La prophétie des plantes

Prologue

La décision de quitter la ville pour s’installer à la campagne murissait depuis plusieurs années dans l’esprit de Monsieur et Madame Morin-Diallo. Les problèmes d’asthme de Sarah, la petite dernière, et les plaintes incessantes des voisins lorsque les jumeaux Lucas et Salomon jouaient dans la cour de leur résidence du centre-ville de Lyon avaient fini par les convaincre de faire le grand saut. Alors, un matin d’août, les cinq Lyonnais accompagnés de leur chien et de leur chat s’étaient installés dans un coin reculé d’Ardèche au bord de la rivière la Bourges, dans une jolie maison de pierre abandonnée depuis seulement six mois. La santé déclinante du couple de retraités qui y avait vécu les avait poussés à rejoindre la vallée non loin d’un centre hospitalier et des services qu’il proposait aux personnes âgées. Les parents Morin-Diallo, Laurence et Driss, tout sourires, se réjouissaient. Enfin ils réalisaient leur rêve, offraient à leurs enfants de sept et douze ans un cadre de vie proche de la vie sauvage, où l’air était peu pollué et qui permettrait à leur progéniture d’évoluer au grand air, dans un milieu sain au plus près de la nature. Dès les premiers jours, la respiration de Sarah se fit plus fluide, aucun accès de toux à déplorer, son teint s’était éclairci, elle était radieuse, son père et sa mère s’en félicitait. Quant aux garçons, ils n’en revenaient pas de disposer d’un terrain de jeu qui leur semblait illimité. Ils couraient dans les bois, dévalaient les pentes à s’en couper le souffle, sautaient dans les cascades, s’aspergeaient d’eau dans la rivière, hurlant et riant sans déranger personne, un vrai bonheur.
Or, ce dont aucun d’entre eux ne se doutait, c’était que le vide de la maison qu’ils venaient d’investir n’était qu’apparent. En effet, cachés dans les nombreux recoins des deux étages que les Morin-Diallo occupaient, ainsi que dans le grenier, dans la cave, au beau milieu de ce qui avait été un potager, sur la rivière et partout sur ses rives, fourmillait un grand nombre d’espèces de la faune et de la flore locale. Des bactéries invisibles à l’œil nu, des insectes plus ou moins faciles à vivre, des reptiles surtout de petites tailles, des mammifères petits et grands, jusqu’aux oiseaux qui volaient librement au-dessus de la nouvelle demeure de Laurence et de Driss. Sans le savoir, les cinq bipèdes citadins et leurs deux animaux de compagnie bouleversaient tout un écosystème qui avait appris à exister sans devoir composer avec des humains.
Laurence entreprit d’abord de s’occuper du jardin qu’elle voulait rendre joli. Elle s’arma d’une énorme paire de ciseaux en métal et d’autres ustensiles et commença par se charger des mauvaises herbes : elle défrichait, éliminait toutes les plantes qui lui semblaient laides ou inutiles, une hécatombe. Dans la remise, Driss fut ravi de trouver une tondeuse à gazon dont le réservoir contenait encore suffisamment de carburant. Afin de rendre les alentours de leur propriété plus ordonnée, il sortit l’engin, et l’alluma. Un bruit de moteur vint perturber le calme à une centaine de mètres à la ronde, semant l’effroi dans la nature, d’autant que la fumée noire qui s’en échappait était irrespirable. Alors qu’ils jouaient dans le lit de la rivière, les deux garçons n’hésitaient pas à s’emparer de cailloux qu’ils jetaient à la surface pour s’éclabousser, sans se rendre compte qu’ils retiraient leurs abris à des crustacés livrés subitement sans secours aux attaques de leurs prédateurs. Leur chien, encore jeune et turbulent, ne sachant plus où donner du museau, pourchassait les papillons affolés, creusait la terre en arrachant les racines nécessaires à la survie des plantes, ses jeux détruisaient aussi l’habitat d’insectes incapables de vivre au grand jour. Le chat aussi jubilait, il avait à sa disposition un vaste terrain de chasse où les rongeurs dont il raffolait, découvraient bien trop tard son habileté et sa redoutable efficacité. Le petit félin ne mit pas vingt-quatre heures à s’adapter à son nouvel environnement, il en devint le principal prédateur.
En se rencontrant, deux univers qui n’aspiraient pourtant qu’à vivre en paix entraient en collision. Mais, ignorés par les humains, c’était au monde des plantes et des animaux de réagir, d’observer attentivement le comportement des nouveaux venus afin de s’y adapter, puis de trouver rapidement les moyens de cohabiter avec ceux qu’ils considéraient comme des intrus qui leur compliquaient l’existence.

