Le secret des animaux

Prologue

Localisation : Un bunker sous terre au milieu du Sahara
Année : 2050
Jour et heure : cela ne nous importe plus, maintenant que le monde est détruit, nous n’avons plus l’heure mais nous avons le temps : enfin !

Je n’ai rien oublié de mon ancienne vie, de tout ce que j’ai perdu, de la beauté d’un coucher de soleil, du mouvement lent et majestueux des vagues sur la plage de mon enfance, des histoires que me racontait ma mère. Je n’ai rien oublié du rire joyeux de mes propres enfants jouant à la balle au prisonnier dans le jardin. Rien non plus de ma sœur et mon frère, de notre enfance de petits noirs dans un village de France qui nous a tôt appris à affronter l’adversité. Je n’oublie pas que j’ai été heureuse. J’ai construit ma force et mon énergie, j’ai pu penser l’avenir malgré le Grand Effondrement parce que je savais que ce bonheur-là était possible, qu’une communauté bienveillante, imaginative pouvait sauver du pire des malheurs.
Je suis la plus vieille du projet, c’est moi qui l’ait conçu. Ici, il m’appelle tous Vieille Mère.
J’ai tout perdu au moment du Grand Effondrement en 2030. Tous ceux que j’aimais, ma maison, ma famille, les couchers de soleil, la mer, le chant doux des oiseaux au printemps, la caresse du vent sur mon visage, la table garnie et les amis en fête. Tout !
Depuis des décennies les puissants se faisaient la guerre. Ils fabriquaient des armes sophistiquées, ils n’avaient pas envisagé que leur avidité, leur quête d’un pouvoir hégémonique finiraient par créer notre perte à tous. Le budget de la défense était de plus en plus important, au détriment de la santé, du bien commun. L’éducation avait été abandonnée, la santé des plus fragiles délaissée, ils nous avaient transformés en corps brisés, malades, mal-éduqués, effrayés et méchants. Ils avaient permis que la terre soit abimée pour le confort immédiat de certains, ils avaient moqués, contredits les scientifiques qui prédisaient le désastre écologique en cours. Alors même que les tempêtes étaient plus virulentes, les incendies plus destructeurs et que des sécheresses terribles nous rendaient plus fragiles, ils avaient réussi à nous convaincre que l’étranger était le plus grand danger qui soit, à nous monter les uns contre les autres jusque dans notre intimité. Et quand ils avaient utilisé leurs armes, leurs bombes, nous avions applaudi parce que ce n’était pas contre nous mais contre des hommes, des femmes, des enfants que l’on nous désignait comme ennemis. Des personnes que nous n’avions jamais vu, qui vivaient à des milliers de kilomètres de nous et que nous les autorisions à massacrer parce qu’ils nous répétaient « c’est eux ou vous ! »
Je suis née à la fin du siècle dernier, j’étais là, j’ai tout vu. J’ai, inscrit dans ma mémoire comme un tatouage au fer rouge, la première bombe nucléaire et celles qui ont suivies en rétorsion. Je ne sais plus qui a commencé. Il n’y a plus personne pour écrire cette histoire. Je ne sais plus si c’était la Chine, les USA, la Russie, Israël ou la France. Dans le Projet Anticipation, nous avons compris qu’aucune guerre n’est nécessaire, aucune ne se gagne. Le premier sang versé à l’origine du monde crie vengeance et dans un cercle pervers, dévastateur, les mêmes horreurs se reproduisent.
J’étais ce qu’on appelait en ce temps-là une nerd. Très jeune, j’avais compris l’intérêt de l’informatique, du numérique et de la façon dont on pouvait s’en servir soit pour abêtir, dominer, s’enrichir, soit pour rendre les nôtres plus conscients de leur vulnérabilité et plus solidaires. J’ai choisi la seconde option.
Nous étions six femmes : Joyce et Annabella qui nous viennent des Etats Unis et du Brésil, Hua qui est chinoise, Rim qui est libanaise, Chloé française et moi, Sol, diminutif de mon prénom car mes parents m’ont appelée Soleil, prénom que j’ai transformé en Sol, comme le plancher où j’ai besoin de m’arrimer. Pas aussi vaste que la terre, mais Sol, comme l’endroit à la fois modeste et essentiel où tu poses tes pieds à chaque pas.
Le monde allait à vau-l’eau, j’ai contacté les femmes les plus brillantes de leur génération et elles m’ont écoutées quand je leur ai dit, « tout ça va mal se finir, nous devons nous préparer dès à présent à accoucher de l’avenir »
C’est ainsi qu’est né le Projet Anticipation. Le plan B d’un monde qui, c’était à prévoir, a implosé. Nous avons inventé la machine à remonter le temps et décider de réparer notre monde cassé en sauvant Les Vulnérables.

