Prologue
La décision de quitter la ville pour s’installer à la campagne murissait depuis plusieurs années dans l’esprit de Monsieur et Madame Morin-Diallo. Les problèmes d’asthme de Sarah, la petite dernière, et les plaintes incessantes des voisins lorsque les jumeaux Lucas et Salomon jouaient dans la cour de leur résidence du centre-ville de Lyon avaient fini par les convaincre de faire le grand saut. Alors, un matin d’août, les cinq Lyonnais accompagnés de leur chien et de leur chat s’étaient installés dans un coin reculé d’Ardèche au bord de la rivière la Bourges, dans une jolie maison de pierre abandonnée depuis seulement six mois. La santé déclinante du couple de retraités qui y avait vécu les avait poussés à rejoindre la vallée non loin d’un centre hospitalier et des services qu’il proposait aux personnes âgées. Les parents Morin-Diallo, Laurence et Driss, tout sourires, se réjouissaient. Enfin ils réalisaient leur rêve, offraient à leurs enfants de sept et douze ans un cadre de vie proche de la vie sauvage, où l’air était peu pollué et qui permettrait à leur progéniture d’évoluer au grand air, dans un milieu sain au plus près de la nature. Dès les premiers jours, la respiration de Sarah se fit plus fluide, aucun accès de toux à déplorer, son teint s’était éclairci, elle était radieuse, son père et sa mère s’en félicitait. Quant aux garçons, ils n’en revenaient pas de disposer d’un terrain de jeu qui leur semblait illimité. Ils couraient dans les bois, dévalaient les pentes à s’en couper le souffle, sautaient dans les cascades, s’aspergeaient d’eau dans la rivière, hurlant et riant sans déranger personne, un vrai bonheur.
Or, ce dont aucun d’entre eux ne se doutait, c’était que le vide de la maison qu’ils venaient d’investir n’était qu’apparent. En effet, cachés dans les nombreux recoins des deux étages que les Morin-Diallo occupaient, ainsi que dans le grenier, dans la cave, au beau milieu de ce qui avait été un potager, sur la rivière et partout sur ses rives, fourmillait un grand nombre d’espèces de la faune et de la flore locale. Des bactéries invisibles à l’œil nu, des insectes plus ou moins faciles à vivre, des reptiles surtout de petites tailles, des mammifères petits et grands, jusqu’aux oiseaux qui volaient librement au-dessus de la nouvelle demeure de Laurence et de Driss. Sans le savoir, les cinq bipèdes citadins et leurs deux animaux de compagnie bouleversaient tout un écosystème qui avait appris à exister sans devoir composer avec des humains.
Laurence entreprit d’abord de s’occuper du jardin qu’elle voulait rendre joli. Elle s’arma d’une énorme paire de ciseaux en métal et d’autres ustensiles et commença par se charger des mauvaises herbes : elle défrichait, éliminait toutes les plantes qui lui semblaient laides ou inutiles, une hécatombe. Dans la remise, Driss fut ravi de trouver une tondeuse à gazon dont le réservoir contenait encore suffisamment de carburant. Afin de rendre les alentours de leur propriété plus ordonnée, il sortit l’engin, et l’alluma. Un bruit de moteur vint perturber le calme à une centaine de mètres à la ronde, semant l’effroi dans la nature, d’autant que la fumée noire qui s’en échappait était irrespirable. Alors qu’ils jouaient dans le lit de la rivière, les deux garçons n’hésitaient pas à s’emparer de cailloux qu’ils jetaient à la surface pour s’éclabousser, sans se rendre compte qu’ils retiraient leurs abris à des crustacés livrés subitement sans secours aux attaques de leurs prédateurs. Leur chien, encore jeune et turbulent, ne sachant plus où donner du museau, pourchassait les papillons affolés, creusait la terre en arrachant les racines nécessaires à la survie des plantes, ses jeux détruisaient aussi l’habitat d’insectes incapables de vivre au grand jour. Le chat aussi jubilait, il avait à sa disposition un vaste terrain de chasse où les rongeurs dont il raffolait, découvraient bien trop tard son habileté et sa redoutable efficacité. Le petit félin ne mit pas vingt-quatre heures à s’adapter à son nouvel environnement, il en devint le principal prédateur.