La prophétie des plantes
Wilfried N’SONDE

1/ Dans la maison au bord de la Bourges

La petite souris avait élu domicile dans la maison au bord de la Bourges vers la fin du printemps dernier, peu avant de mettre bas ses six petits. Elle avait choisi de s’installer dans le calme du grenier, un excellent refuge qui la protégeait de la lumière pendant ses longues heures de sommeil de la journée, et lui proposait une excellente base de repli après les escapades nocturnes qui lui permettait de se rassasier et de nourrir sa progéniture.
Tout se passait à merveille depuis des mois, elle coulait des jours tranquilles, mais vers la fin de l’été, son univers s’était assombri avec l’arrivée d’humains et de deux monstres à quatre pattes. Avec leurs meubles et leurs énormes machines en métal qui faisait énormément de bruit, ils avaient totalement changé la géographie de la maison. Par chance ils ne s’étaient pas encore aventuré dans le grenier et la souris avait vite compris que ces étranges individus, contrairement à elle, vivaient le jour et dormaient la nuit. Et puis le nombre d’imposants objets avec lesquels ils encombraient l’espace offraient encore plus de possibilités de se dissimuler, ce qui facilitait ses déplacements vers l’extérieur, il s’agissait juste d’éviter la proximité du chat et du chien. Mais alors qu’elle pensait s’accommoder de cette soudaine invasion, une nuit où la souris partit comme à son habitude chasser des grillons, des chenilles ou d’autres petits insectes, elle s’arrêta net sur le porche de la maison et constata qu’à l’extérieur aussi tout avait changé, elle se retrouvait devant un paysage apocalyptique
Il avait suffi d’une journée pour que l’endroit qui la veille encore abondait de proies deviennent un désert de sillons de terre retournée. Son cœur battait à rompre sa petite poitrine. Elle s’appuya sur ses pattes arrière pour voir ce qu’il en était un peu plus avant, mais d’aussi loin qu’elle pouvait regarder, tout était dévasté. Elle renifla l’air, observa les alentours, s’arrêta en scrutant l’obscurité en direction de la rivière et se dit que ce serait peut-être l’occasion d’y aller chercher des petits escargots. Mais la lune presque pleine éclairait dangereusement l’espace entre elle et le cours d’eau où l’herbe avait été coupé très court, cette hypothèse et le chemin à découvert jusqu’à la rive l’exposait trop à l’assaut d’un rapace. La sourit stressait, elle pensait à ses petits sans savoir comment soulager leur faim. Dans le doute elle décida de rebrousser chemin et retourna dans la maison. Après quelques pas dans l’entrée, elle aperçut une forme bouger dans le noir. Le chat s’était réveillé, il s’étira puis trotta jusqu’à la cuisine pour se désaltérer. La souris s’arrêta mais son odeur la trahit, le félin stoppa, tourna son regard vers elle. Le rongeur se mit à courir et réussit à atteindre une plinthe, elle s’y cacha, tordit son corps, arriva à poursuivre sa course et laissa derrière elle les griffes du chat qui grattaient le bois. Heureusement, elle connaissait la maison par cœur et n’eut aucun mal à gagner l’étage avec le chat toujours à ses trousses. Dans la panique elle réussit à entrer dans la chambre où dormait la petite fille en se faufilant sous la porte, le chat n’allait pas tarder à arriver.
Les miaulements sortirent Sarah de son sommeil. Après s’être frottée les yeux, la petite se redressa sur son lit, elle aperçut une petite souris apeurée, menacée par le chat qui appelait avec insistance.

