La bataille

Prologue

La décision de quitter la ville pour s’installer à la campagne murissait depuis plusieurs années dans l’esprit de Monsieur et Madame Morin-Diallo. Les problèmes d’asthme de Sarah, la petite dernière, et les plaintes incessantes des voisins lorsque les jumeaux Lucas et Salomon jouaient dans la cour de leur résidence du centre-ville de Lyon avaient fini par les convaincre de faire le grand saut. Alors, un matin d’août, les cinq Lyonnais accompagnés de leur chien et de leur chat s’étaient installés dans un coin reculé d’Ardèche au bord de la rivière la Bourges, dans une jolie maison de pierre abandonnée depuis seulement six mois. La santé déclinante du couple de retraités qui y avait vécu les avait poussés à rejoindre la vallée non loin d’un centre hospitalier et des services qu’il proposait aux personnes âgées. Les parents Morin-Diallo, Laurence et Driss, tout sourires, se réjouissaient. Enfin ils réalisaient leur rêve, offraient à leurs enfants de sept et douze ans un cadre de vie proche de la vie sauvage, où l’air était peu pollué et qui permettrait à leur progéniture d’évoluer au grand air, dans un milieu sain au plus près de la nature. Dès les premiers jours, la respiration de Sarah se fit plus fluide, aucun accès de toux à déplorer, son teint s’était éclairci, elle était radieuse, son père et sa mère s’en félicitait. Quant aux garçons, ils n’en revenaient pas de disposer d’un terrain de jeu qui leur semblait illimité. Ils couraient dans les bois, dévalaient les pentes à s’en couper le souffle, sautaient dans les cascades, s’aspergeaient d’eau dans la rivière, hurlant et riant sans déranger personne, un vrai bonheur.
Or, ce dont aucun d’entre eux ne se doutait, c’était que le vide de la maison qu’ils venaient d’investir n’était qu’apparent. En effet, cachés dans les nombreux recoins des deux étages que les Morin-Diallo occupaient, ainsi que dans le grenier, dans la cave, au beau milieu de ce qui avait été un potager, sur la rivière et partout sur ses rives, fourmillait un grand nombre d’espèces de la faune et de la flore locale. Des bactéries invisibles à l’œil nu, des insectes plus ou moins faciles à vivre, des reptiles surtout de petites tailles, des mammifères petits et grands, jusqu’aux oiseaux qui volaient librement au-dessus de la nouvelle demeure de Laurence et de Driss. Sans le savoir, les cinq bipèdes citadins et leurs deux animaux de compagnie bouleversaient tout un écosystème qui avait appris à exister sans devoir composer avec des humains.
Laurence entreprit d’abord de s’occuper du jardin qu’elle voulait rendre joli. Elle s’arma d’une énorme paire de ciseaux en métal et d’autres ustensiles et commença par se charger des mauvaises herbes : elle défrichait, éliminait toutes les plantes qui lui semblaient laides ou inutiles, une hécatombe. Dans la remise, Driss fut ravi de trouver une tondeuse à gazon dont le réservoir contenait encore suffisamment de carburant. Afin de rendre les alentours de leur propriété plus ordonnée, il sortit l’engin, et l’alluma. Un bruit de moteur vint perturber le calme à une centaine de mètres à la ronde, semant l’effroi dans la nature, d’autant que la fumée noire qui s’en échappait était irrespirable. Alors qu’ils jouaient dans le lit de la rivière, les deux garçons n’hésitaient pas à s’emparer de cailloux qu’ils jetaient à la surface pour s’éclabousser, sans se rendre compte qu’ils retiraient leurs abris à des crustacés livrés subitement sans secours aux attaques de leurs prédateurs. Leur chien, encore jeune et turbulent, ne sachant plus où donner du museau, pourchassait les papillons affolés, creusait la terre en arrachant les racines nécessaires à la survie des plantes, ses jeux détruisaient aussi l’habitat d’insectes incapables de vivre au grand jour. Le chat aussi jubilait, il avait à sa disposition un vaste terrain de chasse où les rongeurs dont il raffolait, découvraient bien trop tard son habileté et sa redoutable efficacité. Le petit félin ne mit pas vingt-quatre heures à s’adapter à son nouvel environnement, il en devint le principal prédateur.
En se rencontrant, deux univers qui n’aspiraient pourtant qu’à vivre en paix entraient en collision. Mais, ignorés par les humains, c’était au monde des plantes et des animaux de réagir, d’observer attentivement le comportement des nouveaux venus afin de s’y adapter, puis de trouver rapidement les moyens de cohabiter avec ceux qu’ils considéraient comme des intrus qui leur compliquaient l’existence.

