Nos futurs (1347)
Jean-Pierre Andrevon

Prologue

Je me réveille dans une obscurité totale. Je serais devenu aveugle ? Non, au bout de quelques secondes, l’endroit où je me trouve prend forme. L’endroit ? Ma chambre, évidemment. Mais quand je veux me redresser, impossible de bouger. Je ne sens pas mon corps, je n’entends pas les battements de mon cœur. Paralysé ? C’est alors qu’une faible lumière rouge s’allume, dessinant plus nettement mon environnement. Réduit au maximum, parois en métal. Je ne suis pas dans ma chambre mais dans un cercueil d’acier ! Enterré vivant ? Et nu, mon corps strié d’un réseau de fines lanières. Attaché ? Non, l’extrémité des lanières pénètre ma peau, ce sont des tubulures de perfusion ! Je serais gravement malade ? Je voudrais crier mais ma bouche est soudée. Je suis seul, immobile, je ne sais même pas qui je suis.

Nos futurs (1347)
Andres

Au bout de la solitude

Tout commence quand j’étais assis en face de ma fenêtre. La vie se déroule comme d’habitude sans aucun changement. Même la vue était merveilleux avec les montagnes pleines de neige car il était l’hiver de 1985. Les oiseaux sont partis très loin pour s’abriter du froid et les arbres sont tout nus car toutes ses feuilles sont tombées au sol.
Lors de la matinée, j’ai préparé mon café et ma tartine. Je le buvais sur mon canapé quand j’ai entendu un bruit horrible ! Comme si les immeubles étaient en train de tomber au même temps. Au tout début, j’ai pensé que le pire des évènements au monde était arrivé. Par exemple, la fin du monde ou l’invasion extraterrestre ! À partir d’un moment, j’ai vu une lueur scintiller qui m’empêcha de regarder clairement... au bout d’un moment j’ai perdu conscience.

Nos futurs (1347)
Elon

Une voix intérieure

Las, je suis terriblement las. Suis-je toujours entravé ?
Je soulève ma main lentement, endolorie, certes, mais mobile.
J’ai dû être drogué pour ne plus avoir le moindre souvenir de ce qui a pu m’arriver.
Soudain, j’entends une voix stridente, métallique, provenant sans nul doute d’une intelligence artificielle : "Déclinez votre nom, prénom et matricule d’entrée dans notre légion ?"
Ne pas répondre, ne pas se conformer aux injonctions. Ma seule manière de résister sera le mutisme.
La voix devient plus forte, comme si le son provenait directement de l’intérieur de mon cortex cérébral.
C’est exactement le cas. Mon cerveau ne m’appartient plus vraiment, mon esprit est littéralement occupé par un être intérieur avec lequel je combats. Une lutte terriblement inégale.

Nos futurs (1347)
Ju

Le vol

C’est une pieuvre aux tentacules psychiques qui pénètrent mon cerveau et m’empêche de réfléchir en toute clarté. Les tentacules s’engouffrent dans les moindres de mes neurones pour venir puiser tous mes souvenirs...mais lesquels ? Je les sens défiler, comme en arrière-plan. Vite balayés, les souvenirs de Noël où je jalouse mon frère, toujours plus grand, qui avait un vélo quand je n’avais qu’un livre, ou à qui l’on offrait une voiture alors que l’on me donnait son vieux vélo... Vite passés aussi, les souvenirs ensoleillés de vacances à la plage, et les disputes avec mon partenaire qui refusait d’être vu avec moi... quelle tristesse, mais tout défile et je sens que je ne choisis pas ce qui est réactivé, balayé. Ce qui n’appartenait qu’à moi est scruté sous une lumière crue, artificielle... Je me sens grimacer, sous la peau qui refuse de bouger. Et soudain les tentacules viennent piocher dans mes souvenirs de travail... Arrêt sur image : je vois mon ordinateur, les données qui défilent, les plans de cette nouvelle arme. Les souvenirs se précisent, et cette fois l’extra-terrestre prend tout son temps... Je sens que la pieuvre essaie de tout aspirer... Je veux lutter mais mon esprit est trop faible. Il récupère les plans de la future arme nucléaire que nous avons presque achevés. Quels dégâts à venir, si une civilisation extra-terrestre s’en empare...

Nos futurs (1347)
Narvalo du 38

Le cobaye

Entre deux pertes de connaissance défilaient des images de ces trois derniers années. Toutes les expériences menées en labo pour tester les effets de nos armes de nouvelles générations sur toutes sorte d’espèces et nos recherches sur l’implant d’IA dans des cerveaux de singes et de pieuvres. Je ne sais plus exactement de quand nous avons commencé à perdre le contrôle des opérations. Je me souviens juste d’une récente série d’explosions et d’animaux effrayants qui c’étaient échappées de leur cellule et qui m’avaient foncés dessus. Le cobaye à présent : c’était moi.