La prophétie des plantes
Soizic ARNAUD

Le coma révélateur : la prophétie des plantes

A la vue de cette petite souris, Sarah resta bouche bée, son sang ne fit qu’un tour. Sa peau devint de plus en plus pâle et ses jambes tremblèrent si fort qu’on crut presque qu’elles allaient s’effondrer sous son poids. Mais surtout, sa respiration… Son asthme. Une convulsion, puis d’autres. Elle se rua avec son reste d’énergie vers sa table de nuit où elle avait l’habitude de ranger son inhalateur. Mais cela ne la soulagea pas. Ses cris et ses pleurs s’accentuèrent, sa vision se troubla et sa voix s’enrailla, l’empêchant de crier. La respiration de plus en plus douloureuse, les paupières de plus en plus en lourdes… Et le trou noir. Elle s’étala sur le sol, terrassée par la crise. Elle venait de sombrer dans un coma profond.
Ayant entendu le bruit causé par les spasmes de Sarah, ses parents se précipitèrent dans sa chambre et la découvrirent affalée sur le sol, inconsciente. Paniqués et submergés par la peur, ils appelèrent une ambulance, qui emmena la fillette à l’hôpital toutes sirènes hurlantes.
Un petit rongeur aussi inoffensif qu’une souris avait-il réellement pu terrasser une humaine par sa seule présence ?
Sarah, allongée sur son lit d’hôpital et toujours reliée à la vie par des câbles et des machines, vécut alors une expérience bien étrange... Elle sentit son corps bouger, la porter. Elle entendait des voix lointaines, puis plus rien. Juste la sensation que son corps se déplaçait, l’emmenant loin de cet hôpital et de ces machines, fiertés de l’homme et de son « génie ».
Elle vit sa maison. Le jardin, son herbe coupée à ras, sans plus aucune trace de vie organique. Et là… Une main ?? Dans la terre ? Non, elle devait halluciner. Une main bleue, terreuse, rongée par les insectes, des ongles crasseux. Sarah prit peur. Était ce réel ? Les machines auxquelles elle était reliée bipaient de plus en plus intensément. Portée dans cette vision par une force inexplicable, elle creusait la terre, et découvrit un corps. Elle sut immédiatement que c’était celui de la jeune fille des anciens propriétaires de la maison, disparue des années auparavant sans explication. Lorsqu’elle voulut crier, soudainement, elle se réveilla. En sueur, elle fut soulagée de réaliser qu’il ne s’agissait que d’un rêve, mais elle restait perplexe.
Une fois rétablie et rentrée chez elle, Sarah ne put s’empêcher de se précipiter dans le jardin, intriguée par cette vision qui, bien qu’invraisemblable, ne quittait pas son esprit. Elle ne pouvait y croire bien sûr, mais son souffle devenait de plus en plus rapide. Et là, elle la vit. Cachée par des herbes, la main, bleue, terreuse, rongée par les insectes, aux ongles crasseux, sortait de la terre. Elle fut prise d’un haut le cœur et hurla. Ses parents, la pensant dans sa chambre, se précipitèrent dans le jardin. Et virent la main. Ils étaient terrifiés. Alors que Driss et Laurence déterraient le corps, Sarah, toujours sous le choc, se demandait d’où avait pu venir sa vision. Pourquoi lui avoir fait découvrir ce corps ?
Tétanisée par la peur et luttant pour garder le contrôle d’elle-même, Sarah entendit alors une voix aiguë et inconnue, semblant venir d’une petite fleur qui avait poussé non loin de l’endroit où avait été enterrée la fillette :
 Nom d’une feuille ! Cette fille est plus fragile qu’un coquelicot !
 On me parle ? répondit Sarah.
La plante s’exclama :
 Elle est complètement folle cette fille ! Elle entend des voix, on dirait un tournesol qui vient de sortir de terre !
Sarah dit alors :
 Qui me traite de tournesol ?
La plante, épouvantée, se rendit compte que Sarah l’entendait, et lui répondit agressivement :
 Humaine ! C’est toi qui m’entends ? Cette fille est hors-norme !
Sarah reprit :
 Mais qui me parle bon sang !?
Sarah, éberluée, comprit que la voix provenait de la fleur.
 C’est moi qui te parle, espèce de chêne mal rasé !
Sarah se dit qu’elle rêvait encore, se pinça, mais sentit la douleur. L’effet d’un médicament peut-être ? Ses parents la fixaient d’un œil intrigué, et Sarah comprit qu’elle seule entendait cette petite voix.
Voyant Sarah estomaquée, la plante sourit et poursuivit :
 Je crois que tu es le messager que nous attendons depuis si longtemps. Je vais donc tout t’expliquer. Ne t’en fais pas, ce qui est arrivé à cette petite fille est la pétrification, et elle l’avait cherché.
Sarah plaqua ses mains contre sa bouche…
 Ne prends pas pitié pour cette immondice, elle saccageait plantes et végétaux, massacrait insectes et animaux. Nous nous sommes vengés. Ta famille doit prendre garde jeune fille, la colère de la nature est impitoyable… Ne pourrions nous pas vivre en meilleure harmonie et éviter ces solutions, disons, extrêmes ?
Sarah, qui malgré sa peur panique des souris avait toujours respecté la faune et la flore, comprit alors. Aidée par cette faculté surnaturelle de communication avec l’écosystème, elle allait devoir mettre tout en œuvre pour faire comprendre à sa famille, et aux humains, qu’il était de leur devoir de protéger la nature, sous peine de subir de terribles conséquences… Cela n’allait pas être facile.

La prophétie des plantes
Emeline MILLER

3/ Des malheurs à paillettes

Pendant le dîner en famille l’ambiance était agréable et chaleureuse. Soudain, un moustique se posa sur la main de Laurence. Surprise, elle écrasa l’insecte sans vergogne. Sarah s’écria :
« Mais que fais-tu, Maman ?
 Ce n’est qu’un moustique, rétorqua le père.
 Depuis notre arrivée, vous perturbez l’écosystème environnant, dit Sarah en haussant le ton. »
Driss et Laurence ignorèrent sa remarque. Le repas se termina dans le silence.
Le lendemain, alors que Sarah courait dans le jardin en jouant avec un papillon, elle trébucha sur une racine et tomba dans l’herbe. Par cette chute, elle ressentit la détresse immense de la faune et de la flore qui criaient à l’aide. En relevant la tête, elle aperçut son père en train de couler le béton pour la nouvelle terrasse. Elle éteignit la bétonneuse. Son père la regarda d’un air étonné :
« Mais pourquoi as-tu éteint la machine ?
 Papa, tu es en train de tuer le nature, dit Sarah d’un air consterné.
 Mais ça ne va rien lui faire, arrête de t’inquiéter pour des choses aussi puériles, dit M. Diallo plein de mépris. »
Et M. Diallo relança la bétonneuse.
Sarah comprit alors que ses égoïstes parents ne se préoccupaient absolument pas de la nature, mais seulement de leur bien-être. Elle conclut que si elle voulait que sa famille cohabite avec la nature, il fallait leur montrer que la faune et la flore étaient essentielles. Elle décida que saboter leurs bien matériels était le seul moyen d’aider la nature. Elle observa les actions de sa famille et élabora d’astucieux plans de sabotage : elle allait profiter de son pouvoir de communication avec l’écosystème pour suggérer à tout ce qui vivait autour d’eux de se rebeller.