La bataille
Wilfried N’SONDE

1/ Dans la maison au bord de la Bourges

La petite souris avait élu domicile dans la maison au bord de la Bourges vers la fin du printemps dernier, peu avant de mettre bas ses six petits. Elle avait choisi de s’installer dans le calme du grenier, un excellent refuge qui la protégeait de la lumière pendant ses longues heures de sommeil de la journée, et lui proposait une excellente base de repli après les escapades nocturnes qui lui permettait de se rassasier et de nourrir sa progéniture.
Tout se passait à merveille depuis des mois, elle coulait des jours tranquilles, mais vers la fin de l’été, son univers s’était assombri avec l’arrivée d’humains et de deux monstres à quatre pattes. Avec leurs meubles et leurs énormes machines en métal qui faisait énormément de bruit, ils avaient totalement changé la géographie de la maison. Par chance ils ne s’étaient pas encore aventuré dans le grenier et la souris avait vite compris que ces étranges individus, contrairement à elle, vivaient le jour et dormaient la nuit. Et puis le nombre d’imposants objets avec lesquels ils encombraient l’espace offraient encore plus de possibilités de se dissimuler, ce qui facilitait ses déplacements vers l’extérieur, il s’agissait juste d’éviter la proximité du chat et du chien. Mais alors qu’elle pensait s’accommoder de cette soudaine invasion, une nuit où la souris partit comme à son habitude chasser des grillons, des chenilles ou d’autres petits insectes, elle s’arrêta net sur le porche de la maison et constata qu’à l’extérieur aussi tout avait changé, elle se retrouvait devant un paysage apocalyptique
Il avait suffi d’une journée pour que l’endroit qui la veille encore abondait de proies deviennent un désert de sillons de terre retournée. Son cœur battait à rompre sa petite poitrine. Elle s’appuya sur ses pattes arrière pour voir ce qu’il en était un peu plus avant, mais d’aussi loin qu’elle pouvait regarder, tout était dévasté. Elle renifla l’air, observa les alentours, s’arrêta en scrutant l’obscurité en direction de la rivière et se dit que ce serait peut-être l’occasion d’y aller chercher des petits escargots. Mais la lune presque pleine éclairait dangereusement l’espace entre elle et le cours d’eau où l’herbe avait été coupé très court, cette hypothèse et le chemin à découvert jusqu’à la rive l’exposait trop à l’assaut d’un rapace. La sourit stressait, elle pensait à ses petits sans savoir comment soulager leur faim. Dans le doute elle décida de rebrousser chemin et retourna dans la maison. Après quelques pas dans l’entrée, elle aperçut une forme bouger dans le noir. Le chat s’était réveillé, il s’étira puis trotta jusqu’à la cuisine pour se désaltérer. La souris s’arrêta mais son odeur la trahit, le félin stoppa, tourna son regard vers elle. Le rongeur se mit à courir et réussit à atteindre une plinthe, elle s’y cacha, tordit son corps, arriva à poursuivre sa course et laissa derrière elle les griffes du chat qui grattaient le bois. Heureusement, elle connaissait la maison par cœur et n’eut aucun mal à gagner l’étage avec le chat toujours à ses trousses. Dans la panique elle réussit à entrer dans la chambre où dormait la petite fille en se faufilant sous la porte, le chat n’allait pas tarder à arriver.
Les miaulements sortirent Sarah de son sommeil. Après s’être frottée les yeux, la petite se redressa sur son lit, elle aperçut une petite souris apeurée, menacée par le chat qui appelait avec insistance.

La bataille
Emeline MILLER

2/ De la cohabitation à la vengeance

À cet instant, la mère de Sarah apparut dans la chambre. En voyant sa fille paniquer, sa mère essaya de chasser la souris, mais en vain. L’animal se cacha sous le lit de Sarah. Le chat s’enfuit et la mère alla à sa recherche. Sarah paniquée essaya de chercher la souris sous son lit. Elle la vit enfin et la prit sur sa main. La souris se sentit en confiance. Sa présence était acceptée. Sarah la trouvait assez mignonne. Elle la garda pour s’occuper d’elle.
« Comment vas-tu, petite souris ?
 Je vais bien, merci, mais j’ai eu très peur, j’ai cru que j’allais mourir.
 Quoi, tu parles ? s’exclama Sarah.
 Oui, j’ai appris à parler l’humain. Mais les autres animaux voient cela d’un mauvais œil.
 Comment t’appelles-tu ?
 Je n’ai pas de nom, malheureusement.
 Alors je vais t’appeler… Edna !
 C’est un super nom, je l’adore ! Il ne faut pas que les autres animaux sachent que je t’ai parlé car ils vous détestent, dit la souris.
 Pourquoi les animaux nous en voudraient-ils ?
 Ils vous en veulent car depuis votre arrivée, vous faites subir un vrai calvaire à la nature.
 Je comprends, je vais aller dire à ma famille de faire attention aux conséquences de leurs actions, dit Sarah.
 Moi de mon côté je vais essayer de convaincre les animaux de ne pas se venger, déclara la souris. »