En se rencontrant, deux univers qui n’aspiraient pourtant qu’à vivre en paix entraient en collision. Mais, ignorés par les humains, c’était au monde des plantes et des animaux de réagir, d’observer attentivement le comportement des nouveaux venus afin de s’y adapter, puis de trouver rapidement les moyens de cohabiter avec ceux qu’ils considéraient comme des intrus qui leur compliquaient l’existence.
En route vers l’île mystérieuse
La ville flottante largue les amarres. Il règne une belle ambiance à bord. Salomé fait la connaissance d’Octavio, botaniste mexicain, et d’Olabisi, océanologue congolaise, pendant que Kamel échange avec Stacey, peintre néo-zélandaise, et un biologiste brésilien, Roberto.
Ils passent quelques journées ainsi, à courir partout sur le bateau, à rencontrer tout le monde, à ouvrir grands les yeux devant ce qui apparaît au large : immensités bleues, bouts de terres isolées, dauphins qui sautent, et le soleil qui s’étale le soir sur l’horizon rose ardent. C’est magnifique, et les deux amis ne s’en lassent pas.
Des jours passent. L’incroyable ville flottante avance, attachée aux gigantesques voiles. Voilà à quoi elle ressemble :
Photo en pièce jointe
On peut vivre sur ou sous l’eau. On nage avec les orques. La mer devient leur jardin.
Le Tribord accoste une première fois sur les côtes sénégalaises. Chacun part alors faire ses relevés, et on se retrouve à la nuit tombée pour manger des légumes aux noms rares cuits au feu de bois. On s’endort comme ça, dans l’air frais du soir.
– En fait, c’est un peu le tour du monde de Darwin, mais 160 ans plus tard, dit Roberto.
– Oui, c’est ça, dit Kamel qui ne voit pas du tout de quoi il parle.
Réveil à l’aube, on a encore du chemin – le capitaine reprend les commandes. Il reste plus de deux semaines de navigation jusqu’à la fameuse île. Le Tribord file sur les eaux carbone.
Kamel observe ses nouveaux amis qui s’activent sans cesse. Il faut notamment explorer le fond des océans, dont 40% nous sont encore inconnus ! Mais aussi détailler les nouvelles espèces marines, explorer les terres abordées, guetter dans le ciel les oiseaux migrateurs… Le monde est immense et complexe, pense Kamel, accoudé au bastingage, et je ne le connais pas.
Salomé est à côté de lui, qui regarde en silence le soleil se noyer dans l’océan.
Puis ils vont dormir dans leurs petits lits étroits. Salomé aimerait bien tenir la main de Kamel, mais celui-ci s’endort, comme toujours, en deux secondes.
Ils se réveillent avec le mal de mer, se lèvent tout de suite et se mettent au travail : Salomé au piano, Kamel à son ordinateur pour mixer, et chanter aussi. Tout leur matériel est installé dans leur cabine. Ils veulent trouver la meilleure manière de raconter ce voyage.
Et finalement, un matin, quelque chose se dessine au loin.
Une forme, une île.
Terre ! Terre !
Le bateau accoste, et tous les membres de l’équipage se ruent vers l’île, sidérés par sa beauté.
Salomé et Kamel font la connaissance de l’équipe qui vit toute l’année ici. Patrick et Vivian les emmènent faire un grand tour de l’île.
Et là, au premier virage, les voilà qui surgissent de partout : des tigres, des rhinocéros, des oiseaux si beaux dont ils ignorent le nom, des papillons ; il y a même, au loin, un panda qui caresse son enfant.
– Et puis il y a tout ce que vous ne voyez pas, dit Patrick, les insectes, les plantes, tout le tissu du vivant qu’on a implanté ici, d’une complexité et d’une puissance folle.
– Et ça fonctionne ? demande Kamel. Les espèces arrivent à cohabiter ?
– Oui, dit Vivian. On a fait en sorte qu’elles soient « compatibles », qu’elles se connaissent, qu’elles puissent vivre ensemble.
– C’est incroyable, dit Salomé. L’arche de Noé du 21e siècle.