Lucas creusait un trou au fond du jardin lorsqu’une pierre se décrocha et lui tomba sur le pied. Au même moment, alors que la mère entreprenait d’arracher la racine d’un jeune chêne qui menaçait sa belle pelouse, un mille-pattes de dix centimètres sortit de terre et se glissa sous ses vêtements. Le mille-pattes présentait d’étranges reflets dorés.
Renonçant à son trou, Lucas proposa à Salomon d’aller jouer dans la rivière. Soudain, les poissons commencèrent à s’agiter. Ils encerclèrent les garçons, qui sortirent de la rivière en criant. Ils ne virent pas qu’un nuage de paillettes flottait sur l’eau.
Le père de Sarah avait quant à lui décidé de profiter du beau temps pour tondre la pelouse. Les herbes commencèrent à s’assembler par milliers autour de l’hélice, et son mouvement fut bloqué. Le père ne comprit pas comment sa tondeuse toute neuve pouvait déjà tomber en panne. Il aperçut une traînée de paillettes sur l’herbe.
Pendant le dîner, les trois victimes racontèrent les malheurs qui leur étaient arrivés. Lorsque Driss mentionna les étranges paillettes qu’il avait vues sur l’herbe, Laurence se rappela l’étrange poussière dorée qui l’avait étonnée sur le mille-pattes. Lucas crut se souvenir à son tour d’un nuage brillant lorsqu’il avait reçu la pierre sur son pied.

La prophétie des plantes
Helene TRIBOULET

4/ Le rêve de Sarah

Après une mauvaise nuit, la famille reparla des paillettes. Après avoir raconté tout ce qui s’était passé un lourd silence s’installa dans la pièce . Ils étaient là,un peu perdus essayant de comprendre. Les parents annoncèrent à leurs enfants qu’ils allaient de nouveau déménager et quitter l’Ardèche. Ils en avaient discuté toute la nuit. Driss, en soupirant, dit aux enfants :
« Allez, vous montez dans vos chambres et commencez à faire le tri. Et mettez vos vêtements dans les valises ».
Alors que tout le monde commençait à discuter de l’organisation, Sarah décrocha de leur conversation. Son attention avait été attirée par une fourmi. Elle était comme une statue dans le canapé à fixer la table basse sur laquelle se trouvait le petit animal.
C’est sa mère qui fut la première à être intriguée par l’attitude de sa fille.
 Sarah ? ….Sarah !?….Hé ho allô la terre …..Tu m’écoutes ?
Sans réfléchir la jeune fille répondit :
 Oh pardon, j’étais en pleine conversation …
 ...avec qui ?, rigola Salomon …..il n’y a personne en face de toi et aucun son ne sort de ta bouche…
 Ce qui ne me gêne pas du tout, ajouta Lucas.

Sarah baissa les yeux sous le regard insistant de toute sa famille.
 Eh bien, je dois vous avouer que depuis mon hospitalisation….je ….je…..
Elle hésita.
 Je parle avec les animaux et les plantes !
Un immense silence se forma dans le salon. Personne ne savait quoi lui répondre.

Laurence et Driss se regardèrent et dans leur regard ils se disaient qu’elle était perturbée à cause du coma. Sarah ne comprenait pas pourquoi ses parents ne la prenaient pas au sérieux. Elle avait vu le regard entendu entre eux. Laurence lui proposa de retourner voir le médecin.
Elle eut envie de pleurer et hurla :
 Mais je ne suis pas folle !!! C’est vous qui l’êtes ….si vous pensez que déménager changera quelque chose ...mais pas du tout ! Vous verrez toujours ces foutues paillettes !!!

Furieuse, elle partit en courant. Ses frères inquiets la suivirent. Ils la trouvèrent, assise sur la balançoire. Ils s’approchèrent :

 Hé Sarah …
 Quoi ? Vous venez vous moquer de moi, c’est ça ?
 Pas du tout, on voit bien que ça va pas. C’est quoi cette histoire de parler aux plantes ? C’est un peu choquant quand même.
 Ben asseyez vous, proposa-t-elle à ses frères en reniflant et essuyant ses larmes, je vais vous expliquer.

Elle leur raconta qu’à son retour de l’hôpital, alors qu’elle était assise ici, sur la balançoire, elle avait entendu comme une voix dans sa tête. Pas très forte, comme un souffle. En se concentrant dessus, elle a eu un flash : l’image d’un géranium. Et en levant les yeux, ses frères virent le géranium.
 c’était lui ?
 oui !

Elle a cru que c’était un rêve, une hallucination. Pendant deux jours, à chaque fois qu’elle venait ici, elle l’entendait. Elle a eu du mal à y croire. Pour vérifier elle est allée dans la forêt et effectivement quand elle fixait un végétal et si il était d’accord, elle pouvait communiquer avec lui. Elle avait eu le temps de s’habituer et la communication devenait plus simple à comprendre maintenant.
 Et alors ? Qu’est ce qu’ils te disent ? La fourmi dans la maison, par exemple ?
 Elle était toute contente de comprendre qu’on allait partir.
 Non ?
 En fait les paillettes et les trucs étranges qui nous arrivent, c’est toute la nature qui se venge.
 Qui se venge à coup de paillettes ?
 En fait, c’est pas tellement une vengeance. C’est plus pour nous rendre bizarres, et nous faire réfléchir.
 sur quoi ?

