moi, je prends soin des animaux ! Je suis différent des autres Hommes !
– Cela signifie donc que je devrai mourir ... Vous allez me tuer comme vous avez tué vos parents, et toutes les personnes que vous envoyez directement se faire assassiner !" dit Charles en s’enfuyant, terrifié.
Il travaillait pour un fou depuis le début !
***
Une fois leur discussion terminée les aventuriers partent à la recherche du laboratoire secret.
"Allez en route, nous devons trouver ce laboratoire avant la tombée de la nuit ! s’exclame Kamel.
– Oui mais ne penses-tu pas qu’il faudrait d’abord se préparer ? On ne peut pas partir comme ça, sans équipement, sans rien. La forêt est remplie d’animaux plus dangereux les uns que les autres, rétorque Salomé.
– Oui tu as raison, vu l’équipage qui s’est fait décimer il y a quelques jours ce serait imprudent de partir sans rien, nous pourrions nous faire agresser à tout moment. Vous trouverez de l’équipement dans le bateau. Je me charge de prendre à manger et à boire, toi Salomé de quoi dormir, de quoi faire du feu, etc. Et toi le nouveau, de quoi nous défendre.
– Bien !" répond la nouvelle équipe.
Dix minutes plus tard le groupe se retrouve au pied du bateau comme convenu.
"Parfait, avant de partir vous allez tous me faire un debrief’ de ce que vous avez pris. Moi, j’ai emporté six barres énergisantes, trois bouteilles d’eau et quelques fruits. A toi Salomé.
– Trois sacs de couchage, une tente, un allume feu et un marteau pour installer la tente.
– Bien, maintenant à toi Baptiste.
– Comme vous me l’avez demandé chef, j’ai trouvé des fusils, un couteau et un tournevis … Je me suis dit que ça pourrait servir.
– Parfait, c’est parti ! Comme je vous l’ai déjà dit, tâchons de trouver ce mystérieux labo avant la tombée de la nuit !
– Oui, allons-y !" s’exclament en chœur Salomé et Baptiste.
Les aventuriers partent à la recherche du laboratoire comme convenu précédemment.
"C’est presque la nuit, le soleil commence déjà à se coucher, on devrait trouver un coin et s’y installer. Demain, nous reprendrons notre expédition au lever du soleil, vous ne pensez pas ? demande Salomé à l’équipage.
– Oui tu as raison, faisons comme ça" rétorque Kamel.
Après quelques minutes à la recherche de leur campement les trois aventuriers réussissent à trouver un endroit où se reposer.
"On installe les tentes et on dort au plus vite ! s’écrie Salomé.
– Ça marche !"
Le campement est prêt. Kamel, Salomé et le naufragé trouvent le sommeil rapidement. Ils se réveillent dans un froid glacial.
"Allez ! Debout ! On a une grande journée qui nous attend ! s’exclame haut et fort Salomé.
– Oui oui c’est bon, on arrive !"
Kamel et Salomé sont déjà sortis de leur tente depuis plusieurs minutes mais le naufragé semble encore endormi.
"Kamel, tu veux pas aller voir ce qu’il fait s’il te plaît ?
– Ok ok, j’y vais c’est bon."
Kamel ouvre la tente et ne voit .... rien. Le naufragé n’est plus là.
"Il n’est pas dans sa tente ! s’écrie Kamel.
– Comment ça ?
– Il n’est pas là, je ne peux rien te dire de plus.
– Il nous aurait abandonnés ? Le fumier, je pensais qu’il était de confiance ...
– Ça tu peux le dire, il est même parti avec le fusil ...".
Kamel et Salomé se questionnent sur ce qu’est devenu Baptiste quand ils le voient revenir.
"Bonjour, désolé j’étais parti chasser. Tenez."
Il traine au sol un sanglier.
"Kamel tu veux bien te charger de faire du feu ?"
Rassuré par le retour de Baptiste, Kamel allume le feu. Une fois le sanglier cuit et leur délicieux repas fini, ils plient le campement puis repartent à la recherche du laboratoire. Puis, ils s’enfoncent de plus en plus dans la forêt jusqu’à trouver, après trois heures de marche, une porte camouflée par la végétation. La porte semble blindée. Ils tentent de l’ouvrir mais elle est fermée. Ils partent à la recherche d’une autre entrée. Au bout d’une quinzaine de minutes ils trouvent un conduit d’aération qu’ils réussissent à ouvrir grâce au tournevis qu’ils ont dans leur sac de survie.