Nos futurs (1347)
Galinette

Le survivant

Le moindre mouvement de ma part me procure la sensation que mes forces se sont décuplées et mes pensées se bousculent à une vitesse vertigineuse, j’ai le sentiment d’accéder à une somme infinie de connaissances et de trouver des réponses à des questions que je n’avais jamais même pensé me poser. J’apprends enfin qui je suis, ou plutôt qui je suis devenu : mi-homme, mi-machine, un androïde dernière génération, connecté en permanence à toutes les connaissances de l’humanité. Je sais à présent que je suis LE survivant, et que les derniers humains m’ont créé et protégé dans ce caisson pour sauver ce qu’il restera de leur monde désormais anéanti. Je suis LE futur et je me mets en marche !

Nos futurs (1347)
Andres

Au bout de la solitude

Tout commence quand j’étais assis en face de ma fenêtre. La vie se déroule comme d’habitude sans aucun changement. Même la vue était merveilleux avec les montagnes pleines de neige car il était l’hiver de 1985. Les oiseaux sont partis très loin pour s’abriter du froid et les arbres sont tout nus car toutes ses feuilles sont tombées au sol.
Lors de la matinée, j’ai préparé mon café et ma tartine. Je le buvais sur mon canapé quand j’ai entendu un bruit horrible ! Comme si les immeubles étaient en train de tomber au même temps. Au tout début, j’ai pensé que le pire des évènements au monde était arrivé. Par exemple, la fin du monde ou l’invasion extraterrestre ! À partir d’un moment, j’ai vu une lueur scintiller qui m’empêcha de regarder clairement... au bout d’un moment j’ai perdu conscience.

Nos futurs (1347)
Elon

Une voix intérieure

Las, je suis terriblement las. Suis-je toujours entravé ?
Je soulève ma main lentement, endolorie, certes, mais mobile.
J’ai dû être drogué pour ne plus avoir le moindre souvenir de ce qui a pu m’arriver.
Soudain, j’entends une voix stridente, métallique, provenant sans nul doute d’une intelligence artificielle : "Déclinez votre nom, prénom et matricule d’entrée dans notre légion ?"
Ne pas répondre, ne pas se conformer aux injonctions. Ma seule manière de résister sera le mutisme.
La voix devient plus forte, comme si le son provenait directement de l’intérieur de mon cortex cérébral.
C’est exactement le cas. Mon cerveau ne m’appartient plus vraiment, mon esprit est littéralement occupé par un être intérieur avec lequel je combats. Une lutte terriblement inégale.

Nos futurs (1347)
Ju

Le vol

C’est une pieuvre aux tentacules psychiques qui pénètrent mon cerveau et m’empêche de réfléchir en toute clarté. Les tentacules s’engouffrent dans les moindres de mes neurones pour venir puiser tous mes souvenirs...mais lesquels ? Je les sens défiler, comme en arrière-plan. Vite balayés, les souvenirs de Noël où je jalouse mon frère, toujours plus grand, qui avait un vélo quand je n’avais qu’un livre, ou à qui l’on offrait une voiture alors que l’on me donnait son vieux vélo... Vite passés aussi, les souvenirs ensoleillés de vacances à la plage, et les disputes avec mon partenaire qui refusait d’être vu avec moi... quelle tristesse, mais tout défile et je sens que je ne choisis pas ce qui est réactivé, balayé. Ce qui n’appartenait qu’à moi est scruté sous une lumière crue, artificielle... Je me sens grimacer, sous la peau qui refuse de bouger. Et soudain les tentacules viennent piocher dans mes souvenirs de travail... Arrêt sur image : je vois mon ordinateur, les données qui défilent, les plans de cette nouvelle arme. Les souvenirs se précisent, et cette fois l’extra-terrestre prend tout son temps... Je sens que la pieuvre essaie de tout aspirer... Je veux lutter mais mon esprit est trop faible. Il récupère les plans de la future arme nucléaire que nous avons presque achevés. Quels dégâts à venir, si une civilisation extra-terrestre s’en empare...

Nos futurs (1347)
Narvalo du 38

Le cobaye

Entre deux pertes de connaissance défilaient des images de ces trois derniers années. Toutes les expériences menées en labo pour tester les effets de nos armes de nouvelles générations sur toutes sorte d’espèces et nos recherches sur l’implant d’IA dans des cerveaux de singes et de pieuvres. Je ne sais plus exactement de quand nous avons commencé à perdre le contrôle des opérations. Je me souviens juste d’une récente série d’explosions et d’animaux effrayants qui c’étaient échappées de leur cellule et qui m’avaient foncés dessus. Le cobaye à présent : c’était moi.

Nos futurs (1347)
Galinette

Le survivant

Le moindre mouvement de ma part me procure la sensation que mes forces se sont décuplées et mes pensées se bousculent à une vitesse vertigineuse, j’ai le sentiment d’accéder à une somme infinie de connaissances et de trouver des réponses à des questions que je n’avais jamais même pensé me poser. J’apprends enfin qui je suis, ou plutôt qui je suis devenu : mi-homme, mi-machine, un androïde dernière génération, connecté en permanence à toutes les connaissances de l’humanité. Je sais à présent que je suis LE survivant, et que les derniers humains m’ont créé et protégé dans ce caisson pour sauver ce qu’il restera de leur monde désormais anéanti. Je suis LE futur et je me mets en marche !