Sarah expliqua dans les grandes lignes : leurs parents et eux même si ils voulaient bien faire, et bien ils faisaient mal. Ils dérangeaient toute la nature en pensant y faire attention. La fin de journée approchait. Ils avaient discuté un long moment ensemble. Sarah se sentait soulagée d’être entendue par ses frères. Ils se dirigèrent tous les trois vers la maison. Leurs parents inquiets les attendaient sur le pas de la porte. Ils allaient pour ouvrir la bouche quand tout à coup, la terre se mit à trembler et les graviers de la cour se transformèrent petit à petit en paillettes. Elles commencèrent à tournoyer et à former un tourbillon de plus en plus fort qui emporta Sarah et la fit s’envoler. Elle voulut hurler, ferma les yeux et …

….quand elle les ouvrit, elle était toute tremblante dans son lit. Elle regarda autour d’elle et reconnut sa chambre. Elle se rendit compte que ce qui l’avait réveillé étaient les miaulements du chat. Elle se leva, le prit par la peau du cou : « Tu vas laisser cette pauvre souris tranquille ! ».
Elle alla s’installer à son bureau et le mit sur ses genoux. Elle commença à écrire des règles pour sa famille, et encore remplie de son rêve, elle indiqua le titre : Comment vivre avec la nature autour de nous ? Comment ne pas s’imposer et l’écouter ? Les 10 règles de Sarah.

La prophétie des plantes
Christelle BARRAGO

5/ La prophétie des plantes

Quatrième de couverture :

Et si la nature essayait de nous prévenir ?

Une nuit, une petite souris effrayée entre dans la chambre de Sarah, poursuivie par un chat étrange. En se réveillant, la fillette ne se doute pas que ce moment va tout changer. Très vite, elle découvre qu’elle peut comprendre les animaux et les plantes.

Aidée par la souris, elle comprend qu’un grand danger menace la nature, et que les humains doivent changer leur comportement. Mais comment convaincre les autres avant qu’il ne soit trop tard ?

Des paillettes étranges, des événements mystérieux et des rêves remplis de messages… Sarah va devoir agir, car la Terre envoie des signes, et il est temps d’écouter.

Une histoire touchante et pleine d’aventure, qui nous rappelle qu’on doit protéger notre planète.

La prophétie des plantes
Wilfried N’SONDE

1/ Dans la maison au bord de la Bourges

La petite souris avait élu domicile dans la maison au bord de la Bourges vers la fin du printemps dernier, peu avant de mettre bas ses six petits. Elle avait choisi de s’installer dans le calme du grenier, un excellent refuge qui la protégeait de la lumière pendant ses longues heures de sommeil de la journée, et lui proposait une excellente base de repli après les escapades nocturnes qui lui permettait de se rassasier et de nourrir sa progéniture.
Tout se passait à merveille depuis des mois, elle coulait des jours tranquilles, mais vers la fin de l’été, son univers s’était assombri avec l’arrivée d’humains et de deux monstres à quatre pattes. Avec leurs meubles et leurs énormes machines en métal qui faisait énormément de bruit, ils avaient totalement changé la géographie de la maison. Par chance ils ne s’étaient pas encore aventuré dans le grenier et la souris avait vite compris que ces étranges individus, contrairement à elle, vivaient le jour et dormaient la nuit. Et puis le nombre d’imposants objets avec lesquels ils encombraient l’espace offraient encore plus de possibilités de se dissimuler, ce qui facilitait ses déplacements vers l’extérieur, il s’agissait juste d’éviter la proximité du chat et du chien. Mais alors qu’elle pensait s’accommoder de cette soudaine invasion, une nuit où la souris partit comme à son habitude chasser des grillons, des chenilles ou d’autres petits insectes, elle s’arrêta net sur le porche de la maison et constata qu’à l’extérieur aussi tout avait changé, elle se retrouvait devant un paysage apocalyptique
Il avait suffi d’une journée pour que l’endroit qui la veille encore abondait de proies deviennent un désert de sillons de terre retournée. Son cœur battait à rompre sa petite poitrine. Elle s’appuya sur ses pattes arrière pour voir ce qu’il en était un peu plus avant, mais d’aussi loin qu’elle pouvait regarder, tout était dévasté. Elle renifla l’air, observa les alentours, s’arrêta en scrutant l’obscurité en direction de la rivière et se dit que ce serait peut-être l’occasion d’y aller chercher des petits escargots. Mais la lune presque pleine éclairait dangereusement l’espace entre elle et le cours d’eau où l’herbe avait été coupé très court, cette hypothèse et le chemin à découvert jusqu’à la rive l’exposait trop à l’assaut d’un rapace. La sourit stressait, elle pensait à ses petits sans savoir comment soulager leur faim. Dans le doute elle décida de rebrousser chemin et retourna dans la maison. Après quelques pas dans l’entrée, elle aperçut une forme bouger dans le noir. Le chat s’était réveillé, il s’étira puis trotta jusqu’à la cuisine pour se désaltérer. La souris s’arrêta mais son odeur la trahit, le félin stoppa, tourna son regard vers elle. Le rongeur se mit à courir et réussit à atteindre une plinthe, elle s’y cacha, tordit son corps, arriva à poursuivre sa course et laissa derrière elle les griffes du chat qui grattaient le bois. Heureusement, elle connaissait la maison par cœur et n’eut aucun mal à gagner l’étage avec le chat toujours à ses trousses. Dans la panique elle réussit à entrer dans la chambre où dormait la petite fille en se faufilant sous la porte, le chat n’allait pas tarder à arriver.
Les miaulements sortirent Sarah de son sommeil. Après s’être frottée les yeux, la petite se redressa sur son lit, elle aperçut une petite souris apeurée, menacée par le chat qui appelait avec insistance.