Comme leur amie souris ne revenait pas, les animaux partirent la chercher. Le hibou proposa de prospecter du côté de la maison. Le criquet approuva cette idée, et il décida de participer aux recherches. Il partait pour la rivière, quand soudain le hibou repéra la souris à travers une fenêtre de la maison : elle parlait avec une jeune fille. Il fit signe au criquet dans la rivière de striduler pour rassembler tous les animaux au conseil.
Quittant la maison de la famille Morin-Diallo, la souris était impatiente de retrouver ses amis. Elle était décidée à convaincre les animaux que les humains n’étaient pas si mauvais. Entre le rateau et l’arrosoir, elle retrouva son ami le raton laveur. Un groupe de cochons sauvages qui sortaient de la forêt tenta de les intimider près de la barrière du jardin. Le criquet et le hibou les aperçurent et vinrent au secours des deux amis. Lorsque les cochons eurent pris la fuite, les quatre amis se dirent toute leur affection. Hibou et criquet expliquèrent qu’ils se rendaient auprès des animaux réunis qui s’étaient inquiétés de la voir elle en pleine conversation avec une humaine.
La souris ne laissa pas aux animaux le temps d’exprimer leur indignation :
« Écoutez-moi s’il-vous-plaît ! Les humains ne sont pas si mauvais
 Bien sûr que si, ce sont des envoyés du diable, dit un serpent. Nous devons les éliminer.
 As-tu pensé à tous nos proches qui se sont fait massacrer par ces barbares ? demanda un ver de terre. »
Le père de la souris prit la parole en personne :
« Tu me déçois ma fille je te pense indigne de reprendre ma fonction. »
Les animaux réunis décidèrent qu’il fallait agir.
« Il faut faire quelque chose, et vite, dit un écureuil.
 Cela ne peut plus durer, surenchérit un lapin.
 Nous devons former une rébellion, proposa l’écureuil.
 Leurs étranges machines détruisent notre environnement, dit un oiseau.
 Et si on faisait de leur vie un enfer, dit une fourmi. »

La bataille
Helene TRIBOULET

3/ A la guerre !

Le lendemain de la réunion, les rongeurs allèrent dans la foret près de la rivière pour parler de la façon d’entrer dans la maison des Morin-Diallo la nuit prochaine. En effet ils avaient été missionnés pour commencer le sabotage les premiers. Leur plan se déroula comme prévu, la nuit venue.

Pour commencer les lapins, qui sont connus pour leur très bonne écoute, étaient les guetteurs. Tapis dans les hautes herbes, ils avaient tous leur sens éveillés pour donner l’alerte si besoin. Leur museaux étaient tournés vers le poteau d’alimentation électrique. La haute tour aux bruits étranges commençait à se balancer. En effet, toute une équipe de castors était en train de ronger la base avec leurs grandes dents et leur très bonne vision nocturne.
Pendant ce temps, les écureuils bondirent hors de la forêt et trottèrent en direction de la maison aider les autres rongeurs à s’ infiltrer. Tous attendirent que la lumière éblouissante bleue s’arrête. Ensuite ils savaient que les humains quittaient l’espace qui les intéressait. Quand plus aucun bruit ne fut détecté, tous les rongeurs se faufilèrent à l’intérieur. Il suffisait de petits espaces sous la porte d’entrée ou de grimper le long du mur et de se faire tomber par le grand trou appelé fenêtre. Les écureuils agiles, vérifièrent que les poilus domestiqués n’étaient pas dans la pièce. Ensuite les campagnols entrèrent et se mirent comme une armée en ligne contre les murs à ronger tous les cables qu’ils rencontraient. Le goût était infect mais cela en valait le coup. On entendait que des bruits de dents et de griffures sur le plancher.
« Salomon ! qu’est-ce que tu as encore fait avec internet ? »
Tous bondirent et avaient le coeur qui tapait fort. Ils se mirent tous à l’arrêt en entendant le plus grand des humains traverser le couloir de l’étage d’un pas lourd.
Ils écoutèrent :
 Mais j’ai rien fait pa’, je te jure …
 Oui c’est vrai, répliqua l’autre petit humain mâle, on n’a rien touché.
Le grand grogna, comme quand on veut faire comprendre qu’on n’est pas content.
 C’est ça aussi papa les plaisirs de la campagne ...pas de réseau !
Les deux petits éclatèrent de rire.
Mais cela ne nous détendait pas. Nous avions l’impression que nos coeurs allaient sortir de notre poitrine, d’autant plus quand le grand commença à descendre les marches :
 Ouai ouai, garde tes blagues pour les autres Lucas. Je vais voir ce qui s’est passé. Bonne nuit mes lapins !

Il avait à peine poser son grand pied sur la deuxième marche que nous avions filé, non sans laisser quelques petites crottes.

Driss eut du mal à réaliser une fois arrivé dans le salon, des dégâts qu’il avait sous les yeux. En effet, la lumière du plafonnier avait à peine éclairé la salle qu’elle s’était tout à coup éteinte dans un grand crépitement.
Il s’alluma tant bien que mal avec son téléphone. Il chercha l’armoire électrique. Tous les cables qui en sortaient avaient été machouillés. Il essaya de comprendre quand son regard courut sur le sol : il y avait plein de bouts de cables déchirés au milieu de déjections.
Il soupira et jura entre ses dents. Il ferma de rage la fenêtre ouverte. Il mit son réveil plus tôt que d’habitude pour ranger avant que tout le monde ne se lève. Heureusement qu’il avait encore de la batterie ...il n’y avait plus d’électricité ni internet.