Le secret des animaux
Wilfried N’SONDE

1/ Dans la maison au bord de la Bourges

La petite souris avait élu domicile dans la maison au bord de la Bourges vers la fin du printemps dernier, peu avant de mettre bas ses six petits. Elle avait choisi de s’installer dans le calme du grenier, un excellent refuge qui la protégeait de la lumière pendant ses longues heures de sommeil de la journée, et lui proposait une excellente base de repli après les escapades nocturnes qui lui permettait de se rassasier et de nourrir sa progéniture.
Tout se passait à merveille depuis des mois, elle coulait des jours tranquilles, mais vers la fin de l’été, son univers s’était assombri avec l’arrivée d’humains et de deux monstres à quatre pattes. Avec leurs meubles et leurs énormes machines en métal qui faisait énormément de bruit, ils avaient totalement changé la géographie de la maison. Par chance ils ne s’étaient pas encore aventuré dans le grenier et la souris avait vite compris que ces étranges individus, contrairement à elle, vivaient le jour et dormaient la nuit. Et puis le nombre d’imposants objets avec lesquels ils encombraient l’espace offraient encore plus de possibilités de se dissimuler, ce qui facilitait ses déplacements vers l’extérieur, il s’agissait juste d’éviter la proximité du chat et du chien. Mais alors qu’elle pensait s’accommoder de cette soudaine invasion, une nuit où la souris partit comme à son habitude chasser des grillons, des chenilles ou d’autres petits insectes, elle s’arrêta net sur le porche de la maison et constata qu’à l’extérieur aussi tout avait changé, elle se retrouvait devant un paysage apocalyptique
Il avait suffi d’une journée pour que l’endroit qui la veille encore abondait de proies deviennent un désert de sillons de terre retournée. Son cœur battait à rompre sa petite poitrine. Elle s’appuya sur ses pattes arrière pour voir ce qu’il en était un peu plus avant, mais d’aussi loin qu’elle pouvait regarder, tout était dévasté. Elle renifla l’air, observa les alentours, s’arrêta en scrutant l’obscurité en direction de la rivière et se dit que ce serait peut-être l’occasion d’y aller chercher des petits escargots. Mais la lune presque pleine éclairait dangereusement l’espace entre elle et le cours d’eau où l’herbe avait été coupé très court, cette hypothèse et le chemin à découvert jusqu’à la rive l’exposait trop à l’assaut d’un rapace. La sourit stressait, elle pensait à ses petits sans savoir comment soulager leur faim. Dans le doute elle décida de rebrousser chemin et retourna dans la maison. Après quelques pas dans l’entrée, elle aperçut une forme bouger dans le noir. Le chat s’était réveillé, il s’étira puis trotta jusqu’à la cuisine pour se désaltérer. La souris s’arrêta mais son odeur la trahit, le félin stoppa, tourna son regard vers elle. Le rongeur se mit à courir et réussit à atteindre une plinthe, elle s’y cacha, tordit son corps, arriva à poursuivre sa course et laissa derrière elle les griffes du chat qui grattaient le bois. Heureusement, elle connaissait la maison par cœur et n’eut aucun mal à gagner l’étage avec le chat toujours à ses trousses. Dans la panique elle réussit à entrer dans la chambre où dormait la petite fille en se faufilant sous la porte, le chat n’allait pas tarder à arriver.
Les miaulements sortirent Sarah de son sommeil. Après s’être frottée les yeux, la petite se redressa sur son lit, elle aperçut une petite souris apeurée, menacée par le chat qui appelait avec insistance.

Le secret des animaux
Helene TRIBOULET

2/ Je veux une souris !

Sarah avait du mal à comprendre ce qui se passait, elle prit le chat par la peau du cou et le mit hors de sa chambre. Ne voyant plus la souris, elle se recoucha, déterminée à se rendormir. Mais elle entendit des petits grattements. Elle se rassura en se disant que décidément cette vieille maison était remplie de bruits étranges. Elle allait retrouver son sommeil quand les grattements recommencèrent. Complètement réveillée, elle prit son téléphone et alluma la lampe. Elle balaya le sol de sa chambre. Elle vit alors une petite silhouette se déplacer. Elle se mit à quatre pattes pour découvrir sous son armoire la souris, tremblante et ...blessée. Son coeur se serra. Ni une ni deux, elle prit sur son bureau sa boite à secrets, la vida de son contenu et retourna inspecter le dessous de l’armoire. La petite bête était toujours là. Sarah voulait attraper la souris mais elle eut peur de lui faire mal donc elle fit attention.

Délicatement elle se coucha, tendit les deux mains et réussit à effleurer la souris. Elle fut surprise de sentir la douceur de ses poils. Elle se mit à chuchoter des mots rassurants. L’animal était terrorisé et ne bougeait plus. Enfin elle y arriva. Elle la déposa dans la boite et referma rapidement le couvercle. Elle détenait là un magnifique trésor.
Elle avait à peine eu le temps de se recoucher que sa mère arriva dans sa chambre, pour s’assurer que tout allait bien car elle avait entendu le chat miauler et des bruits d’objets renversés. Elle grommela une réponse et tourna le dos, faisant semblant d’être à moitié endormie.