La prophétie des plantes
Soizic ARNAUD

Le coma révélateur : la prophétie des plantes

A la vue de cette petite souris, Sarah resta bouche bée, son sang ne fit qu’un tour. Sa peau devint de plus en plus pâle et ses jambes tremblèrent si fort qu’on crut presque qu’elles allaient s’effondrer sous son poids. Mais surtout, sa respiration… Son asthme. Une convulsion, puis d’autres. Elle se rua avec son reste d’énergie vers sa table de nuit où elle avait l’habitude de ranger son inhalateur. Mais cela ne la soulagea pas. Ses cris et ses pleurs s’accentuèrent, sa vision se troubla et sa voix s’enrailla, l’empêchant de crier. La respiration de plus en plus douloureuse, les paupières de plus en plus en lourdes… Et le trou noir. Elle s’étala sur le sol, terrassée par la crise. Elle venait de sombrer dans un coma profond.
Ayant entendu le bruit causé par les spasmes de Sarah, ses parents se précipitèrent dans sa chambre et la découvrirent affalée sur le sol, inconsciente. Paniqués et submergés par la peur, ils appelèrent une ambulance, qui emmena la fillette à l’hôpital toutes sirènes hurlantes.
Un petit rongeur aussi inoffensif qu’une souris avait-il réellement pu terrasser une humaine par sa seule présence ?
Sarah, allongée sur son lit d’hôpital et toujours reliée à la vie par des câbles et des machines, vécut alors une expérience bien étrange... Elle sentit son corps bouger, la porter. Elle entendait des voix lointaines, puis plus rien. Juste la sensation que son corps se déplaçait, l’emmenant loin de cet hôpital et de ces machines, fiertés de l’homme et de son « génie ».
Elle vit sa maison. Le jardin, son herbe coupée à ras, sans plus aucune trace de vie organique. Et là… Une main ?? Dans la terre ? Non, elle devait halluciner. Une main bleue, terreuse, rongée par les insectes, des ongles crasseux. Sarah prit peur. Était ce réel ? Les machines auxquelles elle était reliée bipaient de plus en plus intensément. Portée dans cette vision par une force inexplicable, elle creusait la terre, et découvrit un corps. Elle sut immédiatement que c’était celui de la jeune fille des anciens propriétaires de la maison, disparue des années auparavant sans explication. Lorsqu’elle voulut crier, soudainement, elle se réveilla. En sueur, elle fut soulagée de réaliser qu’il ne s’agissait que d’un rêve, mais elle restait perplexe.
Une fois rétablie et rentrée chez elle, Sarah ne put s’empêcher de se précipiter dans le jardin, intriguée par cette vision qui, bien qu’invraisemblable, ne quittait pas son esprit. Elle ne pouvait y croire bien sûr, mais son souffle devenait de plus en plus rapide. Et là, elle la vit. Cachée par des herbes, la main, bleue, terreuse, rongée par les insectes, aux ongles crasseux, sortait de la terre. Elle fut prise d’un haut le cœur et hurla. Ses parents, la pensant dans sa chambre, se précipitèrent dans le jardin. Et virent la main. Ils étaient terrifiés. Alors que Driss et Laurence déterraient le corps, Sarah, toujours sous le choc, se demandait d’où avait pu venir sa vision. Pourquoi lui avoir fait découvrir ce corps ?
Tétanisée par la peur et luttant pour garder le contrôle d’elle-même, Sarah entendit alors une voix aiguë et inconnue, semblant venir d’une petite fleur qui avait poussé non loin de l’endroit où avait été enterrée la fillette :
 Nom d’une feuille ! Cette fille est plus fragile qu’un coquelicot !
 On me parle ? répondit Sarah.
La plante s’exclama :
 Elle est complètement folle cette fille ! Elle entend des voix, on dirait un tournesol qui vient de sortir de terre !
Sarah dit alors :
 Qui me traite de tournesol ?
La plante, épouvantée, se rendit compte que Sarah l’entendait, et lui répondit agressivement :
 Humaine ! C’est toi qui m’entends ? Cette fille est hors-norme !
Sarah reprit :
 Mais qui me parle bon sang !?
Sarah, éberluée, comprit que la voix provenait de la fleur.
 C’est moi qui te parle, espèce de chêne mal rasé !
Sarah se dit qu’elle rêvait encore, se pinça, mais sentit la douleur. L’effet d’un médicament peut-être ? Ses parents la fixaient d’un œil intrigué, et Sarah comprit qu’elle seule entendait cette petite voix.
Voyant Sarah estomaquée, la plante sourit et poursuivit :
 Je crois que tu es le messager que nous attendons depuis si longtemps. Je vais donc tout t’expliquer. Ne t’en fais pas, ce qui est arrivé à cette petite fille est la pétrification, et elle l’avait cherché.
Sarah plaqua ses mains contre sa bouche…
 Ne prends pas pitié pour cette immondice, elle saccageait plantes et végétaux, massacrait insectes et animaux. Nous nous sommes vengés. Ta famille doit prendre garde jeune fille, la colère de la nature est impitoyable… Ne pourrions nous pas vivre en meilleure harmonie et éviter ces solutions, disons, extrêmes ?
Sarah, qui malgré sa peur panique des souris avait toujours respecté la faune et la flore, comprit alors. Aidée par cette faculté surnaturelle de communication avec l’écosystème, elle allait devoir mettre tout en œuvre pour faire comprendre à sa famille, et aux humains, qu’il était de leur devoir de protéger la nature, sous peine de subir de terribles conséquences… Cela n’allait pas être facile.