Le soir, toute l’expédition se réunit. Il y a eu des disputes ces derniers jours, dans l’équipe : on n’est pas d’accord sur les directions à prendre. Olabisi, notamment, est en colère :
– C’est artificiel, cette île. C’est pas comme ça qu’on va sauver le monde, en le préservant. Il faut le réinventer, pas le sauvegarder comme sur un disque dur.
– Et puis il y a un problème, dit Caroline : les animaux meurent, ici aussi. Ils ne retrouvent pas leur milieu idéal.
– Ce que vous oubliez, dit Patrick, c’est que ce lieu n’est que provisoire. On se rassemble ici, on sauve, on évite que le tigre du Bengale ou le rhinocéros de Java disparaissent complètement, puis on les laisse se reproduire et repeupler le monde.
– C’est pareil : il faut changer notre manière d’être, sinon on ne changera pas. Ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver, dit Olabisi.
– Il y a quand même eu des choses intéressantes. Il y a notamment eu des hybridations nouvelles, quelque part sur l’île, entre certaines espèces. C’est peut-être une voie à suivre.
– On avait dit des alliances entre les espèces, dit Roberto, pas des mélanges.
La conversation court ainsi quand on entend, tout à coup, un grand bruit.
Salomé se retourne vers la porte. Elle passe la tête. Elle n’arrive pas à croire ce qu’elle voit.
Une bien sombre découverte
Elle est témoin d’une violente dispute entre le capitaine et un homme de haute-taille, menaçant, armé d’une lance aiguisée, qui semble être un habitant de l’île et parle un anglais parfait. Jetant un regard sombre sur Salomé, l’homme quitte en trombe la cabine et rejoint son embarcation.
Le capitaine réunit tout l’équipage et leur annonce que l’accès à l’île leur est interdit.
Salomé n’ose pas poser de questions au capitaine mais elle est très inquiète.
Quelques heures plus tard, ils reçoivent pourtant un message qui les autorise à débarquer.
Des petits bateaux-à-moteur les emportent alors lentement vers la terre ferme.
Le paysage est sublime, ils en restent bouche-bée. L’eau est d’un bleu turquoise presque translucide. Des milliers de poissons multicolores forment comme une haie d’honneur jusqu’à l’île.
Au loin, ils aperçoivent une crique dans laquelle se jette une immense cascade.
Une large forêt s’impose devant eux.
Dès que les premiers membres d’équipage mettent pied-à-terre, ils perçoivent une forte odeur pestilentielle.
Salomé s’interroge intérieurement sur la provenance de cette effluve mais n’y prête guère attention.
Kamel commence à marcher sur ce doux sable blanc, suivi d’un membre de l’équipage.
Soudain, ce dernier trébuche et tombe…
Salomé accourt et examine attentivement l’objet qui a provoqué la chute. Le sable s’est affaissé autour de ce qui semble être un manche de couteau !
Salomé découvre avec effroi, sous un fin filet de sable, des orteils.
Le malaise s’installe au sein de l’équipage. Ils sont confus et ne savent pas comment réagir. Ils soupçonnent alors les aborigènes d’avoir exercé un de leurs rituels sur la plage ; mais se ravisent et décident d’aller leur parler. Ils vont donc dans la forêt qui borde la plage pour trouver le campement des habitants de l’île. La forêt est impressionnante, le climat y est chaud et humide.
On entend le bruit des oiseaux qui communiquent en chantant et on sent le bois humide.
On n’arrive plus à voir le ciel tellement la végétation est dense.
Après plusieurs heures de marche, l’équipage trouve le campement des aborigènes qui est fait de huttes de branchages et de palmes.
Kamel et Salomé posent alors des questions sur le mort, les aborigènes , méfiants, répondent qu’ils ne savent rien. Ils ne veulent pas se mêler des affaires sordides des étrangers, cependant quelques hommes viennent leur prêter main forte lorsque l’équipage décide de retourner sur la plage et creuse pour dégager le cadavre de son linceul de sable.
Ils découvrent avec horreur le corps d’Adam, mutilé, nécrosé mais au visage encore reconnaissable.