Le soleil se coucha. Et la lune éclaira des traits noirs qui avançaient déterminés vers la maison. C’était l’armée des fourmis. Elles décidèrent de rentrer par le mur de la cuisine en pierre s’infiltrant dans toutes les fentes des joints de ciment. Elles allèrent dans la cuisine pour se répartir les taches.
La reine fourmis était au centre du grand espace carrelé. Elle ordonna à un premier groupe de s’occuper des aliments présents à découvert : miette de pains, gros récipient sur les plaques qui chauffent, fruit …. L’autre groupe part à l’assaut des espaces suspendus où tout est mis dans des boites. C’était la folie. La reine regardait ses deux bataillons procéder avec méthode. Toute la nuit elles travaillèrent sans relâche, se relayant pour qu’au lendemain les dégâts soient importants. Quand le soleil se leva elle décida de réduire un peu les rangs pour ne pas tout de suite alarmer les humains.
Elles continuaient leurs aller-retours, quand elles furent dérangés par une main qui s’aplatit sur le plan de travail. C’était un des petits. Il ouvrit le placard sans s’apercevoir qu’il avait écrasé dix combattantes.
Salomon prit le paquet de céréales et hurla en découvrant qu’il était recouvert de minuscules créatures noires qui bougeaient et ne semblaient pas embêtées par sa présence.
Quand tout le monde découvrit que la cuisine avait été envahie par les fourmis et que leur aller retour ne cessait pas. Driss alla chercher du produit fourmicide. Laurence installa des pièges à fourmis qu’elle avait trouvés dans le garage. Cuisiner devint vraiment compliqué car il fallait faire attention à bien tout nettoyer et qu’il n’y avait toujours pas d’électricité. Ils avaient prévenu l’équipe technique mais cela allait prendre du temps. La famille avait mis tous les aliments dans la cave dans des boites pour ne pas que ça s’abime.

Troisième nuit. C’était au tour du groupe des oiseaux, serpents et des araignées. Ils arrivèrent à se faufiler dans la maison. Le trou de la chatière fut fort pratique pour les serpents. Les hirondelles volèrent à l’étage discrètement, tandis que les mésanges et les geais restèrent au rez de chaussée. L’aige de Bonelli se posa comme un roi sur le rebord de la fenêtre et lança le top départ. Tous se mirent à déféquer. De partout. Sur tout.
Pendant ce temps là, les araignées et les serpents ont repéré où étaient endormis les humains. Ils se cachèrent non loin d’eux. Le matin fut un concert de cris. Rien que de voir une mygale ou d’avoir une couleuvre qui se faufile entre leur jambe fit hurler de peur toute la famille. En même pas 5 minutes les serpents et les araignées disparurent, ils s’étaient réfugiés dans les placards ou entre les poutres, dans des endroits où les humains ne regardent pas. Les humains s’étaient à peine remis de leur frayeur que les cris reprirent. Ils découvrirent, choqués, que le sol, les meubles de toute la maison était recouvert de fientes d’oiseau. En réussissant à descendre au salon, ils eurent envie de vomir tellement l’odeur était forte.

C’en était trop. Il fallait prendre une décision. Après toutes les attaques des animaux, la maison était saccagée. La famille était à bout, elle en avait vraiment marre. Ils se réunirent pour discuter de la situation. Ils décidèrent de se rendre à Valence pour aller chez un exterminateur. Heureusement Laurence connaît bien la ville, et il y a un magasin ADEN 4D à côté des bureaux où elle travaille.
Alors que les enfants sont dans un café et prennent leur petit déjeuner, en faisant charger les téléphones de tout le monde, Driss et Laurence sont en pleine conversation avec les équipes d’ADEN :
 Ben franchement vous n’avez pas de chance, c’est rare ce que vous me décrivez !
 On est à bout là, dit Laurence d’une voix désespérée. Driss met une mains sur son épaule. Il a des cernes et un visage très fatigué.
 Je comprends. Malheureusement, on ne peut rien faire pour vous. A part vous conseiller de poser plein de pièges et de bien fermer vos fenêtres. Je suis désolé.
Driss et Laurence partirent. Ils étaient tellement abattus qu’ils ne dirent même pas au revoir. Ils rejoignirent leurs enfants dans le café. Ils décidèrent d’appeler un collègue de Laurence qui habitait à Valence pour lui demander de les héberger, le temps qu’ils prennent une décision. Qu’allaient-ils faire de leur maison inhabitable et ennemie ? Ils avaient besoin de retrouver du calme et de sentir bien chez eux.