La prophétie des plantes
Emeline MILLER

3/ Des malheurs à paillettes

Pendant le dîner en famille l’ambiance était agréable et chaleureuse. Soudain, un moustique se posa sur la main de Laurence. Surprise, elle écrasa l’insecte sans vergogne. Sarah s’écria :
« Mais que fais-tu, Maman ?
 Ce n’est qu’un moustique, rétorqua le père.
 Depuis notre arrivée, vous perturbez l’écosystème environnant, dit Sarah en haussant le ton. »
Driss et Laurence ignorèrent sa remarque. Le repas se termina dans le silence.
Le lendemain, alors que Sarah courait dans le jardin en jouant avec un papillon, elle trébucha sur une racine et tomba dans l’herbe. Par cette chute, elle ressentit la détresse immense de la faune et de la flore qui criaient à l’aide. En relevant la tête, elle aperçut son père en train de couler le béton pour la nouvelle terrasse. Elle éteignit la bétonneuse. Son père la regarda d’un air étonné :
« Mais pourquoi as-tu éteint la machine ?
 Papa, tu es en train de tuer le nature, dit Sarah d’un air consterné.
 Mais ça ne va rien lui faire, arrête de t’inquiéter pour des choses aussi puériles, dit M. Diallo plein de mépris. »
Et M. Diallo relança la bétonneuse.
Sarah comprit alors que ses égoïstes parents ne se préoccupaient absolument pas de la nature, mais seulement de leur bien-être. Elle conclut que si elle voulait que sa famille cohabite avec la nature, il fallait leur montrer que la faune et la flore étaient essentielles. Elle décida que saboter leurs bien matériels était le seul moyen d’aider la nature. Elle observa les actions de sa famille et élabora d’astucieux plans de sabotage : elle allait profiter de son pouvoir de communication avec l’écosystème pour suggérer à tout ce qui vivait autour d’eux de se rebeller.

Lucas creusait un trou au fond du jardin lorsqu’une pierre se décrocha et lui tomba sur le pied. Au même moment, alors que la mère entreprenait d’arracher la racine d’un jeune chêne qui menaçait sa belle pelouse, un mille-pattes de dix centimètres sortit de terre et se glissa sous ses vêtements. Le mille-pattes présentait d’étranges reflets dorés.
Renonçant à son trou, Lucas proposa à Salomon d’aller jouer dans la rivière. Soudain, les poissons commencèrent à s’agiter. Ils encerclèrent les garçons, qui sortirent de la rivière en criant. Ils ne virent pas qu’un nuage de paillettes flottait sur l’eau.
Le père de Sarah avait quant à lui décidé de profiter du beau temps pour tondre la pelouse. Les herbes commencèrent à s’assembler par milliers autour de l’hélice, et son mouvement fut bloqué. Le père ne comprit pas comment sa tondeuse toute neuve pouvait déjà tomber en panne. Il aperçut une traînée de paillettes sur l’herbe.
Pendant le dîner, les trois victimes racontèrent les malheurs qui leur étaient arrivés. Lorsque Driss mentionna les étranges paillettes qu’il avait vues sur l’herbe, Laurence se rappela l’étrange poussière dorée qui l’avait étonnée sur le mille-pattes. Lucas crut se souvenir à son tour d’un nuage brillant lorsqu’il avait reçu la pierre sur son pied.

La prophétie des plantes
Helene TRIBOULET

4/ Le rêve de Sarah

Après une mauvaise nuit, la famille reparla des paillettes. Après avoir raconté tout ce qui s’était passé un lourd silence s’installa dans la pièce . Ils étaient là,un peu perdus essayant de comprendre. Les parents annoncèrent à leurs enfants qu’ils allaient de nouveau déménager et quitter l’Ardèche. Ils en avaient discuté toute la nuit. Driss, en soupirant, dit aux enfants :
« Allez, vous montez dans vos chambres et commencez à faire le tri. Et mettez vos vêtements dans les valises ».
Alors que tout le monde commençait à discuter de l’organisation, Sarah décrocha de leur conversation. Son attention avait été attirée par une fourmi. Elle était comme une statue dans le canapé à fixer la table basse sur laquelle se trouvait le petit animal.
C’est sa mère qui fut la première à être intriguée par l’attitude de sa fille.
 Sarah ? ….Sarah !?….Hé ho allô la terre …..Tu m’écoutes ?
Sans réfléchir la jeune fille répondit :
 Oh pardon, j’étais en pleine conversation …
 ...avec qui ?, rigola Salomon …..il n’y a personne en face de toi et aucun son ne sort de ta bouche…
 Ce qui ne me gêne pas du tout, ajouta Lucas.