Après une discussion mouvementée, la cheffe de la tribu, Topaka, décline toute responsabilité dans cette histoire : « Je ne participerai pas à votre enquête, je ne prendrai pas le risque de mettre les habitants de l’île en danger ! Nous ne nous sommes jamais aventurés au-delà de notre périmètre de sécurité, vu l’immensité de cette île et de tous ses mystères. »
Salomé, choquée par ce manque de fraternité, aurait presque envie de lui sauter dessus ! Mais Kamel la retient.
Ils décident donc de mener leur propre enquête. Après une longue journée, les recherches sur l’île ne sont pas convaincantes et tout le monde commence à perdre espoir et patience.
L’île, déserte, immense, ne révèle aucun indice et le doute règne dans l’équipe...
« Où sont donc passées la merveilleuse entente et la bonne humeur de notre équipage ? » se demandent Salomé et Kamel.
Malgré tous les obstacles, la paranoïa et la mauvaise humeur de l’équipage, Salomé et Kamel restent soudés grâce à ce lien qui les unit depuis toujours.
3/ Le mutant écoresponsable
Kamel et Salomé se mettent à l’écart.
Salomé : Kamel, nous devons continuer.
Kamel : Pourquoi ? Quel est l’intérêt si Adam Thobias est mort ?
Salomé : On doit rester, pour toute l’équipe. On ne peut pas les abandonner.
Kamel : Mais ils peuvent se débrouiller seuls non ?
Salomé : Non, on ne peut pas. On aurait fait tout ça pour rien ? Tu es prêt à faire ça toi ?
Kamel : Non, tu as raison. On va le faire pour Adam.
Ils retournent vers l’équipage qui les attend. Il est tard. C’est une journée chargée d’émotion qui vient de défiler. Ils installent donc la tente près d’une falaise de l’île. Deux heures passent, Salomé n’arrive toujours pas à dormir. Elle sort, s’assoit sur un rocher qui peuple la côte. Le ciel est clair, on peut apercevoir les étoiles. Kamel ne tarde pas à la rejoindre.
Kamel : C’est fou toute cette histoire, n’est-ce pas ?
Salomé : Tu l’as dit …
Ils discutent quand tout à coup, ils voient une lumière qui brouille leur vison des étoiles. Ils se retournent et voient émaner derrière u arbre, un éclairage vert.
Salomé : Kamel, on va se rapprocher, sans bruit, d’accord ?
Kamel : Compris !
Ils aperçoivent une créature :
Kamel : Salomé, tu as vu ! Qu’est-ce que c’est ?
Salomé : J’en ai aucune idée, mais as-tu remarqué à quel point l’air est pur ici ?
Kamel : C’est vrai, on respire bien.
Salomé : On réveille le zoologue ?
Kamel : Je cours le chercher.
Le zoologue arrive en hâte.
Salomé : Tu peux nous en dire plus sur cette créature ?
Zoologue : Incroyable, je ne l’ai jamais vu.
Kamel : Mais qu’est-ce que ça veut dire. Tu as étudié toutes les espèces !
Zoologue : Il me faut mener quelques recherches … Ca y est, j’y suis , on dirait un microraptor mutant.
Kamel : Et alors cet air frais ?
Zoologue : on va mesurer l’oxygène …
Salomé : Incroyable, il aurait des pouvoirs…
Zoologue : Oui, à étudier mais cet animal me semble magique, il inspire la pollution de l’air et produit de l’oxygène en grande quantité. Il faudrait pouvoir l’étudier plus !!! Je vais l’endormir. C’est sans risque.
Il faut annoncer la découverte au reste de l’équipage. Si cette bête transforme la pollution en oxygène, c’est une révolution pour la planète.
Sauver le monde
Sauver le monde
J’ai rêvé d’une vie parfaite où mon cœur serait en fête
J’ai rêvé d’un autre monde sauvé sans l’aide de James Bond !