La bataille
Christelle BARRAGO

4/ La danse, la forêt, la solitude

Au bout de plusieurs semaines à Valence la famille décida d’acheter un camping-car, cela leur permettrait de voyager facilement et sans contrainte. Il restait le problème de cette maison, qu’allaient-ils en faire ? L’abandonner ? La rénover ? La détruire ?
Ils se rendirent sur place, ils dressèrent l’état des lieux et appelèrent Bob, leur ami d’enfance qui était chasseur. Les biches réèrent pour alerter les animaux de la venue du chasseur. La famille peureuse retourna dans son camping car faire le tour de l’Ardèche. Pendant ce temps les animaux qui avaient tout entendu décidèrent d’élaborer un plan. Le sanglier à la tête du groupe dit : ’’ Vous les écureuils faites des catapultes avec vos provisions, les oiseux vous, à l’aide de vos pépiements vous nous alerterez de l’arrivé de ce soi-disant Bob le chasseur.
Renards et blaireaux allez creuser un trou entre deux arbres ; Nous y tendrons un piège. Castors rongez des arbres et une fois le chasseur pris au piège vous l’enfermerez dans le trou.
Lorsque Bob arriva, les animaux se mirent en position, exécutèrent leur plan. Les chasseurs entrant dans la forêt avec fierté et prétention rigolant de la situation en pensant que les animaux aller perdre. Les animaux étaient prêts. Les oiseaux alertèrent les autres et, comme convenu, le plan fut mis en action. Les renards et les blaireaux se cachèrent, observant les chasseurs se rapprocher du piège. Lorsque les premiers chasseurs pénétrèrent dans la zone, ils ne se rendirent compte de rien. L’un d’eux, plus audacieux, suivit la douce odeur du miel.
Il s’avança dans le trou.
Soudain, une fois qu’il toucha le fond, il glissa. Les autres chasseurs, intrigués, s’approchèrent à leur tour. Le piège était en place. Un à un, ils tombèrent dans la fosse, pris au piège par le miel et la ruse des animaux.
Alors, les écureuils, cachés dans les arbres, lancèrent les nids d’abeilles. En un instant, des milliers d’abeilles sortirent en bourdonnant furieusement, attaquant les chasseurs qui, pris de panique, se précipitèrent pour essayer de sortir du trou. Mais les castors avaient déjà poussé des troncs d’arbres, scellant les bords du trou, et il était trop tard pour fuir.
Les chasseurs étaient coincés, harcelés par les abeilles, les guêpes et les frelons. Ils hurlaient, paniqués, incapables de se défendre contre l’attaque des insectes. Les animaux, cachés dans l’ombre, observaient avec satisfaction leur plan réussir à la perfection.
Le sanglier, fier de la ruse et de l’habileté de chacun, hocha la tête en silence. "Nous avons protégé la maison", murmura-t-il. "Mais rappelons-nous que c’est la force de notre union qui a fait la différence de la bataille.
Lorsque qu’il rentrait de leur petit périple Laurence et Driss trouvèrent la maison calme. La camionnette de Bob, toutes portes ouvertes, gisait au soleil. Quand à lui il, restait mystérieusement introuvable.
La vie devait quoi qu’il en soit reprendre son cours. Laurence et Driss allèrent dans la maison pour trouver le roi sanglier afin de convenir d’une trêve entre humain et animaux. Ils s’engagèrent à adopter un mode vie éco-responsable cultivèrent leur propre potager, installèrent des hôtels à insectes, détruisirent la tondeuse et renoncèrent a toute trace de consumérisme.

La bataille
Wilfried N’SONDE

1/ Dans la maison au bord de la Bourges

La petite souris avait élu domicile dans la maison au bord de la Bourges vers la fin du printemps dernier, peu avant de mettre bas ses six petits. Elle avait choisi de s’installer dans le calme du grenier, un excellent refuge qui la protégeait de la lumière pendant ses longues heures de sommeil de la journée, et lui proposait une excellente base de repli après les escapades nocturnes qui lui permettait de se rassasier et de nourrir sa progéniture.
Tout se passait à merveille depuis des mois, elle coulait des jours tranquilles, mais vers la fin de l’été, son univers s’était assombri avec l’arrivée d’humains et de deux monstres à quatre pattes. Avec leurs meubles et leurs énormes machines en métal qui faisait énormément de bruit, ils avaient totalement changé la géographie de la maison. Par chance ils ne s’étaient pas encore aventuré dans le grenier et la souris avait vite compris que ces étranges individus, contrairement à elle, vivaient le jour et dormaient la nuit. Et puis le nombre d’imposants objets avec lesquels ils encombraient l’espace offraient encore plus de possibilités de se dissimuler, ce qui facilitait ses déplacements vers l’extérieur, il s’agissait juste d’éviter la proximité du chat et du chien. Mais alors qu’elle pensait s’accommoder de cette soudaine invasion, une nuit où la souris partit comme à son habitude chasser des grillons, des chenilles ou d’autres petits insectes, elle s’arrêta net sur le porche de la maison et constata qu’à l’extérieur aussi tout avait changé, elle se retrouvait devant un paysage apocalyptique
Il avait suffi d’une journée pour que l’endroit qui la veille encore abondait de proies deviennent un désert de sillons de terre retournée. Son cœur battait à rompre sa petite poitrine. Elle s’appuya sur ses pattes arrière pour voir ce qu’il en était un peu plus avant, mais d’aussi loin qu’elle pouvait regarder, tout était dévasté. Elle renifla l’air, observa les alentours, s’arrêta en scrutant l’obscurité en direction de la rivière et se dit que ce serait peut-être l’occasion d’y aller chercher des petits escargots. Mais la lune presque pleine éclairait dangereusement l’espace entre elle et le cours d’eau où l’herbe avait été coupé très court, cette hypothèse et le chemin à découvert jusqu’à la rive l’exposait trop à l’assaut d’un rapace. La sourit stressait, elle pensait à ses petits sans savoir comment soulager leur faim. Dans le doute elle décida de rebrousser chemin et retourna dans la maison. Après quelques pas dans l’entrée, elle aperçut une forme bouger dans le noir. Le chat s’était réveillé, il s’étira puis trotta jusqu’à la cuisine pour se désaltérer. La souris s’arrêta mais son odeur la trahit, le félin stoppa, tourna son regard vers elle. Le rongeur se mit à courir et réussit à atteindre une plinthe, elle s’y cacha, tordit son corps, arriva à poursuivre sa course et laissa derrière elle les griffes du chat qui grattaient le bois. Heureusement, elle connaissait la maison par cœur et n’eut aucun mal à gagner l’étage avec le chat toujours à ses trousses. Dans la panique elle réussit à entrer dans la chambre où dormait la petite fille en se faufilant sous la porte, le chat n’allait pas tarder à arriver.
Les miaulements sortirent Sarah de son sommeil. Après s’être frottée les yeux, la petite se redressa sur son lit, elle aperçut une petite souris apeurée, menacée par le chat qui appelait avec insistance.