Sarah baissa les yeux sous le regard insistant de toute sa famille.
 Eh bien, je dois vous avouer que depuis mon hospitalisation….je ….je…..
Elle hésita.
 Je parle avec les animaux et les plantes !
Un immense silence se forma dans le salon. Personne ne savait quoi lui répondre.

Laurence et Driss se regardèrent et dans leur regard ils se disaient qu’elle était perturbée à cause du coma. Sarah ne comprenait pas pourquoi ses parents ne la prenaient pas au sérieux. Elle avait vu le regard entendu entre eux. Laurence lui proposa de retourner voir le médecin.
Elle eut envie de pleurer et hurla :
 Mais je ne suis pas folle !!! C’est vous qui l’êtes ….si vous pensez que déménager changera quelque chose ...mais pas du tout ! Vous verrez toujours ces foutues paillettes !!!

Furieuse, elle partit en courant. Ses frères inquiets la suivirent. Ils la trouvèrent, assise sur la balançoire. Ils s’approchèrent :

 Hé Sarah …
 Quoi ? Vous venez vous moquer de moi, c’est ça ?
 Pas du tout, on voit bien que ça va pas. C’est quoi cette histoire de parler aux plantes ? C’est un peu choquant quand même.
 Ben asseyez vous, proposa-t-elle à ses frères en reniflant et essuyant ses larmes, je vais vous expliquer.

Elle leur raconta qu’à son retour de l’hôpital, alors qu’elle était assise ici, sur la balançoire, elle avait entendu comme une voix dans sa tête. Pas très forte, comme un souffle. En se concentrant dessus, elle a eu un flash : l’image d’un géranium. Et en levant les yeux, ses frères virent le géranium.
 c’était lui ?
 oui !

Elle a cru que c’était un rêve, une hallucination. Pendant deux jours, à chaque fois qu’elle venait ici, elle l’entendait. Elle a eu du mal à y croire. Pour vérifier elle est allée dans la forêt et effectivement quand elle fixait un végétal et si il était d’accord, elle pouvait communiquer avec lui. Elle avait eu le temps de s’habituer et la communication devenait plus simple à comprendre maintenant.
 Et alors ? Qu’est ce qu’ils te disent ? La fourmi dans la maison, par exemple ?
 Elle était toute contente de comprendre qu’on allait partir.
 Non ?
 En fait les paillettes et les trucs étranges qui nous arrivent, c’est toute la nature qui se venge.
 Qui se venge à coup de paillettes ?
 En fait, c’est pas tellement une vengeance. C’est plus pour nous rendre bizarres, et nous faire réfléchir.
 sur quoi ?

Sarah expliqua dans les grandes lignes : leurs parents et eux même si ils voulaient bien faire, et bien ils faisaient mal. Ils dérangeaient toute la nature en pensant y faire attention. La fin de journée approchait. Ils avaient discuté un long moment ensemble. Sarah se sentait soulagée d’être entendue par ses frères. Ils se dirigèrent tous les trois vers la maison. Leurs parents inquiets les attendaient sur le pas de la porte. Ils allaient pour ouvrir la bouche quand tout à coup, la terre se mit à trembler et les graviers de la cour se transformèrent petit à petit en paillettes. Elles commencèrent à tournoyer et à former un tourbillon de plus en plus fort qui emporta Sarah et la fit s’envoler. Elle voulut hurler, ferma les yeux et …

….quand elle les ouvrit, elle était toute tremblante dans son lit. Elle regarda autour d’elle et reconnut sa chambre. Elle se rendit compte que ce qui l’avait réveillé étaient les miaulements du chat. Elle se leva, le prit par la peau du cou : « Tu vas laisser cette pauvre souris tranquille ! ».
Elle alla s’installer à son bureau et le mit sur ses genoux. Elle commença à écrire des règles pour sa famille, et encore remplie de son rêve, elle indiqua le titre : Comment vivre avec la nature autour de nous ? Comment ne pas s’imposer et l’écouter ? Les 10 règles de Sarah.

La prophétie des plantes
Christelle BARRAGO

5/ La prophétie des plantes

Quatrième de couverture :

Et si la nature essayait de nous prévenir ?

Une nuit, une petite souris effrayée entre dans la chambre de Sarah, poursuivie par un chat étrange. En se réveillant, la fillette ne se doute pas que ce moment va tout changer. Très vite, elle découvre qu’elle peut comprendre les animaux et les plantes.

Aidée par la souris, elle comprend qu’un grand danger menace la nature, et que les humains doivent changer leur comportement. Mais comment convaincre les autres avant qu’il ne soit trop tard ?

Des paillettes étranges, des événements mystérieux et des rêves remplis de messages… Sarah va devoir agir, car la Terre envoie des signes, et il est temps d’écouter.

Une histoire touchante et pleine d’aventure, qui nous rappelle qu’on doit protéger notre planète.