Le matin au petit déjeuner Sarah raconta à ses parents l’aventure de sa nuit. Toute excitée, elle leur demanda si elle pouvait adopter la souris :
 Elle est tellement mignonne. Je pense que …
Ses parents la coupèrent d’une même voix :
 Hors de question !
 S’il vous plait …
Driss répondit d’une voix douce :
 Ma fille ...ma chérie ….une souris c’est très sale. C’est répugnant. Et puis tu es encore bien trop petite pour t’occuper d’un animal.
Sarah essaya encore. Elle échoua. Ils lui demandèrent de la relâcher.

Alors elle décida de la cacher dans leur jardin. Elle commença par lui construire une petite cabane. Elle avait pris plusieurs planches en bois qui trainaient dans la cabane du jardin. Elle avait réussi à les clouer ensemble. Installée dans le garage, elle avait trouvé des outils. Elle était fière de son travail. Mais à peine avait-elle mis la souris tremblante à l’intérieur que celle-ci trouva un trou et s’échappa. Sarah la récupéra au bout de trente minutes de courses poursuite dans le garage. Heureusement pour la petite fille, la souris n’était pas très en forme. Elle boucha les trous avec des vieux bouts de tissus trouvés dans une caisse. Elle mit ensuite un couvercle d’une vieille casserole par dessus, assez lourd pour que ni le chien ni le chat n’arrive à le faire tomber. Elle regarda sa création,toute fière. Elle ne se doutait pas qu’à l’intérieur, le coeur de la souris battait fort, à cause de la peur et de la chaleur.
Elle dit à la souris :
« Tu seras en sécurité ici ».
Puis elle s’en alla.
Chaque matin elle allait lui donner du fromage. Elle essayait de bien s’en occuper. Si la souris avait pu lui parler elle lui aurait dit que Sarah en faisait trop. Qu’elle n’aimait pas ses caresses, que le fromage n’était pas son aliment favori et qu’elle étouffait dans cette boite.

Ses frères commencèrent à trouver les aller retour de Sarah dans le jardin étranges. Ils se dirent :
- Tu crois que Sarah cache quelque chose ?
- Peut-être !
- Allons la suivre pour voir ce qu’elle fait ! 

En fouillant dans le garage, ils découvrirent cachée sous la brouette, la boite cabane en bois. Ils allaient soulever le couvercle quand Sarah arriva essoufflée :
 Non, surtout pas !
La main sur le couvercle, Salomon lui dit :
« Si tu ne nous dis pas ce qu’il y a dessous, je m’en fous et j’enlève le couvercle. »

Sarah n’avait plus le choix et elle leur raconta tout. Ses frères la trouvèrent pour une fois géniale. Elle leur avoua qu’elle était un peu inquiète car la souris bougeait de moins en moins, alors qu’au début elle courait dans tous les sens et cherchait à s’enfuir. Lucas eut une idée de génie :
« Papa a fait de la ratatouille ...on est un peu comme dans le film là ! Venez on va en chercher une petite portion pour pas qu’on se fasse griller. Je suis sûr que ça va lui redonner des forces à ....Souritouille. ».
Ils revinrent très fiers avec un bol rempli. Driss avait suivi la recette de sa mère et mit énormément d’oignons.

Le soir à table, Lucas, Salomon et Sarah s’échangeaient des regards complices en mangeant leur plat de ratatouille. A un moment ils prirent un fou rire. Les parents furent surpris de voir que leurs enfants s’entendaient aussi bien. Combien de fois les repas avaient été des moments de prises de tête !!! Ils se dirent qu’ils avaient vraiment bien fait de déménager et que l’air de la campagne leur faisait le plus grand bien.
Avant d’aller se coucher, ils décidèrent d’aller souhaiter bonne nuit à leur protégée. Salomon souleva le couvercle. Et ils découvrirent la souris, immobile.

Lucas la toucha du bout des doigts. Rien. Sarah lui parla. Rien. Salomon la prit. Rien.

Elle était toute molle. Alors ils comprirent. Ils n’osaient pas se regarder. C’était la première fois qu’ils voyaient un être mort. Soudain Sarah éclata en sanglots. Ses frères essayaient maladroitement de la consoler. Et quand les sanglots se transformèrent en une respiration saccadée annonçant le début d’une crise d’asthme, ils paniquèrent. Lucas fouilla la poche du pantalon de sa sœur où d’habitude elle glissait sa ventoline. Mais elle ne l’avait pas, comme ses crises s’étaient espacées et avaient presque disparu, elle ne prenait plus son médicament avec elle. Sarah s’effondra au sol en suffoquant. Affolé, Salomon se précipita hors du garage et appela leurs parents. Lucas tenait la tête de sa sœur et essayait de la calmer. Quand Driss vit la scène, il sortit son téléphone et appela les pompiers. Laurence avait les yeux rivés sur sa fille. Jamais elle n’avait fait une crise aussi impressionnante.