Ils pénètrent à l’intérieur du conduit. Leur équipement est lourd, il est donc très difficile de se déplacer à l’intérieur. Salomé, futée comme elle est, marque le mur d’une croix rouge pour se souvenir de l’entrée et cache une corde pour remonter. L’équipage l’agrippe pour rejoindre des couloirs éclairés d’une petite lumière tous les deux mètres. Les couloirs du laboratoire n’en finissent pas, jusqu’à trouver un sas qui mène à une immense pièce avec des ingénieurs et des gardes. L’équipe se faufile pour mieux regarder la scène. Deux coups de fusil retentissent. Salomé et Kamel, ahuris, se dirigent prudemment en direction de la détonation. L’ancien naufragé tire et tue deux gardes ; deux membres de l’équipe du laboratoire prennent leurs armes mais très vite ils se font exécuter à leur tour. Salomé, affolée, quitte sa planque et, sans trop savoir ce qu’elle fait, tue un ingénieur à l’aide de son arme à feu. Les alliés de Salomé, eux aussi luttant pour leur survie, chargent et abattent plusieurs gardes.
"La situation est critique, je ne m’attendais pas à ça ! Essayez d’économiser le plus possible vos munitions, elles ne sont pas infinies ! s’exclame Salomé.
– Compris !" rétorquent Kamel et Baptiste.
La pièce est désormais déserte, jonchée de cadavres. L’alarme sonne. Kamel, Baptiste et Salomé accèdent à une nouvelle salle. Cette dernière est remplie d’animaux féroces aux yeux rouge sang. Les aventuriers de l’équipage braquent leurs armes sur les ingénieurs présents dans cette salle.
"Qu’est-ce que vous faites dans cette foutue salle ? Hein ? Répondez ! Quelle expérience menez-vous ?" s’écrie Kamel, fou de rage à la vue de ce spectacle.
Les scientifiques, se sentant menacés, expliquent qu’ils donnent en pâture des hommes vivants aux animaux. Ils désignent du doigt une fosse dans laquelle se trouvent des cadavres ; ils ont tous été déchiquetés sur la partie gauche entre la clavicule et le cou, comme sur les corps de l’équipage décimé dans le bateau. Les gardes du laboratoire se rendent également.
"Maintenant vous allez nous dire pour qui vous bossez, compris ?" demande Salomé aux gardes présents dans la pièce, en les pointant de son fusil.
L’un des gardes désigne une porte où se trouve une plaquette dorée avec l’inscription "Directeur adjoint de M. Adam Thobias, Karl Von Sharkeif". Salomé veut connaître le but d’Adam Thobias.
"L’enfoiré ! Il nous a bien roulés celui-là !" s’écrie Salomé.
En une fraction de seconde, elle force la serrure du bureau du subordonné d’Adam, envoie un énorme coup de pied dans la porte jusqu’à trouver M. Sharkeif sur sa chaise derrière son bureau.
"Qu’est-ce que cela signifie ? demande Karl, horrifié, à Salomé qui le pointe avec son arme.
– Maintenant vous allez me dire ce que vous savez à propos des expériences ici et d’Adam Thobias !"
Karl leur explique tout ce qu’il sait :
"Adam m’a chargé de rendre les animaux de l’île plus dangereux. Je n’en sais pas plus.
– Adam Thobias n’est qu’un vieux fou sanguinaire ! s’écrie Kamel, rejoignant Salomé dans le bureau.
– Un vrai taré, répond Baptiste, le naufragé."
Nos héros font prisonniers Karl et ses hommes et quittent le laboratoire en rebroussant chemin. L’équipage regagne aussitôt le navire.
"Adam nous doit des explications !"
3/ Salomé et Kamel prisonniers des braconniers
Quelques temps après avoir capturé les braconniers, Salomé et Kamel, très stressés, eurent l’idée merveilleuse de fouiller les téléphones de Karl et son équipe. Ils ne trouvèrent de téléphone que sur Karl. Au même moment, ils virent s’afficher le message :« On arrive très équipés. ». Kamel mit une patate à Karl en lui disant « C’est quoi encore encore ça ? ». Karl, en saignant de la bouche, répondit : « Fallait pas nous chercher ! ». Tout à coup, dix navires arrivent, armés jusqu’aux dents, avec kalash, couteaux, gilets pare-balle, talkies walkies… Il y avait même deux hélicoptères. Kamel très apeuré remet quand-même une patate à Karl qui dit : « Hé oui, ça va se finit comme ça aurait dû ! ». Salomé réfléchit à la situation, et d’un coup on put apercevoir ses yeux grossir et ses lèvres sourirent. Elle expliqua son plan à Kamel qui se mit lui aussi à sourire du coin de la bouche. Kamel prit le téléphone de Karl et composa le numéro des braconniers. A l’autre bout du fil, quelqu’un répondit :
« Allo !
– C’est vos chers amis !
– Que voulez-vous ? Vous êtes des hommes morts !