La bataille
Emeline MILLER

2/ De la cohabitation à la vengeance

À cet instant, la mère de Sarah apparut dans la chambre. En voyant sa fille paniquer, sa mère essaya de chasser la souris, mais en vain. L’animal se cacha sous le lit de Sarah. Le chat s’enfuit et la mère alla à sa recherche. Sarah paniquée essaya de chercher la souris sous son lit. Elle la vit enfin et la prit sur sa main. La souris se sentit en confiance. Sa présence était acceptée. Sarah la trouvait assez mignonne. Elle la garda pour s’occuper d’elle.
« Comment vas-tu, petite souris ?
 Je vais bien, merci, mais j’ai eu très peur, j’ai cru que j’allais mourir.
 Quoi, tu parles ? s’exclama Sarah.
 Oui, j’ai appris à parler l’humain. Mais les autres animaux voient cela d’un mauvais œil.
 Comment t’appelles-tu ?
 Je n’ai pas de nom, malheureusement.
 Alors je vais t’appeler… Edna !
 C’est un super nom, je l’adore ! Il ne faut pas que les autres animaux sachent que je t’ai parlé car ils vous détestent, dit la souris.
 Pourquoi les animaux nous en voudraient-ils ?
 Ils vous en veulent car depuis votre arrivée, vous faites subir un vrai calvaire à la nature.
 Je comprends, je vais aller dire à ma famille de faire attention aux conséquences de leurs actions, dit Sarah.
 Moi de mon côté je vais essayer de convaincre les animaux de ne pas se venger, déclara la souris. »

Comme leur amie souris ne revenait pas, les animaux partirent la chercher. Le hibou proposa de prospecter du côté de la maison. Le criquet approuva cette idée, et il décida de participer aux recherches. Il partait pour la rivière, quand soudain le hibou repéra la souris à travers une fenêtre de la maison : elle parlait avec une jeune fille. Il fit signe au criquet dans la rivière de striduler pour rassembler tous les animaux au conseil.
Quittant la maison de la famille Morin-Diallo, la souris était impatiente de retrouver ses amis. Elle était décidée à convaincre les animaux que les humains n’étaient pas si mauvais. Entre le rateau et l’arrosoir, elle retrouva son ami le raton laveur. Un groupe de cochons sauvages qui sortaient de la forêt tenta de les intimider près de la barrière du jardin. Le criquet et le hibou les aperçurent et vinrent au secours des deux amis. Lorsque les cochons eurent pris la fuite, les quatre amis se dirent toute leur affection. Hibou et criquet expliquèrent qu’ils se rendaient auprès des animaux réunis qui s’étaient inquiétés de la voir elle en pleine conversation avec une humaine.
La souris ne laissa pas aux animaux le temps d’exprimer leur indignation :
« Écoutez-moi s’il-vous-plaît ! Les humains ne sont pas si mauvais
 Bien sûr que si, ce sont des envoyés du diable, dit un serpent. Nous devons les éliminer.
 As-tu pensé à tous nos proches qui se sont fait massacrer par ces barbares ? demanda un ver de terre. »
Le père de la souris prit la parole en personne :
« Tu me déçois ma fille je te pense indigne de reprendre ma fonction. »
Les animaux réunis décidèrent qu’il fallait agir.
« Il faut faire quelque chose, et vite, dit un écureuil.
 Cela ne peut plus durer, surenchérit un lapin.
 Nous devons former une rébellion, proposa l’écureuil.
 Leurs étranges machines détruisent notre environnement, dit un oiseau.
 Et si on faisait de leur vie un enfer, dit une fourmi. »

La bataille
Helene TRIBOULET

3/ A la guerre !

Le lendemain de la réunion, les rongeurs allèrent dans la foret près de la rivière pour parler de la façon d’entrer dans la maison des Morin-Diallo la nuit prochaine. En effet ils avaient été missionnés pour commencer le sabotage les premiers. Leur plan se déroula comme prévu, la nuit venue.