Le secret des animaux
Wilfried N’SONDE

Entre rêve et réalité

Pour la maman paniquée, le temps parut s’arrêter. La peur la tétanisait, il lui sembla entrer dans une bulle étrange, où tout fonctionnait au ralenti. Des bruits qu’elle peinait à identifier lui revenait en résonnance, peut-être des voix, des appels à l’aide ou des cris, difficile de s’y retrouver. Elle s’étonnait aussi parce que des sons venus du ciel, du sol ou même du dedans de la terre l’interpelaient, on eut dit que… Laurence peinait à le croire mais des animaux, insectes, oiseaux ou petits rongeurs, essayaient de la consoler. La confusion régnait, mais pourquoi les pompiers se faisaient-ils tant attendre ? Ne leur avait-on pas clairement dit qu’une toute petite fille était en péril ? La seule chose dont elle était certaine se résumait aux difficultés que rencontraient Sarah. Son regard affolé s’éteignait, la pauvre. Laurence avait tout essayé afin que sa fille, la plus fragile de tous, respire enfin… La Ventoline n’agissait plus car l’enfant avait déjà glissé dans l’inconscience, ne restait alors plus qu’à mimer vainement les gestes d’inspirer et d’expirer, des larmes commencèrent à lui couler sur les joues.
Au-dessus d’elle, malgré l’absence de vent, de gros nuages blancs et cotonneux roulaient dans tous les sens à des vitesses hallucinantes dans le bleu clair du firmament. Le ruisseau aussi s’agitait, son courant s’accélérait, le cliquetis des vaguelettes qui cognaient sur les pierres affleurantes plantées dans le lit du petit cours d’eau se fit plus intense : partout la nature s’activait au secours du presque encore bébé qui ne rouvrait toujours pas les yeux. Au loin, heureusement, on distingua l’écho d’une alarme familière. L’espoir revint, Laurence serra le petit corps contre le sien, elle sentit la chaleur de ceux de Lucas et de Driss sur ses flancs, les garçons pleuraient eux-aussi. Les joues et les yeux rougis par la peine, la maman essayait tout de même de les consoler, puis tout alla très vite.
D’abord, l’espace sonore fut saturé par la sirène des pompiers, puis un ou deux véhicules rouges se garèrent à une dizaine de mètres de la famille inquiète. Ensuite, des lumières les aveuglèrent, arrivèrent des bruits de bottes qui martelaient le sol, une femme et deux hommes en uniforme s’approchèrent au pas de course. Les professionnels eurent des gestes précis, très doux, et un ton rassurant quand ils prononcèrent des phrases courtes pour dire qu’il n’y avait plus de danger, tout allait bien se passer, il suffisait de suivre leurs directives à la lettre. L’un d’eux souleva délicatement Sarah, la posa sur un brancard et recouvrit son nez ainsi que sa bouche d’un masque connecté à une bouteille d’oxygène : au bout de quelques secondes elle ouvrit enfin les paupières. Enfin, se furent des remerciements, des accolades, des sanglots, cette fois-ci de joie. Les frères, soulagés, reniflaient, ils embrassèrent les pompiers puis se mirent à les assommer de questions sur leurs métiers…
Au moment de monter dans l’ambulance avec sa fille et les sauveteurs, Laurence pensait avait retrouvé ses esprits… Mais elle se retourna un instant, se demandant si elle avait vraiment entendu parler des animaux, ou alors dialogué avec le vent ?

Le secret des animaux
Sylvain MORETTON

4/ Titre du chapitre

Tandis que Laurence prenait place avec sa fille dans l’ambulance, la souris se faufila silencieusement entre les jambes des pompiers. Elle avait pénétré dans le camion en se glissant à travers le moteur. Elle se dissimula dans la boîte à gants et observait attentivement ce qui se passait à l’intérieur du camion. Elle aperçut les pompiers qui soignaient Sarah et Laurence qui discutait avec un médecin.
Alors la souris prit une décision importante. Elle avait confiance en Sarah qui l’avait aidé par le passé, mais aussi en Laurence qui paraissait gentille. Elle sortit de sa cachette et se faufila jusqu’à l’épaule de Laurence et lui murmura à l’oreille : « Est-ce que Sarah va bien ? »
Surprise, Laurence se pinça pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas : la souris est-elle vraiment en train de lui parler ?
  « Tu... tu parles ? » s’exclame-t-elle en bégayant.
  « Oui, comme beaucoup d’autres animaux… Nous gardons cela secret pour ne pas vous effrayer. Je suis venu te parler car j’ai peur pour Sarah. Elle a quoi ? »
  « Petite elle faisait beaucoup de crises d’asthme, alors on a dû déménager pour qu’elle se sente mieux. »
  « Oh, je comprends. C’est vrai que l’air est meilleur ici qu’en ville… »
  « C’est vrai, dit Laurence, depuis qu’on est dans cette nouvelle maison, elle respire beaucoup mieux. »
  « Que va-t-il se passer à l’hôpital ? demanda la souris »
  « Eh bien, ils vont continuer à l’observer et à lui donner ses médicaments pour l’aider à respirer. Normalement, ce ne sera pas très long. »
  « Je suis impatiente de la revoir en pleine forme, dit la souris, elle a été tellement gentille avec moi. »
Le médecin, témoin de la conversation entre la souris et Laurence, intervient.
  « Vous ne saviez pas que les animaux parlaient ? Cela fait déjà longtemps » Laurence rétorque : - « Non, non, je l’ignorais complètement ! »
  « Cela fait des années. C’est un phénomène dont peu de gens ont conscience. »
  « Comment est-ce possible ? Pourquoi personne n’en parle ? »
Le médecin dit en souriant - « Peut-être parce que les humains ont tendance à ignorer les merveilles qui les entourent. »
  « Alors, vous voulez dire qu’il y a d’autres choses que nous ne voyons pas ? »
  « Absolument. Le monde regorge de mystères, et parfois, il suffit d’ouvrir les yeux pour les découvrir. »
  « Mais de quoi parlent-ils alors ? Ont-ils des choses importantes à nous apprendre ? »