J’ai ancré mes pieds dans la terre, déraciné mes doutes,
J’ai slalomé parmi les mers, un nouvel être j’ai découvert
Nous avons sauvé la Terre
Nous allons rester vivant, humer l’air du temps, tout ça grâce à un mutant
Cette bête reste un mystère mais avec son aide nous sauverons notre Terre
Notre Terre, le début d’une nouvelle ère
Sauver le monde et retrouver un ciel splendide, un ciel clair
Des panthères, des rivières, une terre nourricière, un respect de la terre
J’ai rêvé d’un autre monde sans technologie détruisant nos énergies
J’ai rêvé respirer un air toujours pur
J’ai voulu un écosystème solide et sûr
J’ai rêvé d’une autre Terre où le ciel serait limpide
Je ne suis pas resté immobile et le mutant est bien utile
Nous revenons avec un espoir, une réussite, une transformation d’ADN pour stopper la folie humaine
Une mutation pour un monde en transformation
Sauver le monde, sauver les glaciers, sauver les tortues,
sauver les océans et les forêts
J’ai rêvé d’un autre monde sans ses armes et sans ses bombes
Sans sa pollution de l’air
Sans tout ce plastique immonde
J’ai rêvé d’un autre monde où il n’y aurait pas d’ondes
J’ai rêvé d’une autre terre qui ne connaîtrait pas l’effet de serre
J’ai rêvé sous les étoiles d’un monde écoresponsable
Tous ensemble on a voyagé, comme Jules Verne on a inventé
Une île mystérieuse, une bête curieuse
J’ai rêvé d’une autre terre et mon vœu est exaucé, on va sauver l’humanité
Sauver le monde, s’offrir des paysages verts, des poissons dans la mer, un horizon toujours clair
J’ai rêvé d’une autre terre
Avec des glaciers séculaires
Des forêts entières,
Des phoques, des morses et des ours polaires
Où il neigerait en hiver, où il n’y aurait plus d’énergie nucléaire
Je naviguais sur l’océan, son air était si puissant
Je ne dormais plus à poings fermés
Je rêvais espoir et paix,
Avec le mutant, c’est fait !
Sauver le monde, savourer une fin heureuse, se réjouir de l’amitié, d’une aventure réussie
J’ai rêvé d’un autre monde où la terre n’est plus nauséabonde
Où l’avenir serait moins sombre
J’ai rêvé une réalité où il y aurait plus d’équité
Je me suis sentie obligé d’aider, d’y aller, d’avancer
De revenir à la réalité, ma réalité, notre réalité
J’ai rêvé d’une autre terre
Et cette île est un mystère
Un mutant une nouvelle ère
Ouvrez les yeux, ça ira mieux !
En route vers l’île mystérieuse
La ville flottante largue les amarres. Il règne une belle ambiance à bord. Salomé fait la connaissance d’Octavio, botaniste mexicain, et d’Olabisi, océanologue congolaise, pendant que Kamel échange avec Stacey, peintre néo-zélandaise, et un biologiste brésilien, Roberto.
Ils passent quelques journées ainsi, à courir partout sur le bateau, à rencontrer tout le monde, à ouvrir grands les yeux devant ce qui apparaît au large : immensités bleues, bouts de terres isolées, dauphins qui sautent, et le soleil qui s’étale le soir sur l’horizon rose ardent. C’est magnifique, et les deux amis ne s’en lassent pas.
Des jours passent. L’incroyable ville flottante avance, attachée aux gigantesques voiles. Voilà à quoi elle ressemble :
Photo en pièce jointe
On peut vivre sur ou sous l’eau. On nage avec les orques. La mer devient leur jardin.
Le Tribord accoste une première fois sur les côtes sénégalaises. Chacun part alors faire ses relevés, et on se retrouve à la nuit tombée pour manger des légumes aux noms rares cuits au feu de bois. On s’endort comme ça, dans l’air frais du soir.
– En fait, c’est un peu le tour du monde de Darwin, mais 160 ans plus tard, dit Roberto.
– Oui, c’est ça, dit Kamel qui ne voit pas du tout de quoi il parle.
Réveil à l’aube, on a encore du chemin – le capitaine reprend les commandes. Il reste plus de deux semaines de navigation jusqu’à la fameuse île. Le Tribord file sur les eaux carbone.
Kamel observe ses nouveaux amis qui s’activent sans cesse. Il faut notamment explorer le fond des océans, dont 40% nous sont encore inconnus ! Mais aussi détailler les nouvelles espèces marines, explorer les terres abordées, guetter dans le ciel les oiseaux migrateurs… Le monde est immense et complexe, pense Kamel, accoudé au bastingage, et je ne le connais pas.