Pour commencer les lapins, qui sont connus pour leur très bonne écoute, étaient les guetteurs. Tapis dans les hautes herbes, ils avaient tous leur sens éveillés pour donner l’alerte si besoin. Leur museaux étaient tournés vers le poteau d’alimentation électrique. La haute tour aux bruits étranges commençait à se balancer. En effet, toute une équipe de castors était en train de ronger la base avec leurs grandes dents et leur très bonne vision nocturne.
Pendant ce temps, les écureuils bondirent hors de la forêt et trottèrent en direction de la maison aider les autres rongeurs à s’ infiltrer. Tous attendirent que la lumière éblouissante bleue s’arrête. Ensuite ils savaient que les humains quittaient l’espace qui les intéressait. Quand plus aucun bruit ne fut détecté, tous les rongeurs se faufilèrent à l’intérieur. Il suffisait de petits espaces sous la porte d’entrée ou de grimper le long du mur et de se faire tomber par le grand trou appelé fenêtre. Les écureuils agiles, vérifièrent que les poilus domestiqués n’étaient pas dans la pièce. Ensuite les campagnols entrèrent et se mirent comme une armée en ligne contre les murs à ronger tous les cables qu’ils rencontraient. Le goût était infect mais cela en valait le coup. On entendait que des bruits de dents et de griffures sur le plancher.
« Salomon ! qu’est-ce que tu as encore fait avec internet ? »
Tous bondirent et avaient le coeur qui tapait fort. Ils se mirent tous à l’arrêt en entendant le plus grand des humains traverser le couloir de l’étage d’un pas lourd.
Ils écoutèrent :
 Mais j’ai rien fait pa’, je te jure …
 Oui c’est vrai, répliqua l’autre petit humain mâle, on n’a rien touché.
Le grand grogna, comme quand on veut faire comprendre qu’on n’est pas content.
 C’est ça aussi papa les plaisirs de la campagne ...pas de réseau !
Les deux petits éclatèrent de rire.
Mais cela ne nous détendait pas. Nous avions l’impression que nos coeurs allaient sortir de notre poitrine, d’autant plus quand le grand commença à descendre les marches :
 Ouai ouai, garde tes blagues pour les autres Lucas. Je vais voir ce qui s’est passé. Bonne nuit mes lapins !

Il avait à peine poser son grand pied sur la deuxième marche que nous avions filé, non sans laisser quelques petites crottes.

Driss eut du mal à réaliser une fois arrivé dans le salon, des dégâts qu’il avait sous les yeux. En effet, la lumière du plafonnier avait à peine éclairé la salle qu’elle s’était tout à coup éteinte dans un grand crépitement.
Il s’alluma tant bien que mal avec son téléphone. Il chercha l’armoire électrique. Tous les cables qui en sortaient avaient été machouillés. Il essaya de comprendre quand son regard courut sur le sol : il y avait plein de bouts de cables déchirés au milieu de déjections.
Il soupira et jura entre ses dents. Il ferma de rage la fenêtre ouverte. Il mit son réveil plus tôt que d’habitude pour ranger avant que tout le monde ne se lève. Heureusement qu’il avait encore de la batterie ...il n’y avait plus d’électricité ni internet.

Le soleil se coucha. Et la lune éclaira des traits noirs qui avançaient déterminés vers la maison. C’était l’armée des fourmis. Elles décidèrent de rentrer par le mur de la cuisine en pierre s’infiltrant dans toutes les fentes des joints de ciment. Elles allèrent dans la cuisine pour se répartir les taches.
La reine fourmis était au centre du grand espace carrelé. Elle ordonna à un premier groupe de s’occuper des aliments présents à découvert : miette de pains, gros récipient sur les plaques qui chauffent, fruit …. L’autre groupe part à l’assaut des espaces suspendus où tout est mis dans des boites. C’était la folie. La reine regardait ses deux bataillons procéder avec méthode. Toute la nuit elles travaillèrent sans relâche, se relayant pour qu’au lendemain les dégâts soient importants. Quand le soleil se leva elle décida de réduire un peu les rangs pour ne pas tout de suite alarmer les humains.
Elles continuaient leurs aller-retours, quand elles furent dérangés par une main qui s’aplatit sur le plan de travail. C’était un des petits. Il ouvrit le placard sans s’apercevoir qu’il avait écrasé dix combattantes.
Salomon prit le paquet de céréales et hurla en découvrant qu’il était recouvert de minuscules créatures noires qui bougeaient et ne semblaient pas embêtées par sa présence.
Quand tout le monde découvrit que la cuisine avait été envahie par les fourmis et que leur aller retour ne cessait pas. Driss alla chercher du produit fourmicide. Laurence installa des pièges à fourmis qu’elle avait trouvés dans le garage. Cuisiner devint vraiment compliqué car il fallait faire attention à bien tout nettoyer et qu’il n’y avait toujours pas d’électricité. Ils avaient prévenu l’équipe technique mais cela allait prendre du temps. La famille avait mis tous les aliments dans la cave dans des boites pour ne pas que ça s’abime.

Troisième nuit. C’était au tour du groupe des oiseaux, serpents et des araignées. Ils arrivèrent à se faufiler dans la maison. Le trou de la chatière fut fort pratique pour les serpents. Les hirondelles volèrent à l’étage discrètement, tandis que les mésanges et les geais restèrent au rez de chaussée. L’aige de Bonelli se posa comme un roi sur le rebord de la fenêtre et lança le top départ. Tous se mirent à déféquer. De partout. Sur tout.
Pendant ce temps là, les araignées et les serpents ont repéré où étaient endormis les humains. Ils se cachèrent non loin d’eux. Le matin fut un concert de cris. Rien que de voir une mygale ou d’avoir une couleuvre qui se faufile entre leur jambe fit hurler de peur toute la famille. En même pas 5 minutes les serpents et les araignées disparurent, ils s’étaient réfugiés dans les placards ou entre les poutres, dans des endroits où les humains ne regardent pas. Les humains s’étaient à peine remis de leur frayeur que les cris reprirent. Ils découvrirent, choqués, que le sol, les meubles de toute la maison était recouvert de fientes d’oiseau. En réussissant à descendre au salon, ils eurent envie de vomir tellement l’odeur était forte.