« Oh, ils parlent de bien des choses, Laurence. De leurs vies, de leurs peurs, parfois même de leurs observations sur nous, les humains. »
Laurence, curieuse, dit, « Vraiment ? Que pensent-ils de nous ? Sont-ils critiques ou bienveillants ? »
« Tout dépend de l’animal. Certains nous admirent, d’autres sont perplexes face à notre comportement. Pour bien les comprendre, il faut passer du temps avec eux, observer leurs comportements et leur poser des questions.
Vous savez, dans notre hôpital, nous avons des animaux qui travaillent avec nous : un chien qui accueille les visiteurs. Il a un talent particulier : il chante pour apaiser les patients dans la salle d’attente. Et les renards ils assistent à des opérations. Leur agilité et leur précision sont étonnantes »
Laurence est impressionnée : « C’est fascinant ! Et les chats alors ? Que font-ils ? »
« Ah, les chats ! Ils ont un don pour réconforter les patients. Leur présence douce et apaisante aide à réduire le stress et l’anxiété. »
« Cela semble vraiment magique ! Votre hôpital doit être un endroit spécial. »
« En effet, Laurence. La nature a tant à nous offrir, et nos compagnons animaux jouent un rôle essentiel dans la guérison des esprits et des cœurs. »
Laurence avait du mal à se remettre de cette nouvelle. Comment avait-elle pu passer toutes ces années sans se rendre compte du rôle essentiel des animaux ?

Le secret des animaux
Wilfried N’SONDE

1/ Dans la maison au bord de la Bourges

La petite souris avait élu domicile dans la maison au bord de la Bourges vers la fin du printemps dernier, peu avant de mettre bas ses six petits. Elle avait choisi de s’installer dans le calme du grenier, un excellent refuge qui la protégeait de la lumière pendant ses longues heures de sommeil de la journée, et lui proposait une excellente base de repli après les escapades nocturnes qui lui permettait de se rassasier et de nourrir sa progéniture.
Tout se passait à merveille depuis des mois, elle coulait des jours tranquilles, mais vers la fin de l’été, son univers s’était assombri avec l’arrivée d’humains et de deux monstres à quatre pattes. Avec leurs meubles et leurs énormes machines en métal qui faisait énormément de bruit, ils avaient totalement changé la géographie de la maison. Par chance ils ne s’étaient pas encore aventuré dans le grenier et la souris avait vite compris que ces étranges individus, contrairement à elle, vivaient le jour et dormaient la nuit. Et puis le nombre d’imposants objets avec lesquels ils encombraient l’espace offraient encore plus de possibilités de se dissimuler, ce qui facilitait ses déplacements vers l’extérieur, il s’agissait juste d’éviter la proximité du chat et du chien. Mais alors qu’elle pensait s’accommoder de cette soudaine invasion, une nuit où la souris partit comme à son habitude chasser des grillons, des chenilles ou d’autres petits insectes, elle s’arrêta net sur le porche de la maison et constata qu’à l’extérieur aussi tout avait changé, elle se retrouvait devant un paysage apocalyptique
Il avait suffi d’une journée pour que l’endroit qui la veille encore abondait de proies deviennent un désert de sillons de terre retournée. Son cœur battait à rompre sa petite poitrine. Elle s’appuya sur ses pattes arrière pour voir ce qu’il en était un peu plus avant, mais d’aussi loin qu’elle pouvait regarder, tout était dévasté. Elle renifla l’air, observa les alentours, s’arrêta en scrutant l’obscurité en direction de la rivière et se dit que ce serait peut-être l’occasion d’y aller chercher des petits escargots. Mais la lune presque pleine éclairait dangereusement l’espace entre elle et le cours d’eau où l’herbe avait été coupé très court, cette hypothèse et le chemin à découvert jusqu’à la rive l’exposait trop à l’assaut d’un rapace. La sourit stressait, elle pensait à ses petits sans savoir comment soulager leur faim. Dans le doute elle décida de rebrousser chemin et retourna dans la maison. Après quelques pas dans l’entrée, elle aperçut une forme bouger dans le noir. Le chat s’était réveillé, il s’étira puis trotta jusqu’à la cuisine pour se désaltérer. La souris s’arrêta mais son odeur la trahit, le félin stoppa, tourna son regard vers elle. Le rongeur se mit à courir et réussit à atteindre une plinthe, elle s’y cacha, tordit son corps, arriva à poursuivre sa course et laissa derrière elle les griffes du chat qui grattaient le bois. Heureusement, elle connaissait la maison par cœur et n’eut aucun mal à gagner l’étage avec le chat toujours à ses trousses. Dans la panique elle réussit à entrer dans la chambre où dormait la petite fille en se faufilant sous la porte, le chat n’allait pas tarder à arriver.
Les miaulements sortirent Sarah de son sommeil. Après s’être frottée les yeux, la petite se redressa sur son lit, elle aperçut une petite souris apeurée, menacée par le chat qui appelait avec insistance.