Salomé est à côté de lui, qui regarde en silence le soleil se noyer dans l’océan.
Puis ils vont dormir dans leurs petits lits étroits. Salomé aimerait bien tenir la main de Kamel, mais celui-ci s’endort, comme toujours, en deux secondes.
Ils se réveillent avec le mal de mer, se lèvent tout de suite et se mettent au travail : Salomé au piano, Kamel à son ordinateur pour mixer, et chanter aussi. Tout leur matériel est installé dans leur cabine. Ils veulent trouver la meilleure manière de raconter ce voyage.
Et finalement, un matin, quelque chose se dessine au loin.
Une forme, une île.
Terre ! Terre !
Le bateau accoste, et tous les membres de l’équipage se ruent vers l’île, sidérés par sa beauté.
Salomé et Kamel font la connaissance de l’équipe qui vit toute l’année ici. Patrick et Vivian les emmènent faire un grand tour de l’île.
Et là, au premier virage, les voilà qui surgissent de partout : des tigres, des rhinocéros, des oiseaux si beaux dont ils ignorent le nom, des papillons ; il y a même, au loin, un panda qui caresse son enfant.
– Et puis il y a tout ce que vous ne voyez pas, dit Patrick, les insectes, les plantes, tout le tissu du vivant qu’on a implanté ici, d’une complexité et d’une puissance folle.
– Et ça fonctionne ? demande Kamel. Les espèces arrivent à cohabiter ?
– Oui, dit Vivian. On a fait en sorte qu’elles soient « compatibles », qu’elles se connaissent, qu’elles puissent vivre ensemble.
– C’est incroyable, dit Salomé. L’arche de Noé du 21e siècle.
Le soir, toute l’expédition se réunit. Il y a eu des disputes ces derniers jours, dans l’équipe : on n’est pas d’accord sur les directions à prendre. Olabisi, notamment, est en colère :
– C’est artificiel, cette île. C’est pas comme ça qu’on va sauver le monde, en le préservant. Il faut le réinventer, pas le sauvegarder comme sur un disque dur.
– Et puis il y a un problème, dit Caroline : les animaux meurent, ici aussi. Ils ne retrouvent pas leur milieu idéal.
– Ce que vous oubliez, dit Patrick, c’est que ce lieu n’est que provisoire. On se rassemble ici, on sauve, on évite que le tigre du Bengale ou le rhinocéros de Java disparaissent complètement, puis on les laisse se reproduire et repeupler le monde.
– C’est pareil : il faut changer notre manière d’être, sinon on ne changera pas. Ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver, dit Olabisi.
– Il y a quand même eu des choses intéressantes. Il y a notamment eu des hybridations nouvelles, quelque part sur l’île, entre certaines espèces. C’est peut-être une voie à suivre.
– On avait dit des alliances entre les espèces, dit Roberto, pas des mélanges.
La conversation court ainsi quand on entend, tout à coup, un grand bruit.
Salomé se retourne vers la porte. Elle passe la tête. Elle n’arrive pas à croire ce qu’elle voit.
Une bien sombre découverte
Elle est témoin d’une violente dispute entre le capitaine et un homme de haute-taille, menaçant, armé d’une lance aiguisée, qui semble être un habitant de l’île et parle un anglais parfait. Jetant un regard sombre sur Salomé, l’homme quitte en trombe la cabine et rejoint son embarcation.
Le capitaine réunit tout l’équipage et leur annonce que l’accès à l’île leur est interdit.
Salomé n’ose pas poser de questions au capitaine mais elle est très inquiète.
Quelques heures plus tard, ils reçoivent pourtant un message qui les autorise à débarquer.
Des petits bateaux-à-moteur les emportent alors lentement vers la terre ferme.
Le paysage est sublime, ils en restent bouche-bée. L’eau est d’un bleu turquoise presque translucide. Des milliers de poissons multicolores forment comme une haie d’honneur jusqu’à l’île.
Au loin, ils aperçoivent une crique dans laquelle se jette une immense cascade.
Une large forêt s’impose devant eux.