– Eh ben pour l’instant, nous on a vos hommes ! On vous les rend si vous nous donnez 200 litres d’essence et la possibilité de fuir. Du coup, je te relâche un homme tous les 20 km pour être sûr.
– Non, t’es fou !
– Fais ce qu’il te dit ! », crie Karl.
Le braconnier répond « OK. » et raccroche.
Deux minutes plus tard, un braconnier non armé avec le visage très amoché arrive. De couleur de peau noire, il devait mesurer 1,90 m. Il échange l’essence contre l’un des hommes.
Kamel et Salomé démarrent et s’éloignent. Après avoir ajouté le 3è bidon d’essence, ils commencèrent à entendre un bruit étrange venant du moteur. Le moteur cala plusieurs fois de suite. Kamel inspecta le moteur mais rien ne paraissait étrange. La pression commença à monter. Kamel essaya plein de choses mais rien ne marchait. Salomé commença à pleurer. Salomé dit que l’essence était sûrement frelatée. Ils comprenaient que les braconniers les avaient piégés. Ils savaient que les braconniers allaient arriver d’une minute à l’autre. Ils essayèrent de réparer le moteur mais ils ne firent qu’aggraver la situation. Salomé recommença à pleurer. Kamel essaya de la rassurer et par la même occasion de se rassurer. Kamel parvint à activer la radio et prévenir la police. Salomé retrouva enfin le moral et esquissa un sourire mais ce sourire s’estompa à l’arrivée des braconniers.
Salomé et Kamel essayent alors de s’échapper à la nage mais se font rattraper. Kamel se débat pour s’échapper mais Salomé n’essaie même pas : elle sait qu’elle n’y parviendra pas. Les braconniers qui leur ont ligoté les mains et les pieds les endorment avec un sérum. Ils se réveillent quelques heures plus tard.
Les braconniers ne bandent même pas les yeux de leurs prisonniers. Ils escortent Salomé et Kamel à leur base et les emmènent dans une pièce qui contient plein d’armes. Il y avait aussi des animaux sur lesquels on faisait des expériences. Il y avait des organes qui allaient être vendus. Les braconniers ne laissent qu’un seul garde qui les escorte sur la terrasse où ils voient un hélicoptère et plein de voitures très cheres. Ensuite, ils vont au 1er étage. C’était comme un labyrinthe. La base était immense. Il y avait 50 salles, une pour chaque braconnier.
Un jour, tous les braconniers discutaient d’une grande action. Salomé dit à Kamel : « Ils préparent un plan pour capturer les animaux rares. » Kamel lui répondit : « Nous allons profiter de cela pour nous évader de la cellule. ». Le chef de la bande était en train d’expliquer : « Aujourd’hui, nous allons nous séparer en cinq groupes de dix personnes. L’action se déroulera vers la forêt. ».
Tout à coup, une dispute éclata. L’un des gardes poussa un autre. La clé de la cellule tomba à terre. Kamel et Salomé profitèrent du fait que tous les autres braconniers écoutaient le chef pour ouvrir la porte. Ils attendirent le départ des braconniers. Lorsqu’ils ne virent plus personne aux alentours, ils prirent la fuite.
Nouvelle ère
Couplet 1 : lyrique
Kamel et Salomé, tous deux emprisonnés
Ont été enfermés, dans des lieux séparés
Les braconniers partis, un plan est établi
Et à la nuit tombée, alors se sont enfuis.
Echo slam
Kidnappeur et braconnier
Toi cet être sans pitié !
Tu les as emprisonnés
Mais ils se sont échappés
Salomé t’a assommé
Et Kamel t’a ligoté
Kidnappeur et braconnier
Toi cet être sans pitié !
Refrain :
Fuir ce monde de violence, courir pour la liberté
Arrêter ces massacres, laisser les espèces cohabiter !
Détruire la planète, ce n’est pas une bonne idée !
Pour retrouver l’équilibre nous sommes tous mobilisés !
Couplet 2
Salomé et Kamel, ont retrouvé des ailes
Une liberté nouvelle, ils repartent de plus bel
Dans ce site naturel, à Tobias sont fidèles,
Ils prennent leurs jumelles, voient des sources éternelles.
Couplet 3
Vivre dans ce monde, c’est un cadeau en or
Bijoux de la nature, trop de déchets de dehors
Pour sauver tout ceci, y’a plus de temps à perdre.
Couplet 4
Travailler tous ensemble, c’est pas la mer à boire
Alors motive toi et sors de ton armoire
Faire attention, stop,stop à ta consommation
Vivre autrement pour arrêter la pollution.
Couplet 5
Un monde à l’équilibre n’est pas une illusion,
Ce trésor découvert annonce une nouvelle ère
Fini le nucléaire, la déforestation
C’est la culture des plantes qui sauvera notre air.