Le secret des animaux
Helene TRIBOULET

2/ Je veux une souris !

Sarah avait du mal à comprendre ce qui se passait, elle prit le chat par la peau du cou et le mit hors de sa chambre. Ne voyant plus la souris, elle se recoucha, déterminée à se rendormir. Mais elle entendit des petits grattements. Elle se rassura en se disant que décidément cette vieille maison était remplie de bruits étranges. Elle allait retrouver son sommeil quand les grattements recommencèrent. Complètement réveillée, elle prit son téléphone et alluma la lampe. Elle balaya le sol de sa chambre. Elle vit alors une petite silhouette se déplacer. Elle se mit à quatre pattes pour découvrir sous son armoire la souris, tremblante et ...blessée. Son coeur se serra. Ni une ni deux, elle prit sur son bureau sa boite à secrets, la vida de son contenu et retourna inspecter le dessous de l’armoire. La petite bête était toujours là. Sarah voulait attraper la souris mais elle eut peur de lui faire mal donc elle fit attention.

Délicatement elle se coucha, tendit les deux mains et réussit à effleurer la souris. Elle fut surprise de sentir la douceur de ses poils. Elle se mit à chuchoter des mots rassurants. L’animal était terrorisé et ne bougeait plus. Enfin elle y arriva. Elle la déposa dans la boite et referma rapidement le couvercle. Elle détenait là un magnifique trésor.
Elle avait à peine eu le temps de se recoucher que sa mère arriva dans sa chambre, pour s’assurer que tout allait bien car elle avait entendu le chat miauler et des bruits d’objets renversés. Elle grommela une réponse et tourna le dos, faisant semblant d’être à moitié endormie.

Le matin au petit déjeuner Sarah raconta à ses parents l’aventure de sa nuit. Toute excitée, elle leur demanda si elle pouvait adopter la souris :
 Elle est tellement mignonne. Je pense que …
Ses parents la coupèrent d’une même voix :
 Hors de question !
 S’il vous plait …
Driss répondit d’une voix douce :
 Ma fille ...ma chérie ….une souris c’est très sale. C’est répugnant. Et puis tu es encore bien trop petite pour t’occuper d’un animal.
Sarah essaya encore. Elle échoua. Ils lui demandèrent de la relâcher.

Alors elle décida de la cacher dans leur jardin. Elle commença par lui construire une petite cabane. Elle avait pris plusieurs planches en bois qui trainaient dans la cabane du jardin. Elle avait réussi à les clouer ensemble. Installée dans le garage, elle avait trouvé des outils. Elle était fière de son travail. Mais à peine avait-elle mis la souris tremblante à l’intérieur que celle-ci trouva un trou et s’échappa. Sarah la récupéra au bout de trente minutes de courses poursuite dans le garage. Heureusement pour la petite fille, la souris n’était pas très en forme. Elle boucha les trous avec des vieux bouts de tissus trouvés dans une caisse. Elle mit ensuite un couvercle d’une vieille casserole par dessus, assez lourd pour que ni le chien ni le chat n’arrive à le faire tomber. Elle regarda sa création,toute fière. Elle ne se doutait pas qu’à l’intérieur, le coeur de la souris battait fort, à cause de la peur et de la chaleur.
Elle dit à la souris :
« Tu seras en sécurité ici ».
Puis elle s’en alla.
Chaque matin elle allait lui donner du fromage. Elle essayait de bien s’en occuper. Si la souris avait pu lui parler elle lui aurait dit que Sarah en faisait trop. Qu’elle n’aimait pas ses caresses, que le fromage n’était pas son aliment favori et qu’elle étouffait dans cette boite.

Ses frères commencèrent à trouver les aller retour de Sarah dans le jardin étranges. Ils se dirent :
- Tu crois que Sarah cache quelque chose ?
- Peut-être !
- Allons la suivre pour voir ce qu’elle fait ! 