Dès que les premiers membres d’équipage mettent pied-à-terre, ils perçoivent une forte odeur pestilentielle.
Salomé s’interroge intérieurement sur la provenance de cette effluve mais n’y prête guère attention.
Kamel commence à marcher sur ce doux sable blanc, suivi d’un membre de l’équipage.
Soudain, ce dernier trébuche et tombe…
Salomé accourt et examine attentivement l’objet qui a provoqué la chute. Le sable s’est affaissé autour de ce qui semble être un manche de couteau !
Salomé découvre avec effroi, sous un fin filet de sable, des orteils.
Le malaise s’installe au sein de l’équipage. Ils sont confus et ne savent pas comment réagir. Ils soupçonnent alors les aborigènes d’avoir exercé un de leurs rituels sur la plage ; mais se ravisent et décident d’aller leur parler. Ils vont donc dans la forêt qui borde la plage pour trouver le campement des habitants de l’île. La forêt est impressionnante, le climat y est chaud et humide.
On entend le bruit des oiseaux qui communiquent en chantant et on sent le bois humide.
On n’arrive plus à voir le ciel tellement la végétation est dense.
Après plusieurs heures de marche, l’équipage trouve le campement des aborigènes qui est fait de huttes de branchages et de palmes.
Kamel et Salomé posent alors des questions sur le mort, les aborigènes , méfiants, répondent qu’ils ne savent rien. Ils ne veulent pas se mêler des affaires sordides des étrangers, cependant quelques hommes viennent leur prêter main forte lorsque l’équipage décide de retourner sur la plage et creuse pour dégager le cadavre de son linceul de sable.
Ils découvrent avec horreur le corps d’Adam, mutilé, nécrosé mais au visage encore reconnaissable.
Après une discussion mouvementée, la cheffe de la tribu, Topaka, décline toute responsabilité dans cette histoire : « Je ne participerai pas à votre enquête, je ne prendrai pas le risque de mettre les habitants de l’île en danger ! Nous ne nous sommes jamais aventurés au-delà de notre périmètre de sécurité, vu l’immensité de cette île et de tous ses mystères. »
Salomé, choquée par ce manque de fraternité, aurait presque envie de lui sauter dessus ! Mais Kamel la retient.
Ils décident donc de mener leur propre enquête. Après une longue journée, les recherches sur l’île ne sont pas convaincantes et tout le monde commence à perdre espoir et patience.
L’île, déserte, immense, ne révèle aucun indice et le doute règne dans l’équipe...
« Où sont donc passées la merveilleuse entente et la bonne humeur de notre équipage ? » se demandent Salomé et Kamel.
Malgré tous les obstacles, la paranoïa et la mauvaise humeur de l’équipage, Salomé et Kamel restent soudés grâce à ce lien qui les unit depuis toujours.
3/ Le mutant écoresponsable
Kamel et Salomé se mettent à l’écart.
Salomé : Kamel, nous devons continuer.
Kamel : Pourquoi ? Quel est l’intérêt si Adam Thobias est mort ?
Salomé : On doit rester, pour toute l’équipe. On ne peut pas les abandonner.
Kamel : Mais ils peuvent se débrouiller seuls non ?
Salomé : Non, on ne peut pas. On aurait fait tout ça pour rien ? Tu es prêt à faire ça toi ?
Kamel : Non, tu as raison. On va le faire pour Adam.
Ils retournent vers l’équipage qui les attend. Il est tard. C’est une journée chargée d’émotion qui vient de défiler. Ils installent donc la tente près d’une falaise de l’île. Deux heures passent, Salomé n’arrive toujours pas à dormir. Elle sort, s’assoit sur un rocher qui peuple la côte. Le ciel est clair, on peut apercevoir les étoiles. Kamel ne tarde pas à la rejoindre.
Kamel : C’est fou toute cette histoire, n’est-ce pas ?
Salomé : Tu l’as dit …
Ils discutent quand tout à coup, ils voient une lumière qui brouille leur vison des étoiles. Ils se retournent et voient émaner derrière u arbre, un éclairage vert.
Salomé : Kamel, on va se rapprocher, sans bruit, d’accord ?