C’en était trop. Il fallait prendre une décision. Après toutes les attaques des animaux, la maison était saccagée. La famille était à bout, elle en avait vraiment marre. Ils se réunirent pour discuter de la situation. Ils décidèrent de se rendre à Valence pour aller chez un exterminateur. Heureusement Laurence connaît bien la ville, et il y a un magasin ADEN 4D à côté des bureaux où elle travaille.
Alors que les enfants sont dans un café et prennent leur petit déjeuner, en faisant charger les téléphones de tout le monde, Driss et Laurence sont en pleine conversation avec les équipes d’ADEN :
 Ben franchement vous n’avez pas de chance, c’est rare ce que vous me décrivez !
 On est à bout là, dit Laurence d’une voix désespérée. Driss met une mains sur son épaule. Il a des cernes et un visage très fatigué.
 Je comprends. Malheureusement, on ne peut rien faire pour vous. A part vous conseiller de poser plein de pièges et de bien fermer vos fenêtres. Je suis désolé.
Driss et Laurence partirent. Ils étaient tellement abattus qu’ils ne dirent même pas au revoir. Ils rejoignirent leurs enfants dans le café. Ils décidèrent d’appeler un collègue de Laurence qui habitait à Valence pour lui demander de les héberger, le temps qu’ils prennent une décision. Qu’allaient-ils faire de leur maison inhabitable et ennemie ? Ils avaient besoin de retrouver du calme et de sentir bien chez eux.

La bataille
Christelle BARRAGO

4/ La danse, la forêt, la solitude

Au bout de plusieurs semaines à Valence la famille décida d’acheter un camping-car, cela leur permettrait de voyager facilement et sans contrainte. Il restait le problème de cette maison, qu’allaient-ils en faire ? L’abandonner ? La rénover ? La détruire ?
Ils se rendirent sur place, ils dressèrent l’état des lieux et appelèrent Bob, leur ami d’enfance qui était chasseur. Les biches réèrent pour alerter les animaux de la venue du chasseur. La famille peureuse retourna dans son camping car faire le tour de l’Ardèche. Pendant ce temps les animaux qui avaient tout entendu décidèrent d’élaborer un plan. Le sanglier à la tête du groupe dit : ’’ Vous les écureuils faites des catapultes avec vos provisions, les oiseux vous, à l’aide de vos pépiements vous nous alerterez de l’arrivé de ce soi-disant Bob le chasseur.
Renards et blaireaux allez creuser un trou entre deux arbres ; Nous y tendrons un piège. Castors rongez des arbres et une fois le chasseur pris au piège vous l’enfermerez dans le trou.
Lorsque Bob arriva, les animaux se mirent en position, exécutèrent leur plan. Les chasseurs entrant dans la forêt avec fierté et prétention rigolant de la situation en pensant que les animaux aller perdre. Les animaux étaient prêts. Les oiseaux alertèrent les autres et, comme convenu, le plan fut mis en action. Les renards et les blaireaux se cachèrent, observant les chasseurs se rapprocher du piège. Lorsque les premiers chasseurs pénétrèrent dans la zone, ils ne se rendirent compte de rien. L’un d’eux, plus audacieux, suivit la douce odeur du miel.
Il s’avança dans le trou.
Soudain, une fois qu’il toucha le fond, il glissa. Les autres chasseurs, intrigués, s’approchèrent à leur tour. Le piège était en place. Un à un, ils tombèrent dans la fosse, pris au piège par le miel et la ruse des animaux.
Alors, les écureuils, cachés dans les arbres, lancèrent les nids d’abeilles. En un instant, des milliers d’abeilles sortirent en bourdonnant furieusement, attaquant les chasseurs qui, pris de panique, se précipitèrent pour essayer de sortir du trou. Mais les castors avaient déjà poussé des troncs d’arbres, scellant les bords du trou, et il était trop tard pour fuir.
Les chasseurs étaient coincés, harcelés par les abeilles, les guêpes et les frelons. Ils hurlaient, paniqués, incapables de se défendre contre l’attaque des insectes. Les animaux, cachés dans l’ombre, observaient avec satisfaction leur plan réussir à la perfection.
Le sanglier, fier de la ruse et de l’habileté de chacun, hocha la tête en silence. "Nous avons protégé la maison", murmura-t-il. "Mais rappelons-nous que c’est la force de notre union qui a fait la différence de la bataille.
Lorsque qu’il rentrait de leur petit périple Laurence et Driss trouvèrent la maison calme. La camionnette de Bob, toutes portes ouvertes, gisait au soleil. Quand à lui il, restait mystérieusement introuvable.
La vie devait quoi qu’il en soit reprendre son cours. Laurence et Driss allèrent dans la maison pour trouver le roi sanglier afin de convenir d’une trêve entre humain et animaux. Ils s’engagèrent à adopter un mode vie éco-responsable cultivèrent leur propre potager, installèrent des hôtels à insectes, détruisirent la tondeuse et renoncèrent a toute trace de consumérisme.