En fouillant dans le garage, ils découvrirent cachée sous la brouette, la boite cabane en bois. Ils allaient soulever le couvercle quand Sarah arriva essoufflée :
 Non, surtout pas !
La main sur le couvercle, Salomon lui dit :
« Si tu ne nous dis pas ce qu’il y a dessous, je m’en fous et j’enlève le couvercle. »

Sarah n’avait plus le choix et elle leur raconta tout. Ses frères la trouvèrent pour une fois géniale. Elle leur avoua qu’elle était un peu inquiète car la souris bougeait de moins en moins, alors qu’au début elle courait dans tous les sens et cherchait à s’enfuir. Lucas eut une idée de génie :
« Papa a fait de la ratatouille ...on est un peu comme dans le film là ! Venez on va en chercher une petite portion pour pas qu’on se fasse griller. Je suis sûr que ça va lui redonner des forces à ....Souritouille. ».
Ils revinrent très fiers avec un bol rempli. Driss avait suivi la recette de sa mère et mit énormément d’oignons.

Le soir à table, Lucas, Salomon et Sarah s’échangeaient des regards complices en mangeant leur plat de ratatouille. A un moment ils prirent un fou rire. Les parents furent surpris de voir que leurs enfants s’entendaient aussi bien. Combien de fois les repas avaient été des moments de prises de tête !!! Ils se dirent qu’ils avaient vraiment bien fait de déménager et que l’air de la campagne leur faisait le plus grand bien.
Avant d’aller se coucher, ils décidèrent d’aller souhaiter bonne nuit à leur protégée. Salomon souleva le couvercle. Et ils découvrirent la souris, immobile.

Lucas la toucha du bout des doigts. Rien. Sarah lui parla. Rien. Salomon la prit. Rien.

Elle était toute molle. Alors ils comprirent. Ils n’osaient pas se regarder. C’était la première fois qu’ils voyaient un être mort. Soudain Sarah éclata en sanglots. Ses frères essayaient maladroitement de la consoler. Et quand les sanglots se transformèrent en une respiration saccadée annonçant le début d’une crise d’asthme, ils paniquèrent. Lucas fouilla la poche du pantalon de sa sœur où d’habitude elle glissait sa ventoline. Mais elle ne l’avait pas, comme ses crises s’étaient espacées et avaient presque disparu, elle ne prenait plus son médicament avec elle. Sarah s’effondra au sol en suffoquant. Affolé, Salomon se précipita hors du garage et appela leurs parents. Lucas tenait la tête de sa sœur et essayait de la calmer. Quand Driss vit la scène, il sortit son téléphone et appela les pompiers. Laurence avait les yeux rivés sur sa fille. Jamais elle n’avait fait une crise aussi impressionnante.

Le secret des animaux
Wilfried N’SONDE

Entre rêve et réalité

Pour la maman paniquée, le temps parut s’arrêter. La peur la tétanisait, il lui sembla entrer dans une bulle étrange, où tout fonctionnait au ralenti. Des bruits qu’elle peinait à identifier lui revenait en résonnance, peut-être des voix, des appels à l’aide ou des cris, difficile de s’y retrouver. Elle s’étonnait aussi parce que des sons venus du ciel, du sol ou même du dedans de la terre l’interpelaient, on eut dit que… Laurence peinait à le croire mais des animaux, insectes, oiseaux ou petits rongeurs, essayaient de la consoler. La confusion régnait, mais pourquoi les pompiers se faisaient-ils tant attendre ? Ne leur avait-on pas clairement dit qu’une toute petite fille était en péril ? La seule chose dont elle était certaine se résumait aux difficultés que rencontraient Sarah. Son regard affolé s’éteignait, la pauvre. Laurence avait tout essayé afin que sa fille, la plus fragile de tous, respire enfin… La Ventoline n’agissait plus car l’enfant avait déjà glissé dans l’inconscience, ne restait alors plus qu’à mimer vainement les gestes d’inspirer et d’expirer, des larmes commencèrent à lui couler sur les joues.
Au-dessus d’elle, malgré l’absence de vent, de gros nuages blancs et cotonneux roulaient dans tous les sens à des vitesses hallucinantes dans le bleu clair du firmament. Le ruisseau aussi s’agitait, son courant s’accélérait, le cliquetis des vaguelettes qui cognaient sur les pierres affleurantes plantées dans le lit du petit cours d’eau se fit plus intense : partout la nature s’activait au secours du presque encore bébé qui ne rouvrait toujours pas les yeux. Au loin, heureusement, on distingua l’écho d’une alarme familière. L’espoir revint, Laurence serra le petit corps contre le sien, elle sentit la chaleur de ceux de Lucas et de Driss sur ses flancs, les garçons pleuraient eux-aussi. Les joues et les yeux rougis par la peine, la maman essayait tout de même de les consoler, puis tout alla très vite.
D’abord, l’espace sonore fut saturé par la sirène des pompiers, puis un ou deux véhicules rouges se garèrent à une dizaine de mètres de la famille inquiète. Ensuite, des lumières les aveuglèrent, arrivèrent des bruits de bottes qui martelaient le sol, une femme et deux hommes en uniforme s’approchèrent au pas de course. Les professionnels eurent des gestes précis, très doux, et un ton rassurant quand ils prononcèrent des phrases courtes pour dire qu’il n’y avait plus de danger, tout allait bien se passer, il suffisait de suivre leurs directives à la lettre. L’un d’eux souleva délicatement Sarah, la posa sur un brancard et recouvrit son nez ainsi que sa bouche d’un masque connecté à une bouteille d’oxygène : au bout de quelques secondes elle ouvrit enfin les paupières. Enfin, se furent des remerciements, des accolades, des sanglots, cette fois-ci de joie. Les frères, soulagés, reniflaient, ils embrassèrent les pompiers puis se mirent à les assommer de questions sur leurs métiers…
Au moment de monter dans l’ambulance avec sa fille et les sauveteurs, Laurence pensait avait retrouvé ses esprits… Mais elle se retourna un instant, se demandant si elle avait vraiment entendu parler des animaux, ou alors dialogué avec le vent ?