Kamel : Compris !
Ils aperçoivent une créature :
Kamel : Salomé, tu as vu ! Qu’est-ce que c’est ?
Salomé : J’en ai aucune idée, mais as-tu remarqué à quel point l’air est pur ici ?
Kamel : C’est vrai, on respire bien.
Salomé : On réveille le zoologue ?
Kamel : Je cours le chercher.
Le zoologue arrive en hâte.
Salomé : Tu peux nous en dire plus sur cette créature ?
Zoologue : Incroyable, je ne l’ai jamais vu.
Kamel : Mais qu’est-ce que ça veut dire. Tu as étudié toutes les espèces !
Zoologue : Il me faut mener quelques recherches … Ca y est, j’y suis , on dirait un microraptor mutant.
Kamel : Et alors cet air frais ?
Zoologue : on va mesurer l’oxygène …
Salomé : Incroyable, il aurait des pouvoirs…
Zoologue : Oui, à étudier mais cet animal me semble magique, il inspire la pollution de l’air et produit de l’oxygène en grande quantité. Il faudrait pouvoir l’étudier plus !!! Je vais l’endormir. C’est sans risque.
Il faut annoncer la découverte au reste de l’équipage. Si cette bête transforme la pollution en oxygène, c’est une révolution pour la planète.
Sauver le monde
Sauver le monde
J’ai rêvé d’une vie parfaite où mon cœur serait en fête
J’ai rêvé d’un autre monde sauvé sans l’aide de James Bond !
J’ai ancré mes pieds dans la terre, déraciné mes doutes,
J’ai slalomé parmi les mers, un nouvel être j’ai découvert
Nous avons sauvé la Terre
Nous allons rester vivant, humer l’air du temps, tout ça grâce à un mutant
Cette bête reste un mystère mais avec son aide nous sauverons notre Terre
Notre Terre, le début d’une nouvelle ère
Sauver le monde et retrouver un ciel splendide, un ciel clair
Des panthères, des rivières, une terre nourricière, un respect de la terre
J’ai rêvé d’un autre monde sans technologie détruisant nos énergies
J’ai rêvé respirer un air toujours pur
J’ai voulu un écosystème solide et sûr
J’ai rêvé d’une autre Terre où le ciel serait limpide
Je ne suis pas resté immobile et le mutant est bien utile
Nous revenons avec un espoir, une réussite, une transformation d’ADN pour stopper la folie humaine
Une mutation pour un monde en transformation
Sauver le monde, sauver les glaciers, sauver les tortues,
sauver les océans et les forêts
J’ai rêvé d’un autre monde sans ses armes et sans ses bombes
Sans sa pollution de l’air
Sans tout ce plastique immonde
J’ai rêvé d’un autre monde où il n’y aurait pas d’ondes
J’ai rêvé d’une autre terre qui ne connaîtrait pas l’effet de serre
J’ai rêvé sous les étoiles d’un monde écoresponsable
Tous ensemble on a voyagé, comme Jules Verne on a inventé
Une île mystérieuse, une bête curieuse
J’ai rêvé d’une autre terre et mon vœu est exaucé, on va sauver l’humanité
Sauver le monde, s’offrir des paysages verts, des poissons dans la mer, un horizon toujours clair
J’ai rêvé d’une autre terre
Avec des glaciers séculaires
Des forêts entières,
Des phoques, des morses et des ours polaires
Où il neigerait en hiver, où il n’y aurait plus d’énergie nucléaire
Je naviguais sur l’océan, son air était si puissant
Je ne dormais plus à poings fermés
Je rêvais espoir et paix,
Avec le mutant, c’est fait !
Sauver le monde, savourer une fin heureuse, se réjouir de l’amitié, d’une aventure réussie
J’ai rêvé d’un autre monde où la terre n’est plus nauséabonde
Où l’avenir serait moins sombre
J’ai rêvé une réalité où il y aurait plus d’équité
Je me suis sentie obligé d’aider, d’y aller, d’avancer
De revenir à la réalité, ma réalité, notre réalité
J’ai rêvé d’une autre terre
Et cette île est un mystère
Un mutant une nouvelle ère
Ouvrez les yeux, ça ira mieux !