Le secret des animaux
Sylvain MORETTON

4/ Titre du chapitre

Tandis que Laurence prenait place avec sa fille dans l’ambulance, la souris se faufila silencieusement entre les jambes des pompiers. Elle avait pénétré dans le camion en se glissant à travers le moteur. Elle se dissimula dans la boîte à gants et observait attentivement ce qui se passait à l’intérieur du camion. Elle aperçut les pompiers qui soignaient Sarah et Laurence qui discutait avec un médecin.
Alors la souris prit une décision importante. Elle avait confiance en Sarah qui l’avait aidé par le passé, mais aussi en Laurence qui paraissait gentille. Elle sortit de sa cachette et se faufila jusqu’à l’épaule de Laurence et lui murmura à l’oreille : « Est-ce que Sarah va bien ? »
Surprise, Laurence se pinça pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas : la souris est-elle vraiment en train de lui parler ?
  « Tu... tu parles ? » s’exclame-t-elle en bégayant.
  « Oui, comme beaucoup d’autres animaux… Nous gardons cela secret pour ne pas vous effrayer. Je suis venu te parler car j’ai peur pour Sarah. Elle a quoi ? »
  « Petite elle faisait beaucoup de crises d’asthme, alors on a dû déménager pour qu’elle se sente mieux. »
  « Oh, je comprends. C’est vrai que l’air est meilleur ici qu’en ville… »
  « C’est vrai, dit Laurence, depuis qu’on est dans cette nouvelle maison, elle respire beaucoup mieux. »
  « Que va-t-il se passer à l’hôpital ? demanda la souris »
  « Eh bien, ils vont continuer à l’observer et à lui donner ses médicaments pour l’aider à respirer. Normalement, ce ne sera pas très long. »
  « Je suis impatiente de la revoir en pleine forme, dit la souris, elle a été tellement gentille avec moi. »
Le médecin, témoin de la conversation entre la souris et Laurence, intervient.
  « Vous ne saviez pas que les animaux parlaient ? Cela fait déjà longtemps » Laurence rétorque : - « Non, non, je l’ignorais complètement ! »
  « Cela fait des années. C’est un phénomène dont peu de gens ont conscience. »
  « Comment est-ce possible ? Pourquoi personne n’en parle ? »
Le médecin dit en souriant - « Peut-être parce que les humains ont tendance à ignorer les merveilles qui les entourent. »
  « Alors, vous voulez dire qu’il y a d’autres choses que nous ne voyons pas ? »
  « Absolument. Le monde regorge de mystères, et parfois, il suffit d’ouvrir les yeux pour les découvrir. »
  « Mais de quoi parlent-ils alors ? Ont-ils des choses importantes à nous apprendre ? »

« Oh, ils parlent de bien des choses, Laurence. De leurs vies, de leurs peurs, parfois même de leurs observations sur nous, les humains. »
Laurence, curieuse, dit, « Vraiment ? Que pensent-ils de nous ? Sont-ils critiques ou bienveillants ? »
« Tout dépend de l’animal. Certains nous admirent, d’autres sont perplexes face à notre comportement. Pour bien les comprendre, il faut passer du temps avec eux, observer leurs comportements et leur poser des questions.
Vous savez, dans notre hôpital, nous avons des animaux qui travaillent avec nous : un chien qui accueille les visiteurs. Il a un talent particulier : il chante pour apaiser les patients dans la salle d’attente. Et les renards ils assistent à des opérations. Leur agilité et leur précision sont étonnantes »
Laurence est impressionnée : « C’est fascinant ! Et les chats alors ? Que font-ils ? »
« Ah, les chats ! Ils ont un don pour réconforter les patients. Leur présence douce et apaisante aide à réduire le stress et l’anxiété. »
« Cela semble vraiment magique ! Votre hôpital doit être un endroit spécial. »
« En effet, Laurence. La nature a tant à nous offrir, et nos compagnons animaux jouent un rôle essentiel dans la guérison des esprits et des cœurs. »
Laurence avait du mal à se remettre de cette nouvelle. Comment avait-elle pu passer toutes ces années sans se rendre compte du rôle essentiel des animaux ?